vendredi 11 octobre 2024

Les vérités de Mohamed Mamdouh (Egypte, Saran) : «L’Egypte vise une médaille à Paris»

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

A 35 ans, le capitaine des Pharaons, pivot des Septors, Mohamed Mamdouh espère briller aux Jeux de Paris après avoir rejoint en février une équipe de Saran qui a bataillé pour le maintien jusqu’au bout. Entretien pour Handball Magazine et Le Quotidien Du Sport.

Comment s’est faite votre venue à Saran ?

Fabien Courtial m’a passé un coup de téléphone pendant la Coupe d’Afrique. Je ne lui ai pas caché mon plaisir à l’idée de revenir en France. J’adore ce pays où j’ai appris beaucoup de choses. J’ai été professionnel dans votre pays avec des débuts à Aix en 2016. J’ai ensuite remporté la Ligue des Champions avec Montpellier (en 2018, Ndlr).

Une fois la Coupe d’Afrique achevée, je me suis engagé directement avec Saran (il évoluait au Dinamo Bucarest depuis 2019, Ndlr). Entre mon départ de France et mon retour, rien n’a changé. En Allemagne, le dernier peut battre Kiel ou le premier. En France, c’est quand même plus compliqué. Il n’y a qu’à regarder la domination du PSG depuis dix ans !

Vous avez été le premier joueur égyptien à remporter la Ligue des Champions. Mais pourquoi avez-vous choisi ce projet de Saran ?

Je suis arrivé dans une bonne équipe avec de bons joueurs. Il y a du potentiel. Il y a de très bons jeunes aussi comme Max (Foucault, Ndlr), Théo (Clarac, Ndlr), Clem (Damiani, Ndlr). Je voulais continuer à jouer dans un club de l’élite. J’ai vite compris qu’il y avait ici un projet intéressant sur deux, trois ans. Saran est en plus une ville tranquille et très belle. Le grand objectif était de se maintenir.

Connaissiez-vous des joueurs avant d’y signer ?

Quelques-uns oui comme William Accambray. C’est un ami contre lequel j’ai souvent joué. Je connais aussi Yann (Genty, Ndlr) contre lequel j’ai joué aussi.

Saran va-t-il réussir à se sauver (au moment de notre sortie en kiosques, il restait encore deux journées, Ndlr) ?

Je le crois et je l’espère. On a tous signé pour cela. Je suis venu ici pour cela. Je vais me battre pour que cela arrive.

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« On a tiré les leçons de notre 4ème place à Tokyo »

Qu’allez-vous faire la saison prochaine ?

Si Saran se maintenait, j’aimerais continuer avec le club. Je sais qu’ils sont accrochés à un beau projet et j’aimerais en faire partie.

Quelles sont les ambitions de l’Egypte aux JO ?

Je ne vais pas vous cacher que décrocher une médaille est l’objectif pour toute l’équipe nationale. J’en suis le capitaine et nous avons tous bien conscience de cela. On travaille très dur pour y parvenir. Juan Carlos Pastor (le sélectionneur, Ndlr) a une expérience du haut niveau. Il a par le passé obtenu une médaille olympique avec l’Espagne (le bronze en 2008 aux Jeux de Pékin, Ndlr).

La sélection est vraiment montée en puissance lors des dernières compétitions internationales. Bien entendu les prochains Jeux s’annoncent extrêmement relevés, mais cela n’enlève en rien à notre ambition. Lors des derniers Jeux (à Tokyo, Ndlr), l’Egypte (4ème, Ndlr) a échoué de peu dans sa quête de médaille contre l’Espagne (défaite 31-33, Ndlr). Cela a été frustrant, mais on en a tiré les leçons. Depuis, on travaille beaucoup pour faire encore mieux à Paris.

Mohamed Mamdouh ambassadeur de l’Egypte

Au pays où Mohamed Salah est une immense star et le football une religion, comment le handball s’est-il développé en Egypte ?

Le handball y est effectivement devenu un sport majeur. Cela a beaucoup évolué. Un grand projet s’est vraiment mis en place il y a quatre ans. Beaucoup de joueurs ont pu s’exporter. Cela s’est répercuté positivement sur la sélection. Maintenant, on a des joueurs internationaux égyptiens qui portent les couleurs de clubs très forts comme à Veszprém (Yahia Omar, Yehia El-Deraa, Ndlr). Sanad qui est une légende chez nous joue dans l’élite en France (à Nîmes, Ndlr).

D’autres évoluent en France aussi. On a neuf, dix joueurs de la sélection qui jouent à l’étranger dans de gros clubs. Tout ce surplus d’expérience nous a tous aidés à élever notre niveau et nous a fait progresser. Cela a propulsé la sélection égyptienne et le hand égyptien dans une autre ère.

La France reste-t-elle la favorite ?

Quand ils prennent part à une compétition, la plupart du temps ils s’imposent. On l’a vu lors du dernier Championnat d’Europe. Ils ont gagné les derniers Jeux également. Bref, ils gagnent presque tout. C’est une équipe incroyable. A chaque poste, ils ont pratiquement les meilleurs joueurs du monde (sourire). Un gars comme Minne est très fort. Prandi est fabuleux. Quand il jouait à Nîmes, beaucoup le voyaient déjà comme le nouveau Nikola Karabatic.

Ce qu’il y a vraiment d’extraordinaire en France, et j’aimerais bien que cela arrive aussi en Egypte dans le futur, c’est qu’il y a constamment un renouvellement générationnel. Une fois que Nikola Karabatic va arrêter, il y a déjà deux joueurs qui sont prêts à assumer derrière. Les générations brillantes se succèdent. Les Remili, Dika Mem, Melvyn Richardson, Fabregas n’ont pas encore 30 ans. Ils ont encore près de dix ans devant eux pour continuer à un tel niveau !

Les transferts 2024/2025 à Saran

Arrivées : Nikola Matovic (Amo Handball, Suè.), Antonin Mohamed (Ivry), Lucas Petit (Ivry), Manuel Lima (Sporting, Por.), Arthur Pecaud (Dijon),

Départs : Jordi Deumal (Granollers, Esp.), Ivan Panjan (Nancy), Tom Robyns (Saint-Cyr), Enzo Gesland (Cherbourg), Charlélie Gannac Gentils (Cournon d’Auvergne), Hadrien Ramond (retraite)

L’info en plus sur Mohamed Mamdouh

Mohamed Mamdouh est-multi titré en Coupe d’Afrique des Nations. Ce pivot de 35 ans en a été vainqueur en 2016, 2020, 2022 et 2024.

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