vendredi 19 avril 2024

Ludovic Giuly : « Je ne voulais pas rater l’opportunité de l’OL »

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

Parti de l’OL en janvier 1998, Ludovic Giuly est de retour dans son club formateur. Il a été nommé cet été entraîneur adjoint en charge des attaquants.

Beaucoup de personnes doivent être heureuses de vous voir revenir à Lyon ?

Oui, je reçois pas mal de messages. C’était cool de pouvoir revenir, c’était une belle opportunité. Je ne m’y attendais pas, je suis content d’être là.

Aviez-vous envisagé de revenir un jour à l’OL ?

Pas vraiment. Ce retour à Lyon était mon dernier espoir. J’avais passé mes diplômes d’entraîneurs et j’étais à la recherche d’un club. La crise sanitaire a été un réel frein dans mes démarches, je n’ai pas eu la chance d’intégrer un groupe. J’avais commencé à accepter l’idée que je ne reviendrai pas sur le terrain. Cette année, j’avais prévu de vivre avec ma famille à Dubaï pour voir un peu ce qui allait se passer là-bas à l’approche de la Coupe du monde. Après l’appel de l’OL, j’ai dû replier mes valises !

« J’ai pris la décision en 24h, je ne voulais pas rater cette occasion »

Comment cela s’est-il passé ?

J’avais signé ma maison, j’étais prêt pour y habiter. Et puis Bruno (Cheyrou) m’a appelé pour me parler de ce projet. Je suis rentré à Lyon dans la foulée. J’ai rencontré Vincent (Ponsot) et Bruno, le projet m’a plu. J’ai vu le coach ensuite, on avait besoin de discuter. Tout collait bien pour tout le monde et cela s’est fait rapidement. Je ne voulais pas avoir de regret dans ma carrière de jeune entraîneur, c’était une bonne opportunité de commencer ma carrière d’entraîneur dans un grand club et dans un club que je connais. Je ne voulais pas rater cette occasion. J’ai pris la décision en moins de 24 heures.

En tant qu’adjoint, il fallait notamment que le courant passe avec le coach ?

C’est la base. Il y a eu un système mis en place pour que Claudio (Caçapa) et Rob (Maas) s’occupent de la défense, Rémy (Vercoutre) des gardiens et moi-même des attaquants. Je crois qu’on est tous adjoints à notre manière. On est une belle équipe, on se complète bien. On se dit ce qu’on en pense, on a la confiance du coach et c’est bien

Le projet “ADN OL” a-t-il été un élément déterminant dans votre décision ?

Exactement. C’était aussi l’occasion de commencer une nouvelle expérience. Étant lyonnais, l’intégration a été beaucoup simple. Ma famille et mes amis sont sur place donc tout collait.

« On ne revient pas parce qu’on est ancien joueur de l’OL mais parce qu’on a la même ADN, qu’on a gagné des titres »

Auriez-vous pu tirer un trait sur votre carrière d’entraîneur si l’opportunité de l’OL ne s’était pas présentée ?

Oui. J’ai demandé à beaucoup de clubs car j’aime ce métier. Je n’ai pas obtenu de réponse favorable. Ce n’est pas grave. Je ne voulais pas pleurer sur mon sort. J’ai 46 ans et j’ai encore envie d’avancer dans la vie. C’était le dernier espoir. Je ne souhaitais pas avoir de regrets au début de ma carrière d’entraîneur. L’OL m’a tendu la main. J’ai fait la promesse de ne jamais décevoir tout simplement parce que je n’oublie pas d’où je viens et ce qu’on fait pour moi.

Vous retrouvez l’OL presque 25 ans après l’avoir quitté. A quel point le club a-t-il changé ?

Il y a toujours le même président, c’est important (rires). C’est difficile de comparer depuis mon départ en 1998. Entre temps, le club a continué de grandir. De nombreux trophées ont été remportés. Maintenant on est dans une phase où on veut reconquérir cette identité. Ça passe par des personnes qui, comme Claudio (Caçapa) ou moi-même, connaissent le club par cœur.

Mais le plus important, c’est de gagner des titres. On peut apporter tout ce qu’on veut, ce sera compliqué si on ne gagne pas de titres. On ne revient pas parce qu’on est ancien joueur de l’OL. On est de retour parce qu’on a la même ADN, qu’on a gagné des titres et qu’on veut donner cette expérience à nos joueurs.

« J’essaye d’apporter ma joie de vivre »

Avec le retour des entraînements ouverts au public, on a pu voir l’enthousiasme que vous apportez dans le groupe. C’est notamment ce qui avait manqué ces dernières années à l’OL.

Est-ce aussi en partie pour cela que le club vous a fait revenir ?

Je suis venu avec ma personnalité. J’ai du caractère. J’essaye d’être le plus juste et honnête possible. J’ai fait le plus beau métier du monde, celui d’être footballeur, et aujourd’hui c’est une deuxième vie pour moi d’être entraîneur. J’essaye aussi d’apporter ma joie de vivre parce que je ne vais pas au bagne. Je suis quelqu’un d’heureux dans ma vie. Le football c’est un plaisir et on peut travailler dans la joie et la bonne humeur.

Vous avez fêté votre anniversaire cet été au club. Apparemment, le vestiaire n’avait pas connu pareille fête depuis de nombreuses années ?

On m’en a parlé mais ce qui s’est passé avant ça ne m’intéresse pas. Le passé c’est le passé. J’essaye de vivre au jour le jour sans trop penser au futur. Apporter de la fraîcheur, j’adore ça. C’est important d’adhérer au sein d’un vestiaire. Que ce soit par l’intermédiaire d’anniversaires, de barbecues, des discussions avec celui qui ne va pas bien… c’est comme ça que je vois les choses. La vie est belle, il faut en profiter.

Ludovic Giuly dans un rôle affectif

C’est aussi le rôle d’un adjoint d’être aux côtés de ceux qui traversent un temps faible ?

J’ai été joueur. Je sais qu’il est important de gagner avec un groupe de 25 joueurs et non pas seulement les 11 titulaires. J’ai aussi été remplaçant. Je sais comment on peut mal le vivre. Le plus important est de ne pas lâcher et de toujours avoir une petite attention envers les joueurs en baisse de régime.

De plus, avec cinq changements, la donne est désormais différente pour les remplaçants ?

C’est vrai. Il y a beaucoup plus de possibilités. On a besoin de tout le monde. Nos changements peuvent faire la différence. C’est donc impor[1]tant de toujours tenir tout le monde en haleine. Le coach utilise le 4-3-3, c’est un système que vous connaissez très bien puisque c’était celui du Barça avec lequel vous avez gagné la Ligue des Champions en 2006.

Evoquez-vous cette expérience avec les joueurs ?

Je ne compare pas ma carrière avec celle des joueurs. Je mets ma carrière de côté, même si les joueurs savent qu’ils peuvent venir m’en parler. Concernant le système, c’est vrai, je le connais par cœur. Mais il peut évoluer, c’est le coach qui prendra la décision.

Pouvez-vous contribuer à l’éclosion de Rayan Cherki, formé à l’OL comme vous ?

Je peux essayer d’apporter ma pierre à l’édifice. On est tous au club pour grandir. Rayan est sur le bon chemin. C’est une bonne chose qu’il ait prolongé son contrat. D’autant plus que c’est un enfant du club. Il y en a d’autres également comme Bradley (Barcola), Maxence (Caqueret)… Le plus difficile est de les faire grandir ensemble.

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