Pour faire un grand club européen en 2021, il faut évidemment de gros moyens financiers. Dans ce domaine, depuis l’arrivée de QSI, le PSG a incontestablement changé de dimension. Notamment avec son centre de formation et les Titis comme un certain Kimpembe.
Mais, pour ne pas être une coquille vide, pour ne pas être sans cesse dépendant du travail des autres et, comme l’OM, obligé d’acheter à prix d’or des joueurs que le club aurait pu former, encore faut-il être capable d’assumer aussi ce travail de détection et de formation moins médiatique et plus ingrat mais, au final, si valorisant pour l’image et l’identité, les finances également.
Dès 2012, les dirigeants qataris ont entrepris ce travail de l’ombre, avec plus ou moins de réussite dans un premier temps, mais sans jamais lâcher l’affaire et avec suffisamment de moyens financiers pour être tout aussi ambitieux qu’avec les pros. Neuf ans après, en faisant preuve d’innovations, le résultat est là avec des tendances fortes qui en disent beaucoup de tout le chemin parcouru. Des joueurs issus du centre, 13 ont été appelés en équipe de France A, deux sont champions du monde,
Kimpembe symbole d’une formation parisienne au top
11 sont internationaux U16 à U19, 11 font partie de l’effectif d’un club du top 4 européen (Serie A, Premier League, Bundesliga et Liga), 26 jouent en L1 (dont 8 au PSG)… le tout avec 98% des effectifs U14 et U19 composés de joueurs franciliens.
Et pour ne pas négliger tout le travail effectué avant l’arrivée des Qataris, on peut aussi noter que depuis 1975, date de création du centre de formation, 113 joueurs ont disputé leur premier match pro au PSG. En novembre, selon l’observatoire du football (CIES), le PSG possédait le 4ème plus grand nombre de joueurs formés au club et évoluant dans les cinq grands championnats européens avec 29 représentants, derrière le Real Madrid (43 joueurs), le FC Barcelone (32 joueurs) et l’Olympique Lyonnais (31 joueurs).
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Le PSG passait même devant l’OL sur les critères d’âge, du nombre de matches disputés et du niveau sportif des clubs où évoluent ces joueurs. Autrement dit, passer par le centre de formation du PSG est devenu un must, un gage de réussite et de carrière internationale.
Les titis à Paris, symbole d’un centre de formation performant
Dans le magazine Vestiaires, le directeur du centre parisien, qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview, se félicitait « que depuis 2012 et l’arrivée de QSI, de nouveaux moyens soient mis au service de la formation. »
En poste depuis cinq ans après avoir succédé à Bertrand Reuzeau qui lui même l’avait été pendant onze ans, Jean-François Pien symbolise la stabilité, indispensable dans le travail de formation et de détection, dans un club aussi exposé qui a longtemps cherché la meilleure organisation. Qui avait nommé Luis Fernandez, directeur sportif détaché à la formation, ou David Hernandez coordinateur de la méthodologie et Carles Romagosa en directeur technique du temps d’Antero Henrique pour une dilution des responsabilités et des compétences qui ne permettait pas l’émergence d’une vraie identité.
Au coeur d’un des plus grands viviers de jeunes talents d’Europe
Revenu à plus de simplicité, l’organigramme est plus clair, dominé par l’ancien formateur de Reims et de Nîmes qui apprécie à sa juste valeur les conditions exceptionnelles dans lesquelles il évolue.
Au coeur d’un des plus grands viviers de jeunes talents d’Europe, l’Ile de France, avec 98% des licenciés des U14 aux U19 issus de la région francilienne, il est heureux « d’offrir un équilibre de vie à nos jeunes, ce qui est un des fondements de notre politique », un gage de réussite également quand on sait que 85% des Bleus champions du monde ont effectué leur formation dans leur ligue d’origine et que 60% sont issus de l’école de foot du club où ils ont signé leur premier contrat pro.
La clé est peut-être là, dans cette capacité à exploiter ce vivier, cette richesse de proximité, de l’accompagner selon les nouveaux critères de formation qui font notamment peu cas de la compétition avant les U15. C’est une spécificité parisienne, un cas unique en France.
Paris et les titis champion de France des centres de formation
De tous les 36 centres français, celui du PSG est le seul à ne pas proposer de championnats tous les week-ends en préformation. Les U14 et U15 s’entraînent, beaucoup, disputent une vingtaine de matches amicaux par an, face aux pôles espoirs principalement pour s’évaluer, et participent à des tournois internationaux de très haut niveau.
La qualité plutôt que la quantité. Et chaque jeune de 13 ans de s’engager sur un triple projet (scolaire, sportif et éducatif) de cinq ans pour un emploi du temps sur mesure qui les voit quitter le collège tous les jours à midi pour se consacrer au football l’après-midi et rentrer chez eux le week-end.
C’est en innovant et en comptant sur le staff des pros pour donner leur chance aux meilleurs que les formateurs parisiens espèrent donner une vraie âme formatrice à un club dont l’image est largement impactée par ses stars. Pour le moment, les stats montrent que ça marche et qu’il est largement possible de faire les deux.
Faut-il rappeler que 9 joueurs formés au club ont participé aux demi-finales de la dernière Ligue des Champions à Lisbonne l’été dernier (Kimpembe, Dagba, Innocent, Pembélé, Kalimuendo et Ruiz au PSG, Coman au Bayern, Dembélé à Lyon et Nkunku à Leipzig) ?