Entre deux émissions de télé ou de radio, en dehors de ses heures de consultations, le docteur Michel Cymes enfourche de plus en plus souvent un vélo que ses amis lui ont offert il y a une quinzaine d’années. Depuis, il n’a jamais cessé d’en faire. Mieux, d’aimer ça.
A quand remonte votre passion pour le vélo ?
Il y a une quinzaine d’années, pour mon anniversaire, des amis m’ont fait un cadeau ; un vélo… quand bien même je n’en avais jamais fait avant sinon comme tous les gamins pour m’amuser dans la rue. Pour l’occasion, nous avions fait une grande fête au cours de laquelle je leur avais dit : « Ok, mais dans un an on fait tous ensemble le Ventoux ! » Nous étions au mois de mai, un an après, on faisait tous le Ventoux.
Dans quel état êtes-vous arrivé en haut ?
Je n’étais pas très fringant, mais j’y suis arrivé… J’avais bien pris soin avant d’aller demander conseil à Michel Drucker qui m’avait dit : « Si tu veux y arriver, il faut que tu fasses au moins 2000 bornes avant. Sinon, n’y va pas ! » Je l’ai écouté, et, en un an, j’ai fait mes 2000 bornes. Ce fut surtout l’occasion de constater que ce sport, moins traumatisant que beaucoup d’autres, était l’un des seuls que je pouvais encore faire sans trop souffrir. Une arthrose à un genou m’empêche de courir. Depuis, en dehors du sport en salle, le vélo est ma principale activité physique.
« Je fais une énorme différence entre ceux qui se dopent pour gagner le tour ou par peur de ne pas pouvoir arriver au bout de l’étape »
Au point de faire de longues sorties ?
Oui, au fil des ans, j’y ai vraiment pris goût au point de lui devoir mon plus beau souvenir d’effort sportif. Il y a cinq ou six ans, j’ai fait Paris-le Var en une semaine, seul. Ma femme me rejoignait tous les soirs dans un hôtel et je repartais le lendemain matin. J’ai fait 750 bornes en 7 jours depuis Fontainebleau pour éviter la sortie de Paris.
J’ai vraiment trouvé extraordinaire de voir la France défiler sous mes yeux à ce rythme, depuis mon vélo. J’avais besoin de solitude et d’effort physique. Je me suis régalé et je n’ai pas crevé une seule fois ! Mon prochain challenge est d’emprunter la Vélodyssée de la Bretagne jusqu’au Pays basque en longeant l’Atlantique.
Qu’en est-il du supporteur ?
Je suis avec ferveur le Tour de France depuis que j’ai eu la chance de suivre une étape dans la voiture du docteur Gérard Porte, le médecin du Tour. C’est l’endroit rêvé pour ressentir la souffrance des coureurs, prendre conscience de l’effort démesuré qui leur est demandé. Pendant mes quatre ou cinq immersions sur cette épreuve magique, j’en ai vu beaucoup qui pleuraient de douleur en arrivant près de la voiture…
« J’ai vraiment trouvé extraordinaire de voir la France défiler sous mes yeux »
Comment appréhendez-vous le fléau du dopage ?
Je suis évidemment fondamentalement contre toute forme de triche. D’autant plus lorsqu’elle met de la sorte en danger la santé des sportifs. Mais j’ai été tellement impressionné par les efforts qui étaient demandés aux coureurs. Toutefois, sans justifier le recours au dopage, je peux parfois le comprendre.
Attention, je n’incite pas au dopage. Je fais juste une énorme différence entre ceux qui se dopent pour gagner le Tour, le cas d’Armstrong m’est insupportable. Et ceux qui le font parce qu’ils ont simplement peur de ne pas arriver au bout de l’étape.
L’hiver, quel rapport avez-vous avec le vélo ?
J’ai aussi découvert le cyclisme sur piste en Yvelines avec Guy Borel. Une discipline à part entière et un effort tout aussi extraordinaire, impressionnant lorsqu’on se retrouve tout en haut du virage. J’adore. Et dernièrement, je me suis fait un petit plaisir en m’offrant un vélo biking connecté pour me donner l’impression que je suis en train de faire le Galibier ! Parce que l’hiver à Paris, pour rouler, c’est compliqué !