En infligeant à Lyon une sanction dangereuse au regard des éléments comptables, l’instance de comptabilité du football français (DNCG) devrait se renforcer en se détachant de l’organe décisionnel de la LFP. Un peu comme dans les Universités où les agents comptables sont en totale indépendance de la Présidence en place. Une idée qui devrait faire son chemin tant les défaillances sont nombreuses dans la gestion du foot français.
La DNCG est une instance qui ne fait du bruit qu’en hiver ou en plein été. L’instance financière et de contrôle du football français en profite pour sanctionner le plus souvent les clubs professionnels dans le mauvais sens. Il n’y a pas de psychologie de l’accompagnement pour assainir les finances des clubs de Ligue 1.
La DNCG aurait davantage de crédibilité à se prononcer plus souvent pour expliquer sa méthode de sanction ou d’accompagnement des clubs. D’autant plus qu’elle dispose de toute la légitimité à faire entendre son rôle et comment elle compte s’y prendre.
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La DNCG, une communication encore trop frileuse
L’instance française discrète par nature ne propose pas encore une communication à la hauteur de son rôle. Si son périmètre de sanctions est très large, elle ne possède pas les codes pour expliquer les motifs de ces sanctions. Mis à part un communiqué de presse, il en revient à ses décideurs de prolonger le format par une conférence de presse explicative.
Les clubs ont trop souvent réagi à un communiqué de presse par la conférence de presse fort justement. Il serait plus louable pour la DNCG d’en expliquer les raisons et de détailler la feuille de route pour envisager un redressement.
Avoir une telle instance qui s’exprime permettrait d’expliquer, dans la transparence les atouts et les failles des budgets des clubs. Preuve que la gestion financière et de l’argent en France reste une sorte de tabou nébuleux.
Un devoir de pédagogie pour le monde du football
Surtout, il faudrait que la DNCG donne plus de détails sur les pièces qu’elle évalue et les critères retenus. Ainsi, l’instance de gouvernance financière du foot français pourrait copier son homologue anglais. En la matière, la Premier League a mis en place une enquête contre Manchester City avec plus de 100 chefs d’accusation. Pour l’heure, la décision n’a pas été prise.
Cependant, la DNCG doit montrer son vrai visage pour exister et démontrer son rôle crucial dans l’équilibre des championnats et du football. Elle a un rôle qui agit comme un accélérateur dans les deux sens de l’escalier. Une relégation en Ligue 2 cause des drames et ne suscite qu’une émotion restreinte sans avoir un accompagnement nécessaire. À l’inverse, une montée en Ligue 1 et c’est l’ivresse des dépenses qui encourage les clubs promus. Là encore, il y a des anomalies probables.
Accompagner les clubs dans leur structuration
C’est la transition qui peut tomber à l’eau, Luzenac l’a su à ses dépends. La transition pour le promu comme pour le relégué manque de soutien de la part de la DNCG. Encore une fois, un travail invisible est sans doute fait. Il manque clairement de visibilité. De Saint-Etienne à Angers, en passant par des clubs comme Sochaux ou Valenciennes, la chute reste douloureuse.
Accompagner les clubs dans leur structuration financière nécessite de connaître à la fois la géographie des villes, le projet financier et économique qui va de paire avec le projet sportif. C’est pourquoi, adapter les mesures par club en fonction de leur contexte reste une nécessité.
Le PSG n’a pas les mêmes besoins qu’Angers ou Lyon. De même que le modèle économique diffère selon les clubs. C’est pourquoi, adapter l’analyse des comptes et de l’accompagnement reste à envisager. De plus, pour le développement des recettes, il y a encore beaucoup de choses à réaliser. La dépendance aux droits TV ne peut plus être le dogme de 90% des clubs.
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Un nouveau modèle de développement piloté par la DNCG
Aux États-Unis le modèle des championnats propose une pluralité des recettes pour les clubs. Les droits TV sont équilibrés avec le merchandising, les recettes de billetterie, les sponsors et toutes les actions commerciales qui proposent un revenu stable et continu.
La DNCG peut devenir le leader d’un modèle économique vertueux à travers des schémas simples : comment remplir son stade avec des prix de billets attractifs pour valoriser les buvettes et les points boutiques des enceintes ? Comment mettre en avant son stade le jour de match et lui permettre de générer des revenus supplémentaires.
Si la Ligue 1 veut attirer un public familial et remplir ses stades, el;e doit revoir son modèle en repartant de zéro. Pour attirer la France du foot dans son ensemble, il y a de bonnes idées.