Européen pour la cinquième saison consécutive, le Stade Rennais a réussi à sortir des poules d’une Ligue Europa dans laquelle il n’entend pas faire de la figuration. Invaincus dans un groupe piège avec le Dinamo Kiev, Larnaca et Fenerbahçe (3 victoires, 3 nuls), les Bretons rêvent désormais d’un parcours qui marque l’histoire, d’une de ces épopées qui font encore défaut au patrimoine du club.
Rennes rêve des quarts
« Cette Ligue Europa est une belle compétition, souligne Bruno Genesio, et aller en quarts de finale, être dans les huit dernières équipes, serait déjà un beau parcours. On a un effectif bâti pour jouer les trois compétitions, on est ambitieux »
Qualifiés pour les barrages d’accession aux huitièmes de finale, eu égard à leur 2ème place de poule, les Rouge et Noir devront encore se débarrasser de deux adversaires. Le premier, le Chakhtar Donetsk, arrive tout droit de la Ligue des Champions où il a laissé le Real Madrid et RB Leipzig continuer sans lui malgré un succès 4-1 sur la pelouse du club allemand qui témoigne d’un vrai potentiel que les Ukrainiens n’ont pas pu exploiter à domicile, et pour cause la guerre l’obligeant à disputer tous leurs matches en Pologne, à Varsovie, ce qui sera encore le cas le 16 février prochain pour le match aller.
La défaite 1-2 à Santiago Bernabeu, le 1-1 à Varsovie, et le nul au Celtic renforcent l’idée que cette équipe, en habituée de la Ligue des Champions, sera un gros morceau à avaler. Un tirage moins prestigieux que la Juve, l’Ajax ou le Barça, mais pas moins difficile à aborder. Un vrai test pour savoir si, au niveau européen, Rennes a franchi un cap… après deux 8èmes de finale perdus, en Ligue Europa face à Arsenal (3-1, 0-3) en 2019 et en Ligue Europa Conference face à Leicester (2-1, 0-2) en 2022. L’heure est enfin venue de prendre son quart.
Gros hic : le Stade Rennais aborde son match de la pire des façons, après deux défaites de suite, contre Lille au Roazhon Park et à Toulouse (deux fois 3-1).
Nantes rajeunit
Les deux succès face à l’Olympiakos ont compensé les deux défaites face à Fribourg et permis au vainqueur de la Coupe de France d’arracher sur le fil un ticket vers un barrage de prestige face à la Juve. 27 ans après la demi-finale de Ligue des Champions de la bande à Coco Suaudeau, c’est un autre ancien Canari, Antoine Kombouaré, qui remet le feu à la Beaujoire.
A un niveau inférieur certes, face à une Juve qui n’est plus ce qu’elle était, empêtrée dans une des plus graves crises financière et sportive de son histoire, la ferveur ne sera pas moindre pour tenter l’exploit. Face à la meilleure défense de Serie A et une équipe qui revenait fort en fin d’année, le meilleur buteur des Canaris, l’Egyptien Mostafa Mohamed, Blas, Moses et Ganago, les autres armes offensives, auxquelles il faut ajouter Delort, arrivé cet hiver, autant que l’expérience de Sissokho, champion du monde 2018, et le talent de Lafont dans les buts, devront largement hausser leur niveau de jeu pour résister à l’aller histoire d’entretenir le suspense pour un retour qui s’annonce déjà comme le grand moment d’une ère Kita qui n’en a pas généré beaucoup.
« Ce sera le plus gros match de ma carrière, s’enthousiasme le latéral arrivé de Metz, Fabien Centoze, qui effectuera ses grands débuts européens en février après avoir pourtant débuté la saison en L2. Je vis un rêve. J’ai hâte d’y être. On ne va rien lâcher et se battre avec nos armes pour offrir du bonheur à tout un stade, toute une ville. Je sais que le club a une revanche à prendre sur la Juve, à nous d’aller chercher cette qualification ! »
Avant de se déplacer à Turin, les Nantais se sont rassurés en remportant le derby breton face contre Lorient (1-0).
Monaco aime bien le Bayer
Le Bayer réussit bien à Monaco. En trois confrontations européennes, les Monégasques ont toujours bien géré leur face à face, pour se qualifier en 1998 (4-0 et 2-2), en 2015 (1-0 et 1-0) et en 2017 (1-1 et 0-3), à chaque fois en terminant premiers de leur poule devant le club allemand. Pour la première fois, il s’agira donc d’un match à élimination directe.
Après avoir manqué l’accessit vers la Ligue des Champions, les hommes de Clément ont fait le minimum en sortant d’un groupe homogène avec l’Etoile Rouge Belgrade, Ferencvaros et Trabzonspor. Coaché depuis octobre par l’ancien international espagnol Xabi Alonso, le Bayer étant un cran au-dessus, il n’en demeure pas moins très accessible cette saison, largué en Bundesliga, éliminé de la Coupe d’Allemagne dès le 1er tour et incapable de devancer Porto et le Club Bruges dans son groupe de C1.
L’occasion pour Kevin Holland de retrouver son ancien club, et pour l’ASM de poursuivre son chemin dans une compétition qui, à partir des huitièmes, aura des allures de Ligue des Champions avec la perspective de retrouver le Barça, Manchester United, Arsenal, l’Ajax, la Juve ou le PSV, des équipes que Monaco peut regarder droit dans les yeux.
Les Monégasques arrivent lancés, après leur succès 3-1 contre le PSG et un total de trois victoires de suite.