Véritable icône du rugby, l’ancien 2ème ligne et capitaine tricolore dans les années 50 laisse une trace éternelle. Lucien Mias se dévoile entre ces lignes.
Le monde du rugby a été sous le choc à l’annonce du décès de Lucien Mias. Cet immense joueur et humaniste s’est éteint le 13 mai à Mazamet à l’âge de 93 ans. La LNR lui a rendu hommage : « Finaliste du championnat de France avec son club de Mazamet, cet avant de talent aura également marqué les Bleus avec qui il remportera une tournée de légende en Afrique du Sud, ainsi que le Tournoi des V Nations, avant de se consacrer à une vie de médecin, au service des autres ».
Joueur exceptionnel, il l’a été ! Doté d’une vision du jeu hors du commun, ce fils de gendarme, charismatique, grand meneur d’hommes, s’est aussi démarqué par ses grandes qualités humaines. Cet enfant de Lozère a eu un parcours personnel peu commun.
Il fut cet instituteur de campagne devenu médecin gériatre et fit du rugby une grande parenthèse dans sa vie. Dans son sport, il fut tout de même considéré comme le plus effrayant des avants de sa génération. Mieux, il en révolutionna le jeu. Initié au rugby à Narbonne, formé à Carcassonne, quand il signa à Mazamet il en fit une place forte du rugby français avant de connaître sa première sélection en 1951.
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Lucien Mias révolutionna le jeu
De son parcours avec les Bleus (29 sélections jusqu’en 1959), on se souvint surtout de sa fameuse série des tests chez les Springboks en 1958. Il s’imposa aussi dans le Tournoi des V Nations (en 1954 et 1959). Ces même Boks l’avaient humilié en 1952 à Colombes (25-3). Faisant suite à ce cuisant échec, il souhaita apporter certaines innovations techniques au jeu du XV de France. La plus notoire fut le demi-tour contact, stratégie chère aux SudAfricains. La visée ?
Franchir le plus rapidement possible la ligne davantage et administrer des percussions dos tourné pour assurer au partenaire lancé à hauteur une bonne transmission de balle. On lui attribua également la touche en mouvement, copiée par la suite par les Néo-Zélandais :
« On le surnommait le Docteur Pack. C’était quelqu’un de très écouté. Il était doté d’une culture et d’une richesse incroyables. Il était aussi d’une très grande humilité. J’ai eu la chance de le rencontrer à Mazamet à plusieurs reprises » se souvient Didier Codorniou l’ancien centre international français. Mias était un géant parmi les géants.