Dans la famille Martinez, le vélo est une religion. Le jeune Lenny Fernandez (19 ans) prend de plus en plus de galon au point que certains voient en lui LE coureur que la France attendait pour gagner un grand Tour.
Michel Fievet : « je ne lui vois pas de limites »
« J’étais et je suis encore le président de Lenny puisqu’il est toujours licencié au CC Varennes Vauzelles. C’est un charmant garçon. Il était arrivé en minimes chez nous accompagné de sa grand-mère. Il signe sa licence et très peu de temps après il gagne haut la main, dans un petit village de la Nièvre, le championnat de France de cyclo-cross minimes. Personne ne le connaissait. C’était sa première course chez nous. J’ai vraiment commencé à croire en son potentiel lors de sa deuxième année cadets. Il survolait les compétitions de la région. Il voulait être professionnel à tout prix. Je lui ai conseillé aussi de bien travailler à l’école et de parler anglais. On avait eu l’exemple avec Julien Bernard formé également chez nous avant. Lenny est actuellement à la Groupama-FDJ. Il avait été contacté aussi par la Quick-Step. Il m’avait demandé conseil. Je ne lui vois pas trop de limites ».
Président du CC Varennes Vauzelles
Miguel Martinez : « Lenny Fernandez veut gagner le tour ! »
« Je ne pensais pas qu’il allait évoluer aussi vite. Je lui voyais une évolution plus lente sur deux ans. Mais de là à le voir aller aussi vite dans les montées… Il a un an d’avance sur mes prévisions. Je ne peux pas toutefois le comparer à moi. J’étais dans le VTT. A son âge, j’étais vice-champion du monde de VTT professionnel alors que je sortais des juniors. J’étais quasiment le n°1 mondial de la Coupe du monde ».
« Donc, après tout, je me dis que s’il a les mêmes gênes c’est peut-être normal (rires). Lenny a toujours adoré le vélo. De ce que dit mon père, il a une détermination même plus forte que la mienne. Il fait tout pour réussir. L’an passé, quand il vivait chez moi, le matin il se levait puis faisait du stretching. Ensuite, il allait à l’école à vélo. Entre midi et deux, il allait en salle de musculation pour faire du gainage ».
A 16 heures, quand il finissait les cours, il montait sur le vélo et allait rouler. Et enfin il terminait sur une séance de récupération de type yoga. C’était sa journée complète qu’il faisait tous les jours. Son rêve, c’est de gagner le Tour de France et au pire en être le meilleur grimpeur. Ses objectifs sont très hauts. Etre professionnel à un niveau moyen ne l’intéresse pas ».
Son père, ancien coureur
Joseph Berlin-Sémon : « Il me fait penser à Gaudu »
« Il a répondu présent récemment sur pas mal d’objectifs. Il est une grande satisfaction pour nous. Cette année, il a passé un cap. On connaissait ses qualités de grimpeur. Il s’est bien exprimé sur des courses sur lesquelles il était attendu. Son profil fait penser à celui de David Gaudu. Pas encore à niveau égal car il faut faire la part des choses, mais Lenny est lui-aussi de petite taille et léger. »
« Il possède des aptitudes pour des courses de montagne. Il a aussi un bon petit punch. On le retrouvera sur des courses explosives ou des classiques s’il s’y intéresse. On suppose qu’il intéresse déjà pas mal de monde… C’est normal et gratifiant vues ses performances. On le suit depuis les juniors. On lui a proposé un contrat continental très vite ».
« On a confiance en lui. On espère qu’il restera chez nous. Je pense qu’il a aussi confiance en nous. On fait tout pour le faire progresser. Le prochain objectif est de monter au niveau World Tour. Chaque année, il y a du mouvement dans l’équipe. Notre philosophie en Continentale est de les former pour les intégrer ensuite en World Tour. Donc d’ajouter une plus-value. Lenny en fait partie intégrante. On envisage fortement de le voir parmi nous par la suite au niveau World Tour pour qu’il puisse apporter son soutien dans le groupe des grimpeurs ».
Son entraîneur personnel
Eddy Le Huitouze : « Il était déjà très fort l’an dernier »
« Je connais vraiment Lenny depuis l’an dernier. En Junior 2, on a fait quelques sélections ensemble. Je n’ai pas énormément couru avec lui cette année. Mais, au regard de ses résultats, cela a été une confirmation. Il était déjà très fort l’année dernière. Ce qui se passe actuellement n’est pas surprenant. Il s’inscrit dans la suite logique de ce qu’il faisait. C’est un pur grimpeur. Même si sur le plat il se débouille plutôt bien également en fonction de son poids. C’est en montagne où il est le plus fort et où il peut faire les meilleurs résultats. Quand certains éléments sont très forts dans une équipe, cela génère une émulation. A leur contact, le reste des coureurs s’améliore aussi. C’est aussi le cas dans la Conti ».
Son équipier à la Continentale Groupama-FDJ