lundi 16 septembre 2024

Mark Cavendish : « Je vais tout faire pour revenir au top »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Absent des podiums et des grandes courses depuis 2018, Mark Cavendish revient chez Deceuninck-Quick Step (il y a évolué de 2013 à 2015) avec l’envie de renouer avec le plaisir. Diminué par des problèmes physiques et notamment un virus l’affaiblissant durement, le Britannique Mark Cavendish aux 30 victoires d’étapes sur le Tour souhaite simplement finir en beauté une carrière qui ne méritait pas de tomber dans l’anonymat.

Cavendish espère une saison normale

Qu’est-ce qui vous a poussé à (re)venir chez Deceuninck-Quick Step en 2021 ?

Je suis comme tous les coureurs, j’aime toujours courir et faire de grandes courses. Mais j’espère surtout que l’on va enfin en finir avec cette période et que l’on pourra réussir à vivre une saison normale, avec la santé, c’est le plus important.

Les vaccins arrivent, c’est une bonne nouvelle. Après la saison dernière, je me sentais encore l’envie d’aller sur les routes d’entraînement et de continuer à faire ce que j’ai toujours fait ; du vélo. Après ces années délicates, je voulais simplement avoir encore la possibilité de vivre une année normale. J’ai hâte de retourner sur les courses !

On verra ce que me réservera l’avenir, mais je suis vraiment heureux de ce choix. Je suis content de revenir chez Deceuninck-Quick Step. J’y ai vécu l’une de mes plus belles saisons (19 victoires en2013dont5surleGiroet2surleTour, Ndlr). Il y a bien sûr des changements au niveau des coureurs depuis cinq ans, mais les gens étaient pour la plupart déjà présent. C’est comme une famille. On est juste heureux de se retrouver ensemble.

Etes-vous surpris d’avoir eu cette opportunité au moment de voir votre contrat se terminer chez BahrainMcLaren ? Et avez-vous songé devoir vous arrêter ?

Je n’ai pas eu le temps de me poser de questions sur mon avenir. J’ai reçu la décision de l’équipe rapidement et les circonstances ont fait que j’ai tout de suite eu cette chance de basculer sur un nouveau projet. C’était le meilleur choix pour ma carrière. J’en ai conscience. J’ai hâte d’aider l’équipe dans les prochaines semaines. Je me sens bien. Je me sens heureux.

« J’ai vécu ici l’une de mes plus belles saisons »

Cela vous permet-il de vous projeter sur cette année et les prochaines ?

Le vélo a toujours été ma vie et je n’ai pas encore imaginé ma vie sans lui. Je ne suis pas arrivé encore à ce point. Je veux simplement profiter du fait de rouler. J’ai la chance de pouvoir le faire avec une grande équipe cette année.

Vous sentez-vous capable de rivaliser encore aujourd’hui avec les meilleurs sprinteurs ?

J’espère revenir à un bon niveau même si, l’an passé, j’étais plutôt loin de la ligne d’arrivée quand elle était franchie par le peloton (sourire). Mais le sprint en lui-même est une science délicate. Ce n’est pas comme un grimpeur qui sait qu’il doit être en forme pour monter rapidement. Le niveau est tellement proche dans le sprint que, même avec de bonnes jambes, on n’est pas sûr d’aller gagner.

Il faut être à l’affût et répondre présent quand l’occasion se présente. Je vais tout faire pour revenir au top. J’en ai l’envie. Mais je sais que je serai aussi capable d’aider mes coéquipiers s’il le faut. Je vais saisir la moindre opportunité.

Pensez-vous que les trains ne sont plus une obligation pour gagner ?

Je pense qu’il faut toujours un équilibre dans une équipe pour faire gagner un sprinteur. A la limite, je pense même l’inverse. Je pense qu’il y a aujourd’hui des rôles tellement spécifiques dans un train qui permettent de gagner que ce soit le rouleur, le lanceur ou le poisson-pilote.

Chaque coureur peut avoir un rôle bien précis. Ce n’est pas juste le fait d’aller vite qui fait la différence. Tout le monde n’est pas Alaphilippe qui possède des qualités naturelles exceptionnelles. Il faut savoir viser des objectifs précis pour continuer à avancer. Chaque équipe choisit sa stratégie en fonction de ses objectifs.

« Je serais fier de ma carrière »

Avez-vous toujours en tête le record de victoires d’étapes (34) d’Eddy Merckx sur le Tour de France ?

Je serais malhonnête de dire que j’y pense encore. Déjà le fait de retourner sur le Tour, ce serait une première victoire. Je sais que je ne suis plus aussi dominant qu’avant. Je suis réaliste ma carrière ne se terminera pas dans un conte de fées. Mais je me sens bien et c’est le principal.

On verra en fonction des circonstances. Mais je vais tout faire pour être fort. Quand je ferai le retour sur ma carrière et même si je n’y arrive pas, je sais que je serai fier de ce que j’ai fait. Je n’ai pas envie de me prendre la tête de savoir si c’est ma dernière année ou si j’en ai encore pour dix ans.

Je profite simplement de ce rêve que je continue de vivre grâce à mon retour chez Deceuninck-Quick Step. préparer ensemble à vivre une belle saison. Cela faisait un moment que je n’avais pas connu une telle excitation au moment de préparer une saison. Et c’est forcément spécial d’être de retour dans cette équipe si spéciale à mes yeux.

Un retour au source pour le sprinteur

Comment s’est passé ce retour et pourquoi avoir opté pour Deceuninck-Quick Step ?

L’aspect financier n’est pas rentré en ligne de compte. On a parlé avec l’équipe et rapidement j’ai choisi de revenir. Quand j’ai quitté l’équipe en 2015, on a toujours eu plaisir à échanger et garder le contact, notamment avec Patrick Lefevere. Ce dernier m’a toujours donné une grande confiance en moi, comme un véritable leader.

Je sais que je lui suis redevable. Il n’a pas hésité à m’accueillir de nouveau. Je sais que, si son équipe est aussi forte, c’est grâce à lui. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis fier d’être de retour. Mettre de nouveau ce maillot et représenter ces sponsors, c’est quelque chose de spécial. Je suis heureux de courir de nouveau pour Patrick et de le suivre une nouvelle fois.

Mark Cavendish et les sprinteurs dans le numéro 16 du Sport Vélo, en vente ici ou chez votre marchand de journaux.

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