Claude Makélélé, Christian Karembeu et Lassana Diarra se sont révélés être de redoutables distributeurs de jeu, infatigables, au sein du Real Madrid. Le club ne s’était pas trompé en les recrutant tant leur implication et leur impact dans l’entrejeu ont été importants.
Christian Karembeu, Claude Makelele et Lassana Diarra. Trois grands noms qui font partie du patrimoine du football français. Ces trois maîtres à jouer ont laissé une trace indélébile au Real Madrid. Travailleurs infatigables, ne rechignant jamais à la tâche, leurs coéquipiers respectifs leur doivent énormément.
Ils n’ont pourtant pas joué les trois ensemble au sein de la Casa Blanca. Cependant, pour les trois, leur sens du sacrifice, leur dévotion ont été reconnus de manière unanime.
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Abra Karembeu !
Au milieu des Merengue, l’ancien Nantais va connaître la consécration européenne puis même planétaire avec l’équipe de France. Au Real Madrid, Christian Karembeu demeure et reste le premier successeur de Raymond Kopa et Lucien Muller. Le néo-Calédonien arrive au Real Madrid en janvier 1998. Il est alors enfin libéré par la Sampdoria qui l’avait promis au FC Barcelone.
Le club italien et le Real Madrid se mettent finalement d’accord sur une somme de trois millions d’euros. Après un bras de fer durant quasiment six mois, l’international français débarque enfin en Espagne lors du Mercato d’hiver 1998.
C’est historiquement l’un des transferts les plus compliqués du club madrilène. Une fois sur place, le parcours de Christian Karembeu a été un des plus chéris par le public de Bernabeu. Présenté à Madrid, il hérite du numéro 22. Bien qu’il n’ait quasiment pas joué depuis six mois, l’ancien milieu de l’Olympiakos, est de suite accueilli dans un climat de confiance.
Le Real va rapidement tirer le meilleur du joueur, en particulier à travers la Ligue des Champions (il accède aussi à la finale de la Supercoupe de l’UEFA en 1998). S’imposant immédiatement dans l’entrejeu madrilène, il devient même buteur et participe brillamment à la victoire du Real Madrid en Coupe d’Europe. Le 20 mai 1998, à Amsterdam, le Real Madrid bat la Juventus (1-0). La dernière victoire du Real en Coupe d’Europe remontait à 1966 ! C’est le septième trophée du club dans cette compétition. Un superbe souvenir pour le champion du monde 1998 qu’il a aimé rappeler :
« Quand je suis arrivé au Real après avoir joué en Italie à la Sampdoria, je sentais au fond de moi qu’on pouvait la gagner. Je me suis bien intégré dans l’équipe et je marquais des buts. Quand on entrait sur le terrain, nous avions confiance, on pensait qu’une nouvelle victoire était à la clé. Nous avons ramené le trophée à Madrid qui l’attendait depuis 32 ans, et c’était le premier trophée majeur de ma carrière » peut-on lire sur le site UEFA.com.
Pourtant, dans un club comme le Real Madrid la pression était à son paroxysme :
« Ils l’avaient gagnée plusieurs fois d’affilée (de 1956 à 1960), mais ils voulaient le récupérer. L’ADN du club, c’est de gagner la Ligue des Champions. Quand je suis arrivé au Real, c’était une exigence : il fallait qu’on remporte la Coupe d’Europe. Gagner des trophées, ça fait partie de la culture madrilène, et j’ai embrassé cette philosophie. Quand on est au Real Madrid, il n’y a pas de pression. On est au Real pour remporter le trophée, et c’est la seule chose qui compte ».
Le degré de performance de Christian Karembeu est si élevé durant ces premiers mois passés au Real qu’il attire l’attention d’Aimé Jacquet, lequel le convoque pour la Coupe du Monde 1998, qu’il va remporter tout comme l’Euro deux ans plus tard.
Karembeu est le premier Français à remporter la même année la Ligue des Champions telle qu’on la dénomme aujourd’hui, et la Coupe du monde. Avec un total de 53 sélections en Bleus (42 titularisations, 1 but), il l’aura été 16 fois sous le maillot du Real Madrid.
Quand il quitte le Real en 2000 pour Middlesbrough, il décroche la huitième Coupe d’Europe de l’histoire du club. Joueur inusable, il était doté d’un physique très puissant. Cela lui permettait de récupérer un nombre incalculable de ballons.
Sa polyvalence a vraiment ébloui au Real Madrid où l’ancien milieu de terrain de l’Olympiakos a pu exceller, dans un rôle de milieu défensif, de milieu droit, de défenseur central voire même de latéral. 82 matches disputés avec le Real, 4 buts marqués et si précieux !
Makélélé le métronome
Quand il débarque au Real Madrid en 2000, Claude Makelele (71 sélections) connaît bien le championnat espagnol puisqu’il arrive en provenance du Celta Vigo, club où il vient de passer deux saisons.
Très rapidement, il s’avère être incontournable. On disait communément qu’il avait trois poumons de par sa capacité à avaler les kilomètres. Jusqu’en 2003, il demeure une pièce essentielle du schéma madrilène apportant beaucoup d’équilibre à son équipe.
Il a disputé plus de 140 matches avec le Real Madrid. Sa très bonne lecture du jeu a pu lui permettre d’être parfaitement bien placé et ce pour récupérer le ballon.
Sa qualité de relance est aussi à mettre en avant. Bien que la fin de son aventure au Real Madrid ne se soit pas forcément terminée de la manière la plus apaisée possible, le natif de Kinshasa (République Démocratique du Congo) a énormément gagné avec le club.
Outre la Ligue des Champions conquise en 2002, il y a eu aussi une Coupe Intercontinentale la même année, 1 Supercoupe d’Europe toujours en 2002, deux championnats d’Espagne en 2001 et 2003 notamment. Pour Lassana Diarra (34 sélections dont 28 titularisations), le 22 décembre 2008 marque un tournant dans sa carrière. En plein Mercato d’hiver, le Real Madrid le recrute jusqu’à l’été 2013, et acte son départ de Portsmouth pour une somme avoisinant les 20 millions d’euros.
Lassana Diarra, pas un Makelele bis
Après Le Havre, Chelsea, Arsenal et Portsmouth, c’est une nouvelle étape qui se présente à lui. « Impossible à refuser. Je me sens capable. J’ai le potentiel et je pense que le Real Madrid est le défi dont j’avais besoin. Je dois m’adapter au jeu espagnol et ce rapidement. J’ai joué dans de grands clubs, engrangé de l’expérience, avec la sélection française, et je continue à m’améliorer » dira l’intéressé sur le site UEFA.com. Diarra suit alors les traces d’un certain Makelele, un autre milieu de terrain infatigable. Mais l’ancien joueur du Lokomotiv Moscou a souvent repoussé la comparaison :
« C’est un honneur d’être comparé à Makelele, mais Makelele c’est Makelele, et moi c’est moi. Nous avons certaines choses en commun, mais j’ai mon propre style. On me compare à lui, mais il est venu ici à un âge un peu plus avancé-je suis plus jeune ».
Le milieu de terrain international débarque à l’époque pour remplacer l’international malien Mahamadou Diarra, blessé, et porte tout d’abord le n°6. Par la suite, il portera le n°10 laissé vacant à la suite du départ de Wesley Sneijder.
Au bout d’un an et demi, le nouvel entraîneur José Mourinho le met en concurrence avec Sami Khedira, puis le met progressivement plus en retrait. En 2012, Lassana Diarra participe de manière sporadique au titre de champion d’Espagne. En l’espace de ses trois saisons passées au Real Madrid, il est tout de même appelé 12 fois en équipe de France sur ses 34 sélections au total :
« Il faut bien se rappeler que le Real Madrid n’a pas gagné de Ligue des Champions entre 2002 et 2014. Le club a connu aussi pendant cette période des hauts et des bas et des moments compliqués. Florentino Perez a même quitté le club aussi à un moment donné (entre 2000 et 2006, Ndlr). Il y est ensuite revenu (à partir de 2009, Ndlr). »
« Mais le contexte et la situation n’étaient pas vraiment hyper favorables. Quand José Mourinho est arrivé (en 2010, Ndlr), il s’est inscrit dans une nouvelle ère” explique Javier Macarro Garcia journaliste 20 minutos Espana.
Autant d’éléments qui ne peuvent que rajouter encore plus de crédit à la détermination, à l’implication, bref au niveau de jeu de nos Tricolores présents chez les Merengue. Quand Karembeu, Makelele et Lassana Diarra étaient là, la Maison Blanche était bien gardée !