vendredi 19 avril 2024

Ligue 1 : joueurs, supporters, dirigeants, arbitres, État, tous responsables

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Le plaidoyer de Louis Oeuvrard, pour le retour à la paix dans les stades, avec une meilleure relation joueurs-supporters, mais surtout un effort de tous.

Alors que les stades de Ligue 1 s’embrasent, que la violence dans le foot amateur monte d’un cran, que les interdictions de stade empêchent les plus fervents de suivre leur équipe dans toute la France, que les dirigeants du foot français peinent à résoudre leurs guerres d’égo et à se mettre d’accord pour un football apaisé, que le dialogue sur un terrain de football soit forcé par des micros mis sur les hommes en noir… le foot français vit une saison à bien des égards difficiles. Pour rappeler un slogan politique qui n’a pas réellement marché, le changement c’est maintenant.

Dans la France du Football, la violence est un plat qui se mange chaud et qui est trop souvent servi ces dernières semaines. En effet, les stades de Ligue 1 prennent de plein fouet le mécontentement de leurs ultras. Depuis quelques temps, Lyon, Lille, Saint-Étienne pour ne citer qu’eux vivent des heures sombres.

Au delà de la Ligue 1, le foot amateur est lui aussi touché par cette violence qui se déchaine contre les acteurs du football. De Rennes à La Côte Saint-André, le football ne va pas bien et risque de ternir un peu plus son image de sport populaire.

Dans ce contexte, les Ligues, sous l’autorité de la Fédération Française de Football ont renforcé les sanctions. Pour autant, le football doit faire sa révolution pour éviter une fracture irréparable, entre les amateurs et les professionnels. Le sport numéro 1 dans le monde a les moyens de faire sa révolution.

Joueurs : prenez vos responsabilités

“Payés des millions”, “incapables de mouiller le maillot”… les supporters ont pris les devants pour manifester leur colère contre les stars du foot. Que ce soit à Paris avec la grève des supporters, à Lyon avec les violences au soir de West-Ham, à Saint-Étienne avec des banderoles, les joueurs sont la cibles de toutes les colères, et des sentiments classiques.

Aujourd’hui, on a le sentiment que ces sentiments vont encore plus loin. Surtout, c’est la déconnexion des joueurs face à ces supporters fatigués des mauvais résultats qui fait déborder le vase. Comment peut-ont dire que la faute est exclusivement des supporters quand le rectangle vert est animé par des “chèvres” dirons les supporters des Kops ?

Les joueurs doivent avoir conscience que leurs performances ont contribué à cette colère qui n’a cessé de monter. Bien sûr, il ne faut généraliser à tous les clubs, les problèmes de quelques uns, mais cela reste bien souvent le dénominateur commun.

Coupables aux yeux de la LFP, les supporters stéphanois qui ont embrasé Geoffroy-Guichard pour faire la fête, le week-end dernier répondent aux critiques en accusant les joueurs. “Nous on se bouge depuis le début de saison pour les encourager et les résultats ne changent pas”, pouvait-on lire sur les réseaux sociaux, en réponse à ceux qui les accusent d’avoir provoqué le huis-clos pour le prochain match à domicile des Verts.

Les joueurs professionnels ont un devoir comme tous les salariés de l’Hexagone. Faire son travail de la meilleure manière qui soit, en respectant les valeurs du football et de leur club. Comment ne pas imaginer jouer chaque match de foot sans passion et sans envie ?

Parce que la communication des joueurs de foot est à revoir. Entre Neymar, Dembélé, Verratti ou Mbappé, on sent une réelle déconnexion avec la réalité. Cette déconnexion entre le supporter populaire et ses stars, témoigne d’une nouvelle fracture qui ne devrait pas exister. il est temps que les joueurs soient conscients que leurs déclarations demandent sincérité et lucidité.

Les joueurs devraient prendre exemple sur leurs homologues du rugby et le profond respect que témoignent ces derniers pour les arbitres. En effet, le respect de l’arbitre, de son autorité, sa prise de décision participerait à une première réconciliation. Cela aiderait aussi, sans doute, aux supporters de changer leur rapport avec l’arbitrage.

Supporters : ravaler la colère, supporter son équipe

Les supporters ont des ambitions, dot la principale est de voir leur équipe gagner. Cela n’empêche pas la passion de l’emporter sur les mots et les actes de chacun. Avec la pandémie de Covid-19, deux ans sans football c’est long. De quoi alimenter toutes les frustrations et les colères. Sans compter la nécessité des clubs à vouloir faire encore plus d’argent qu’à l’habitude, pour rattraper les pertes.

Face au football business, au manque de performance des joueurs, aux communications des clubs, les supporters ont été nombreux à déchainer leur colère dans les stades. Cette sensation déjà vécue dans les années 90 en Angleterre prend une autre ampleur en France.

Organisés en Ultras, les groupes de supporters français ont toute la légitimité pour animer les stades de France. leur voix compte beaucoup pour les clubs de premiers plans. Bien que leurs dernières actions ont creusé un faussé avec leurs dirigeants. Pour autant, exprimer sa colère de façon démocratique doit redevenir la norme.

Les Supporters sont des exemples de collectifs organisés et puissants. Ils font le lien entre le club et les joueurs, ils participent à la passion de leurs clubs. Les derniers événements ont malheureusement démontré le contraire.

Mais l’expression de la colère peut se faire de manière pacifique, avec intelligence et bonnes actions. À l’image du CUP au Parc des Princes qui a la bonne idée de protester en faisant la fête en dehors du stade. C’est comme divorcer en plein mariage.

Bien entendu, les supporters participent à la pleine ambiance de leur stade. Sans eux, il n’y aurait pas ces ambiances magnifiques. C’est pourquoi, il ne faut pas les interdire de déplacements, ou de fumigènes. Bien sûr, il faut trouver un équilibre entre le spectacle des tribunes et la sécurité de tous.

Dirigeants : remettez le sportif au centre du rectangle vert

Aux dirigeants de club, depuis trop longtemps vous avez donné la priorité au football business plutôt qu’au terrain. En outre, les grands dirigeants ont minimisé le fait que le sport n’est pas une entreprise comme une autre. C’est le projet sportif qui attire les investisseurs. Il faut, pour cela, éviter de communiquer avec satisfaction sur l’EBITDA, le chiffre d’affaires et affaiblir le projet sportif pour le projet financier.

Les clubs de football professionnels ont depuis un certain temps laissé la finance rythmer le quotidien des clubs. Bien entendu, il faut des liquidités pour gérer un club de sport ambitieux, mais aussi les bonnes personnes. plutôt que de se préoccuper du bénéfice en fin d’exercice, miser sur les bonnes personnes à tous les étages est une bonne chose.

Un projet sportif ne suit pas le temps court de la transaction en bourse. Le temps des projets mérite de la stabilité. Les dirigeants ont tout intérêt à trouver un équilibre entre le sport et la finance. Le projet lyonnais, celui de Manchester United… témoignent d’un manque de discernement sur la vraie valeur sportive du football. Ce qui agace profondément les supporters. Ils ne sont pas des vaches à lait.

Arbitre : appel au dialogue et à la responsabilité

Les arbitres aussi ont leur part de responsabilité dans le football. Le manque de transparence des décisions, l’absence de dialogue… il faut une nouvelle méthode pour réconcilier tous les acteurs du jeu.

Les arbitres sont des soutiens du football, pas des opposants. En outre, ils participent à la promotion du football sur le rectangle vert. ils ne sont pas des justiciers se comportant avec autoritarisme. Le sens du dialogue, de la responsabilité des décisions, d’une meilleure discussion entre les arbitres e les autres corps du football.

Les arbitres ne sot pas indépendants ou enfermés dans un monde parallèle. La diplomatie sur le rectangle vert reste indispensable. La Commission Fédérale des Arbitres doit aussi se montrer plus ouverte et moins réfractaire au dialogue.

C’est pourquoi, l’arrivée du micro serait une très bonne chose et donnerait une nouvelle image des hommes en noir. À travers un changement de comportement, les arbitres gagneraient un plus profond respect.

État : au centre du jeu

Les autorités de l’État sont au centre du jeu et le dernier acteur à avoir un rôle à jouer dans la réconciliation du football. D’abord en levant l’interdiction de déplacement des supporters. Dans une Europe qui prône la libre circulation des personnes, il faut laisser la passion remplir les stades. C’est la première mesure à lever. La famille du football a besoin des supporters adverses dans les stades.

L’action de l’État appelle également à une disparition d’une partie du spectacle dans les tribunes. En effet, laisser les fumigènes dans une proportion raisonnable entrer dans les stades, peut être envisager. Le spectacle a lieu aussi en tribunes.

Il ne faut pas interdire les supporters à engager du matériel dans un esprit de festivité. Ce qu’il faut, c’est respecter l’intelligence des supporters pour animer leur tribune dans le respect des règles. Tout le monde va y gagner.

Même si des débordements donnent une image inversée. il faut laisser aux supporters, de manière officielle, utiliser un matériel qui participe à la fête du football dans le respect de l’intégrité physique des joueurs et de la sécurité de tous.

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