Pour sa première participation au Tour de France, Remco Evenepoel a terminé sur le podium et a validé sa capacité à être présent pendant trois semaines. Des enseignements importants pour la suite de sa carrière.
Que retenez-vous de votre podium sur le Tour de France pour votre première participation ?
Je suis fier et très content. J’ai beaucoup travaillé pour arriver là où je suis aujourd’hui. Ce n’était pas une saison facile, avec cette chute au Pays basque qui m’a obligé à manquer des jours de course importants et la récupération, donc être sur le podium du Tour de France, dès ma première apparition, après trois semaines longues et exigeantes, c’est un grand accomplissement. J’ai gagné (le chrono de la 7ème étape, Ndlr), j’ai pris le maillot blanc (de meilleur jeune, Ndlr), donc je n’ai aucun regret après cette course, c’était un niveau incroyable ici et j’ai fait de mon mieux à chaque fois.
Qu’avez-vous ressenti au moment de remporter votre premier succès sur les routes de la Grande Boucle à l’occasion du contre-la-montre de la 7ème étape ?
C’est fou ! J’ai savouré chaque mètre de ce contre-la-montre et en ressortir vainqueur est tout simplement incroyable. Je ne pensais pas au classement général, la seule chose que j’avais en tête était la victoire et c’est un sentiment incroyable maintenant d’être vainqueur d’étapes sur tous les grands Tours. C’est un jour très spécial dans ma vie et ma carrière, un jour dont je me souviendrai toujours. C’était finalement une journée parfaite pour moi et mon équipe.
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Remco Evenepoel en trombe sur le Tour de France
Comment avez-vous vécu l’abandon de Primoz Roglic qui semblait être votre concurrent pour le podium ?
Voir quelqu’un qui quitte une course sur abandon alors qu’il est dans le coup pour réussir une belle épreuve, c’est dommage. Il a eu de la malchance. Ça montre qu’un Tour de France ou n’importe quelle autre course, il faut être concentré et toujours faire attention. Il faut être prudent. Cela aurait pu être valable pour Tadej, Jonas ou moi. Je lui souhaite d’avoir une belle récupération avant ses prochains rendez-vous. La malchance fait partie de notre boulot et de la course malheureusement.
Comment expliquez-vous la différence de niveau avec la troisième et dernière semaine de Tour ?
Les résultats étaient bons avant les Alpes. Mais le terrain était différent avec une route plus nerveuse. Les Pyrénées ne sont pas les Alpes. Le Tour a été très difficile sur les deux premières semaines et il fallait de bonnes jambes pour performer. Donc déjà être à ce niveau, c’était une bonne chose.
« Je n’ai pas de regrets de finir 3ème »
Le fait d’être au pied de ce podium à l’entame de la troisième semaine ne vous a-t-il pas donné l’idée d’en vouloir plus ?
Je voulais défendre ma 3ème place. Cela aurait été dommage de manquer le podium en me lançant dans la course à la 2ème place. Si l’occasion se présentait, je l’aurais fait, mais j’étais déjà content avec un podium à Nice. On était venu pour un Top 5 et une victoire d’étape, c’est déjà le cas. Finir 3ème dès mon premier Tour de France, c’est un rêve qui se réalise. Je me suis donné à fond pour défendre cette place.
Qu’est-ce que ce Tour de France peut vous apporter pour le futur ?
C’est difficile de répondre et de savoir ce que j’ai fait de bien ou pas. J’ai tout de même pu constater que j’avais une bonne réaction et un bon placement quand la course devient nerveuse. J’ai réussi à éviter les pièges. J’ai vraiment progressé dans ce sens. Je sais que je suis capable de trouver une bonne position dans le peloton quand ça devient nerveux et compliqué. Par exemple, dans l’étape de Gravel, cela a été une bonne surprise. On m’avait prévenu que le Tour est la course la plus nerveuse de l’année et j’ai pu le vérifier. J’ai réussi à faire avec. J’ai été un peu surpris de cela.
En parlant de surprise, le niveau de Tadej Pogacar, le vainqueur du Tour, était-il tel que vous l’attendiez ?
Il a été fort et rapide. C’est une évidence. Il a mis un tempo de folie tout en sachant faire mal aux jambes à la concurrence. Il a démontré l’expérience qu’il avait sur une course comme le Tour. Cela a été dur et costaud pour moi. J’ai eu du mal à suivre parfois. Tadej a juste eu une performance incroyable. Il est l’un des meilleurs coureurs de la planète. Il l’a prouvé une nouvelle fois. Il est capable de se dépasser sur une longue période d’effort. Il est phénoménal. J’ai été vite pourtant, mais c’était encore plus le cas pour lui.
Champion olympique du contre-la-montre : L’or de la consécration
Champion olympique du contre-la-montre, puis champion olympique de nouveau sur route à Paris, Remco Evenepoel a confirmé qu’il était le meilleur rouleur du monde.
Même la pluie n’a pas suffi pour doucher ses espoirs. Il était l’un des favoris à la médaille d’or du contre-la-montre et Remco Evenepoel n’a pas tremblé pour prendre le meilleur sur Filippo Ganna et Wout Van Aert, avant de s’imposer quelques jours plus tard dans la course sur route.
« Je ressens tellement d’émotions en ce moment. C’est dingue, affirmait-il après sa victoire. J’ai vécu un moment fou après le Tour et aujourd’hui, c’est incroyable. C’est l’un des plus beaux moments de ma vie. » Après avoir été champion du monde sur route en 2022, le coureur de la Soudal Quick-Step complète sa collection de médailles avec l’or olympique et valide un peu plus sa capacité à être le meilleur rouleur du peloton. Après son podium du Tour 2024, l’été continue à être magique pour le Belge.