C’était il y a douze ans. Maxime Gonalons fêtait ses 21 ans et découvrait au sein de son club formateur le top niveau européen. En entrant à la pause à Bernabeu, le jeune Lyonnais a été un élément essentiel de la qualification historique. Depuis Grenade, où il a retrouvé le foot espagnol, le milieu de terrain se souvient…
Dans quel état d’esprit aviez-vous abordé ce match retour face au Real ?
On avait bien géré le match aller avec un magnifique but de Makoun et on savait ce qu’il nous fallait faire à Bernabeu : marquer au moins une fois.
Que représentait cette double confrontation pour le jeune joueur que vous étiez ?
Je ne réalisais pas vraiment. Cinq ans avant, j’étais ramasseur de balles à Gerland, juste derrière les buts de Casillas, pour voir les trois buts coup sur coup de l’OL (3-0 en phase de groupe, Ndlr) ! C’était ma première saison pro, j’avais déjà eu mon moment de gloire en marquant un but décisif à Liverpool (2-1, en phase de groupes, Ndlr).
Mais se retrouver à Bernabeu avec toute ma famille dans les tribunes, dans un match à élimination directe pour les quarts de la Ligue des Champions, c’était énorme. Je n’avais pas joué le match aller. Je suis entré à la pause avec Källström pour essayer de garder le ballon et marquer ce but qui nous qualifiait. Le plan avait fonctionné. On a fait un match intelligent.
L’OL restait sur cinq matches sans défaite face au Real, était-ce un avantage ?
Le club commençait à avoir pas mal d’expérience européenne et cette invincibilité face au Real nous donnait pas mal de confiance. En Europe, personne ne souhaitait tomber sur l’OL, on était costaud et régulier au plus haut niveau.
« En Europe, personne ne souhaitait tomber sur l’OL »
Pourtant, CR7 avait rapidement ouvert la marque (5ème minute)…
Vous me le dites, mais j’avais complètement oublié… Je ne me souviens que du but de Pjanic et du dernier quart d’heure, jusqu’à la délivrance. En rentrant aux vestiaires, j’ai croisé Cristiano Ronaldo et Higuain, ils étaient fous furieux ! Les voir dans cet état, ça m’avait plu (rires) !
C’était la première fois que l’OL éliminait un grand d’Europe, aviez-vous conscience de l’exploit réalisé ?
On ne calcule ce genre de choses qu’avec le recul. Sur le moment, vous êtes tellement concentré sur le match que vous faites abstraction de tout l’environnement. C’est d’ailleurs le secret de telles performances, sinon vous devenez spectateur du match et subissez l’adversaire, les noms prestigieux que vous avez en face. Savoir gérer la pression, c’est la clé.
Cette saison là, vous avez atteint les demi-finales, qu’est-ce qui vous a manqué pour aller au bout ?
On avait sorti les Girondins en quarts avant de tomber sur un Bayern largement au dessus du lot. On avait fait illusion à l’aller (0-1). Au retour, les trois buts d’Olic concrétisaient leur domination surtout physique (0-3). J’en avais été choqué tellement c’était fort. Une machine ! Mais bon, pour ma première campagne européenne, on avait atteint le dernier carré. Ce match face au Real a été important pour la suite de ma carrière, il m’a lancé en quelque sorte.
Gonalons n’oublie pas les Gones
Vous jouez en Liga depuis quatre ans, quelle image ont les Espagnols de l’OL ?
Ils savent très bien situer Lyon sur la carte ! Les joueurs en parlent beaucoup, respectent ce club qui a souvent croisé le fer avec des clubs espagnols. En dehors des nombreux matches face au Real Madrid, on a aussi éliminé Bilbao, la Real Sociedad, le Bétis Séville, Valence, le FC Séville, Villarreal… C’est d’ailleurs de ces multiples confrontations qu’est née mon envie de jouer dans un championnat où le jeu correspond bien à mes qualités.