jeudi 25 avril 2024

France / Nouvelle-Zélande : le match a déjà commencé

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Les deux grands bastions du rugby mondial vont s’affronter lors de la prochaine Coupe du monde qui se déroulera en France dès la phase de poules. Un événement planétaire. D’ici là, le 20 novembre prochain, les deux meilleurs ennemis, la France et la Nouvelle-Zélande vont déjà en découdre. L’occasion de marquer les esprits.

Du 8 septembre au 28 octobre 2023 se tiendra la dixième édition de la Coupe du monde. La France organisera la compétition pour la deuxième fois après 2007. Ce grand rendez-vous mondial de l’ovalie va arriver bien vite :

« Nous sommes à deux ans de l’événement, rappelle Frédéric Michalak (77 sélections, 10 essais), un des ambassadeurs de l’épreuve. Cette Coupe du Monde 2023, c’est demain ! Nous sommes très excités à l’idée de voir cet événement approcher. Nous allons quand même organiser le plus grand événement du rugby mondial.

Une victoire des Bleus est mon rêve ultime. Mais une Coupe du monde n’est pas une fin en soi. L’important est que les joueurs arrivent bien préparés. Je souhaite aux joueurs du XV de France de ne pas ressentir trop la pression. Elle peut aussi être intérieure.

Mais si on se concentre sur tout le processus, sur tout le travail fait en club souvent excellent, si on travaille toute l’année, les résultats vont finir par arriver. Les jeunes se donnent aujourd’hui les moyens de réussir ».

Après ses trois finales perdues en 1987, 1999 et 2011, la France va t-elle enfin devenir championne du monde et chez elle ! Rappelons que de ces trois finales envolées, deux ont été perdues contre la Nouvelle-Zélande (en 1987 et 2011) et une autre contre l’Australie (en 1999).

L’affiche du match d’ouverture le 8 septembre 2023 au Stade de France à Saint-Denis à 21h, entre la France et la Nouvelle-Zélande promet d’être  belle. Les générations passent mais, qu’on le veuille ou non, les Blacks restent l’équipe à battre. Emmenée par un Antoine Dupont hyper talentueux, l’équipe de France ne partira néanmoins pas battue. Même si, sur ce que les Blacks démontrent en Rugby Championship depuis la mi-août, il y a de quoi avoir peur.

Eliminée en demi-finales par l’Angleterre (19-7) il y a deux ans au Japon, on annonçait cette équipe néo-zélandaise vieillissante et sur le déclin.

« On n’a aucun complexe à faire »

Le 14 août dernier, l’Australie a pourtant pris une déculottée à Auckland (57-22). Le 5 septembre, à Perth, la sentence a été la même (38-21). Contre les Wallabies, lors de cette deuxième confrontation, le centre David Havili a été féroce (auteur de deux essais sur les six au total). Pendant vingt minutes, les Blacks ont même évolué à 14 contre 15. Qu’importe, Aubin Hueber (23 sélections, 3 essais) donne pas mal de crédit aux Bleus à l’approche de cette Coupe du monde, malgré cette adversité énorme :

« Jouer les Blacks, c’est toujours très dur, surtout quand on les voit évoluer actuellement. On se dit que cela va être très compliqué, mais depuis deux ans le niveau de l’équipe de France s’élève. C’est dû à différents facteurs avec un staff très compétent en place. Il y a aussi une génération que je connais bien. Je les ai vus avec les U20, doubles champions du monde, pour certains.

Cette génération n’a aucun complexe face à n’importe qui. Elle a battu tout le monde dans les catégories de jeunes. Antoine Dupont est la figure de proue avec Romain Ntamack. Bien encadrés par quelques anciens, cela peut faire un bon amalgame. Cela risque d’être une Coupe du monde très intéressante pour la France.

Elle va se dérouler chez nous. Il va y avoir des moyens humains importants s’axant sur l’aspect technique, la réflexion, et sur le jeu. On risque de voir une équipe de France réaliste avec de l’enthousiasme, améliorée par un fonctionnement de haut niveau à tous les étages. Cela inclut aussi le mental ».

Jouer les Blacks d’entrée, un gros défi pour les Bleus

Il n’en reste pas moins que les Blacks restent évidemment d’énormes clients :

« Le gros point fort des Blacks reste leur adaptation au jeu et à ce qui se passe en face d’eux, souligne encore Aubin Hueber. Ils n’ont pas un XV type, mais un groupe de 35 joueurs capables d’utiliser toutes les formes de jeu que ce soit les 3⁄4 ou les avants. Récemment, on l’a encore constaté contre l’Australie. Barrett est capable de jouer au pied dans le dos. Il peut aussi faire une passe sautée.

Toute la panoplie du joueur de rugby est passée en revue. Individuellement, ils savent tous faire le bon geste au bon moment. Ils ont toutes les solutions la plupart du temps. Ils pratiquent un rugby très intelligent.

On s’oriente nous-même vers ce style de jeu. On est plus peut-être dans la dépossession du ballon (sic). Notre rugby est davantage un mix de jeu sud-africain, néo-zélandais et français. Car Fabien Galthié veut quand même qu’on ait notre propre identité. On peut donc surprendre aussi par notre imprévisibilité, et ce même si le sélectionneur est réputé pour son pragmatisme et son penchant pour le jeu en zone.

Mais sur les turn-over on aime aussi improviser face aux situations qui se présentent. Concernant la faiblesse des Blacks, je n’en vois pas trop. Mais à chaque fois qu’on les a battus on y a mis une grosse intensité ». L’ancien demi de mêlée international croit aux chances de nos Bleus.

Il ne faut pas se cacher ! « Il va falloir voir comment on s’adapte aux nouvelles règles mises en place. J’espère qu’on saura appliquer la bonne stratégie.

L’équipe qui sera championne du monde sera celle qui aura été en avance sur les choix stratégiques face à ces nouvelles règles justement. La France championne du monde, j’y crois fort. Le staff y croit. Le président aussi doit y croire. Ainsi que le sport français dans son ensemble. On en a les moyens humains.

Cette génération va tout donner. Elle sait comment battre ce genre de joueurs. Par contre, il faudra une très grosse préparation physique pour être prêt. Le rugby est un sport de combat collectif. Il faudra être prêt physiquement et mentalement. Ensuite, techniquement, il y a ce qu’il faut au poste. Cela se jouera donc beaucoup sur le mental ».

Test-match le 20 novembre entre ces deux grands noms du rugby

Le 20 novembre, au Stade de France, à 21h, Français et Néo-Zélandais s’affronteront en test-match. De quoi marquer déjà les esprits.

« On verra des prémices, mais personne ne se dévoilera vraiment sur l’aspect stratégique pur et dur. On peut compter sur Fabien Galthié là-dessus… Il est intelligent. Il a d’ailleurs souligné qu’il voulait encore voir certains joueurs. Mais qu’après il allait s’arrêter sur un groupe. C’est légitime ».

En cas de confirmation de la belle tournée d’été des Bleus, et de victoire contre les Blacks à Saint-Denis, ce serait néanmoins un petit avantage psychologique déjà de pris.

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