dimanche 10 novembre 2024

Les lauréats de la saison : ce que Tadej Pogacar a de plus que les autres

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

La saison 2024 se termine et c’est l’occasion de dresser les bilans, mais surtout de saluer les coureurs qui ont réussi à briller tout au long de l’année. Voici les Lauréats de la rédaction avec Cyclisme Magazine.

Le meilleur leader : Tadej Pogacar

L’an passé, il avait déjà réussi à dominer le peloton mondial avec 17 victoires. Avec 25 victoires au compteur en 2024, Tadej Pogacar a encore franchi un cap. Impressionnant d’un bout à l’autre de l’année, il a démarré par une victoire sur les Strade Bianche, en mars, avant de conclure sur le Tour de Lombardie avec une dernière victoire. La 4ème de suite sur la Classique des FeuillesM, à une unité du record de Fausto Coppi.

Grâce à une formation impressionnante, il a su mener ses troupes à la victoire et devenir, à 26 ans, un leader exceptionnel et une légende vivante du cyclisme. Le tout magnifié par son titre mondial et son maillot arc-en-ciel ainsi que ses succès sur le Tour de Catalogne, Liège-Bastogne-Liège, le Giro, le Tour, le Grand Prix de Montréal ou encore le Tour d’Emilie.

Il a encore le temps de s’affirmer et de battre des records, notamment sur les Monuments. Il en compte 7 à son actif sur 3 épreuves (Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et Lombardie). Il ne lui manque que Milan-San Remo et Paris-Roubaix.

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Le meilleur des grands Tours : Tadej Pogacar

En remportant le Giro, le premier de sa carrière, et le Tour de France, Tadej Pogacar a marqué les esprits. Une performance rare dans le cyclisme moderne. Pour trouver trace d’un tel doublé, il faut remonter à Marco Pantani en 1998. Il n’a laissé que peu de chances à la concurrence pour exister.

Il a vite réussi à battre ses vieux démons pour reprendre sa domination sur les grands Tours. Plus impressionnant, il est le premier coureur à s’offrir une telle performance conjuguée à une victoire sur les Mondiaux sur route et sur des Classiques comme le Tour de Lombardie. Certains (lui aussi !) pensent même qu’il serait capable de réussir un triplé inédit sur les trois grands Tours. 

Le meilleur grimpeur : Richard Carapaz

2024 signe le retour au premier plan de Richard Carapaz. Véritable déception de l’année 2023 au moment d’arriver chez EF Education-EasyPost, le champion olympique de Tokyo a confirmé qu’il restait l’un des meilleurs grimpeurs du peloton.

A 31 ans, l’Equatorien, vainqueur du Giro en 2019, a démontré son regain de forme au fil des mois avec notamment de belles places sur le Tour de Colombie (2ème) et le Tour de Romandie (7ème), où il remporte la 4ème étape en montagne, devant des coureurs comme Carlos Rodriguez, Enric Mas, Egan Bernal ou David Gaudu.

Mais c’est sur le Tour de France que Carapaz a validé ce retour au premier plan en allant décrocher un podium à Nice, en remportant le classement du meilleur grimpeur comme cela avait été le cas sur le Vuelta en 2022. Il s’était déjà permis le luxe de porter un jour le maillot jaune, mais il a aussi brillé en remportant une étape et en empêchant Tadej Pogacar, son dauphin au classement du maillot blanc à pois, de faire un carton plein sur le Tour.

Le meilleur sprinteur : Tim Merlier

Depuis qu’il est arrivé chez Soudal Quick-Step, en 2023, Tim Merlier s’est offert un visage de conquérant à chacune de ses sorties. Avec 16 victoires au total, le Belge a également connu 21 podiums en 67 jours de course. Pourtant le concurrence ne l’a pas ménagé avec des coureurs comme Mads Pedersen, Jonathan Milan et bien évidemment Jasper Philipsen. Sur le Giro, il s’est offert un beau triplé avec trois succès d’étapes, mais aussi un beau maillot de champion d’Europe.

Le rouleur de la saison : Remco Evenepoel

Depuis qu’il est revenu à son meilleur niveau, Remco Evenepoel continue de confirmer qu’il est le meilleur rouleur du peloton. Champion du monde du contre-la-montre, il a conservé son titre en 2024 et a validé son impression de puissance.

Aux Jeux Olympiques de Paris, il s’est offert une grande première en remportant deux médailles d’or sur le chrono et l’épreuve sur route. Vainqueur du Tour de l’Algarve, il avait annoncé la couleur en remportant l’étape chronométrée, tout comme sur le Tour de France devant Tadej Pogacar et Primoz Roglic. A 24 ans, il est devenu le maître du temps.

Le meilleur des classiques Mathieu Van Der Poel

Quand certains pensent au Giro ou au Tour de France, Mathieu Van der Poel sait que la réussite de sa saison passe par les Classiques. En 2024, il a été impressionnant en remportant l’E3 Saxo Bank Classic, mais surtout le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.

Son 3ème Ronde en carrière qui lui permet de rejoindre des légendes comme Achiel Buysse, Fiorenzo Magni, Eric Leman, Johan Museeuw, Tom Boonen et Fabian Cancellara. Pour l’Enfer du Nord, c’est son deuxième succès. Il possède les armes pour rejoindre le recordman Tom Boonen, l’un des derniers coureurs avec Cancellara à avoir réussir ce doublé Flandres-Roubaix, le tout avec le maillot de champion du monde !

Le meilleur Français : Romain Bardet

Si, au niveau des victoires, certains Français comme Benoît Cosnefroy (7) ou Paul Magnier (8) ont fait mieux, Romain Bardet a néanmoins réussi à marquer les esprits. Présent de février à octobre en passant notamment par le Giro et le Tour de France, le coureur du Team dsm-firmenich PostNL a offert son plus beau visage après avoir annoncé la fin de sa carrière pour 2025.

Vainqueur de la 1ère étape du Tour de France, il a ainsi pu connaître l’honneur de porter le maillot jaune pour sa dernière Grande Boucle. Tout un symbole. Il a aussi réussi de belles places tout au long de l’année comme sur Liège-Bastogne-Liège (2ème), le Tour des Alpes (5ème) et le Tour d’Italie (9ème). En 2025, – il arrêtera en juin après le Dauphiné – il devrait encore s’offrir une belle sortie. 

La surprise de la saison : Biniam Girmay

S’il avait traversé son premier Tour de France, en 2023, sans coup d’éclat, Biniam Girmay n’a pas manqué de marquer les esprits en 2024. Vainqueur du classement par points, il a surtout réussi à remporter trois étapes sur la Grande Boucle. Une première pour un coureur africain. A 24 ans, l’Erythréen confirme tout son potentiel à chaque course et se montre décomplexé face aux meilleurs sprinteurs. Son maillot vert du Tour devrait lui permettre d’aller encore plus haut avec Intermarché-Wanty.

La déception de la saison : Simon Yates

Pour sa dernière année chez Jayco-AlUla, Simon Yates n’aura pas conservé ses standards de ces dernières années. 12ème du Tour de France, le Britannique a traversé cette Grande Boucle dans un anonymat qu’on ne lui connait pas.

Pourtant, sa victoire sur l’AlUla Tour en début d’année aurait pu faire croire à une grande saison. Pour le reste, aucun podium pour l’ancien vainqueur de la Vuelta 2018. La fin d’une histoire au goût amer. A 32 ans, il viendra néanmoins renforcer les rangs la Visma Lease a Bike la saison prochaine.

La révélation de la saison : Lenert Van Eetvelt

Pour sa deuxième année en professionnels, Lennert van Eetvelt a confirmé qu’il est un coureur d’avenir en Belgique. A 23 ans, il a clairement réussi à franchir un cap. Dès le début de l’année, il a impressionné en remportant le Trofeo Serra Tramuntana et surtout l’UAE Tour en enlevant l’étape reine en fin de course. Mais un accident à l’entraînement a freiné son ascension alors qu’il était annoncé sur les routes du Tour de France.

De retour aux affaires, il s’offre un beau podium sur la Classique San Sebastian avant de penser à la Vuelta. A Pico Villuercas, il est proche de la victoire, mais l’expérience de Primoz Roglic l’en prive en le sautant sur la ligne. Malade, il quitte l’épreuve espagnole avant de terminer en grand son année avec une belle 7ème place sur le Tour de Lombardie et surtout une victoire sur le Tour de Guangxi en Chine, la dernière épreuve World Tour du calendrier.

Le coéquipier de la saison : Adam Yates

Depuis qu’il est arrivé chez UAE Team Emirates, Adam Yates est devenu l’un des lieutenants préférés de Tadej Pogacar. Sur le Tour de France, il a été l’un des principaux soutiens du Slovène et sa dernière rampe de lancement en montagne, tout comme sur le Tour de Lombardie. Sur le Tour d’Espagne, il avait la casquette de co-leader avec João Almeida, mais il n’a pas réussi à viser la victoire finale même si son succès à Grenade est à saluer.

Vainqueur du général sur le Tour d’Oman et le Tour de Suisse, le Britannique a prouvé qu’il pourrait jouer sa carte personnelle, mais il sait s’effacer pour ses coéquipiers comme Juan Ayuso (Romandie) ou Pavel Sivakov (Vuelta) si besoin.

L’éternel de la saison : Geraint Thomas

A 38 ans, le vainqueur du Tour de France 2018 est toujours en jambes. Sur le Giro, il a réussi à terminer sur le podium démontrant qu’il avait toujours la science de la course en lui et l’intelligence pour gérer ses efforts. Il n’a pas gagné en 2024, mais il reste un soutien de premier plan pour ses jeunes coéquipiers. Quand il n’est pas leader, c’est un précieux capitaine de route qui devrait vivre sa dernière année dans le peloton en 2025.

Le come-back de la saison : Marc Hirschi

En 2023, il avait disparu des radars et il n’était pas forcément une priorité dans les plans du UAE Team Emirates. Mais 2024 a sonné comme une renaissance même sans grands Tours à son calendrier.

Le Suisse a retrouvé sa fougue et son entrain sur les épreuves avec notamment des succès sur le Drôme Classic, le Tour de Tchéquie, la Coppa Sabatini, la Coppa Agostini, le Mémorial Marco Pantani, mais surtout sur la Classique de San Sebastian et le Bretagne Classic. Il a également accroché la 2ème place sur l’Amstel Gold Race. De quoi donner des regrets au moment de le voir partir chez Tudor en 2025 ?

Le poissard de la saison : Pierre Latour

Si certains ont connu une saison tronquée avec la terrible chute du Tour du Pays basque comme Ide Schelling, Stefani Oldani ou Steff Cras, il est évident que l’année 2024 ressemble à une année horrible pour Pierre Latour. Avec plus de 50% d’abandons, le Français n’a pas eu le déclic pour retrouver son meilleur niveau. Pourtant, dès le mois de février, il avait su se montrer sur l’AlUla Tour et sur le Tour de Rwanda, avec une victoire d’étape.

Mais il n’avait pas fini ensuite Paris-Nice où il espérait accrocher le maillot de meilleur grimpeur avant de connaître une terrible chute sur la Roue Tourangelle. Revenu fin mai, il abandonnera successivement sur le Mercan’Tour Classic, le Duracell Dwars door het Hageland et le Baloise Belgium Tour, mais également aux championnats de France. Il y aura bien une éclaircie sur le Tour Poitou-Charentes mais, sur ces 9 dernières courses de la saison, il n’en terminera que 3.

Le combatif de la saison : Primoz Roglic

Il a été l’un des acteurs de la saison et un véritable exemple de détermination. Après un top 10 sur Paris-Nice, il est présent dans la lourde chute du Pays basque aux côtés de Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel ou encore Jay Vine, Omar Fraile et Elie Gesbert.

Mais le Slovène a l’habitude de se relever comme cela a été le cas sur le Critérium du Dauphiné qu’il a remporté magistralement. Sur le Tour, il est encore contraint à l’abandon après une chute, mais il effectue son retour sur la Vuelta qu’il remporte pour la 4ème fois de sa carrière, un record qu’il partage avec Roberto Heras. La preuve que le courage et la volonté de se dépasser sont toujours récompensées.

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