Dans moins de deux mois (le 8 septembre), la France entamera sa Coupe du Monde, par choc contre la Nouvelle Zelande. Les Bleus seront ambitieux et peuvent viser le titre.
Jouer à domicile est-il un avantage ?
Oui bien qu’il n’y ait que trois équipes qui se sont imposées à domicile : la Nouvelle-Zélande en 1987, l’Afrique du Sud en 1995 et la Nouvelle-Zélande en 2011. Cette année-là, les Blacks ont battu la France d’un point (8-7) et cette victoire étriquée a pu être conservée grâce au soutien du public. Cette année, c’est la France qui aura ce soutien et elle sera portée par ce soutien populaire.
L’Irlande est-elle est la grande favorite ?
Non. L’Irlande a toujours du mal à jouer en France. Si elle domine généralement les Bleus à domicile, elle perd souvent quand le match a lieu en France. A l’extérieur, les Irlandais sont plus friables et la défaite du Leinster en finale de la Champions Cup face à La Rochelle a pu instiller le doute dans la tête des joueurs du Leinster qui sont nombreux en équipe nationale. La France et l’Afrique du Sud paraissent au-dessus des Irlandais.
La France est-elle Dupont dépendante ?
Non. Même si le sélectionneur ne le fait quasiment jamais sortir, Dupont n’est pas le seul atout des Bleus. D’autres joueurs comme Damian Penaud, Gaël Fickou ou Grégory Alldritt peuvent prendre le leadership si le capitaine est moins bien sur un match. A son poste, Maxime Lucu et surtout Baptiste Serin ont fait une grosse fin de saison, ils peuvent prendre le relais.
La Nouvelle-Zélande fait-elle toujours peur ?
Non. La Nouvelle-Zélande était déjà sur le déclin en 2019. Lors de la dernière Coupe du monde, elle avait terminé 3ème après une défaite en demi-finale face à l’Afrique du Sud. Ces derniers mois, elle a été battue par l’Irlande et la France notamment. Depuis les départs de joueurs comme Carter, Kaino ou McCaw, elle manque de leaders, elle ne dégage plus la force collective qu’elle dégageait par le passé. Les Barrett, Savea, etc… sont d’excellents joueurs, mais ils n’ont pas la personnalité de leurs prédécesseurs pour taper du poing sur la table quand ça ne va pas.
Faut-il enterrer l’Angleterre ?
Il ne faut jamais enterrer l’Angleterre même si ces derniers mois elle est un peu dans la même situation que les Blacks. Elle fait moins peur, elle a perdu du terrain dans l’hémisphère Nord sur la France ou l’Irlande, mais elle possède de la fierté et a de jeunes joueurs prometteurs comme Marcus Smith. Pas sûr que Steve Borthwick, le successeur d’Eddie Jones, ait le temps de créer un collectif suffisamment solide pour viser le titre.
Eddie Jones va-t-il métamorphoser l’Australie ?
Non. Il reste sur un échec avec l’Angleterre qui l’a marqué. L’Australie a beaucoup de problèmes ces derniers mois, la sélection ne reviendra pas au premier plan en quelques semaines. Il faudra attendre l’émergence de la nouvelle génération pour retrouver l’Australie au premier plan.
Si l’Afrique du Sud réalise le doublé cela sera-t-il un exploit ?
Oui car une seule sélection a réussi le doublé, la Nouvelle-Zélande en 2011 et 2015. Cette année, l’Afrique du Sud se présente en France avec de interrogations, la principale étant l’état de santé de son capitaine Siya Kolisi qui a été opéré. Cheslin Kolbe qui était dans une forme éblouissante il y a quatre ans a lui enchainé les blessures ces dernières années.
Le titre peut-il échapper à un membre des 6 Nations ou du Rugby Championship ?
Non, l’écart est trop important entre ces nations et les autres. Le titre se jouera entre la France, l’Irlande, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. L’Australie, l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galles étant des outsiders.
Le Japon sera-t-il encore le facteur X de la compétition ?
Non car ils n’auront pas le soutien populaire qu’ils ont eu il y a quatre ans en jouant à domicile. Quarts de finaliste en 2019, ils ont disputé peu de matches internationaux de haut niveau depuis quatre ans. Le championnat a du mal à décoller alors que les dirigeants voulaient qu’il devienne le meilleur au monde. Ils peuvent poser des problèmes aux Anglais, mais pas aux Argentins qui ont un solide collectif.
Quel rôle pour le Chili et le Portugal ?
Le Chili et le Portugal seront-ils à la hauteur pour leur première et deuxième participation en Coupe du monde ? Les deux sélections devraient faire de la figuration, l’écart de niveau est trop important. Le Chili est dans un groupe compliqué avec l’Angleterre, l’Argentine, le Japon et les Samoa, le Portugal est, lui, avec le Pays de Galles, les Fidji, l’Australie et la Géorgie. Les Portugais pourront, peut-être, rivaliser avec la Géorgie, mais ces deux équipes risquent de prendre des scores importants.