Même s’il a pu préparer depuis longtemps sa succession, le MHB s’avance avec forcément pas mal d’incertitudes sur l’après Canayer. En misant sur Erick Mathé, les Montpelliérains espèrent éviter les secousses.
Quart de finaliste de la Coupe d’Europe, demi-finaliste de la Coupe de France, troisième du championnat… si la dernière saison de Patrice Canayer n’a pas ajouté une ligne supplémentaire au palmarès du MHB, elle a largement confirmé sa permanence au plus haut niveau. Pour maintenir le cap sans son emblématique capitaine, le président Deljarry, prévenu de l’échéance il y a un an, a rapidement établi un cahier des charges très précis pour choisir le successeur.
« Je voulais quelqu’un qui a l’habitude de jouer tous les trois jours, qui connait le très haut niveau et qui a déjà gagné des titres. Il était aussi important de respecter notre forte identité de jeu. »
Après avoir établi une première liste de candidats, où figuraient peu de techniciens français, le choix d’Erick Mathé s’est imposé presque naturellement « parce qu’il connait la maison, un critère essentiel car il aura aussi la responsabilité technique et sportive de l’ensemble du club, poursuit Julien Deljarry. Erick est le mieux placé pour perpétuer l’ADN d’un club formateur qui possède une académie forte et s’appuie sur un jeu de transition agréable à regarder. Tout ça, je voulais absolument le conserver. »
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du hand dans votre mag
Un recrutement volontairement restreint
Cette volonté d’assurer la continuité, de garantir la permanence d’un club qui se doit d’exister bien au-delà des hommes qui le façonnent, s’est également traduite par une campagne de recrutement particulièrement discrète et assumée comme telle par le président :
« Comme nous renouvelons l’ensemble de notre staff, il m’a semblé nécessaire de ne pas chambouler en même temps notre effectif, au risque de devoir passer par un temps d’adaptation encore plus long qui aurait pu peser sur nos résultats sportifs. »
Une seule arrivée, celle du jeune espoir espagnol, l’arrière droit, Djordje Cikusa, compense deux départs notables, dont celui de Marko Panic au même poste et celui d’Alexis Berthier, pour un effectif qui ne devait pas bouger avant le retour des neuf internationaux concernés par les JO ; Hesham (Egypte), Nacinovic (Croatie), Simonet (Argentine), Pellas et Karlsson (Suède), Porte, Lenne, Konan et Desbonnet (France).
Mathé a l’expérience de l’Équipe de France
A la reprise, même sans son emblématique coach, le MHB nourrira les mêmes ambitions que d’habitude « car nous avons toujours les mêmes moyens, se rassure le président, et un groupe qui va récupérer deux blessés de longue durée qui, dans ce contexte de grande stabilité, peuvent être considérés comme des renforts (Hesham et Villeminot). Nous pouvons donc être ambitieux avec l’objectif ultime de revenir en Ligue des Champions et pourquoi pas de gagner quelque chose »
Ce qui n’est plus arrivé depuis la coupe d’Europe de 2018, le doublé coupe de France-Coupe de la Ligue de 2016 et le championnat de 2012. En attendant de retrouver l’effectif au complet, dans les pas de leur nouveau coach, pendant les JO, « Erick a bien fait les choses, se félicite Julien Deljarry. Toux ceux qui ne sont pas sélectionnés ont travaillé physiquement en attendant de revenir au jeu le jour où tout le monde sera de retour » ans un club qui, sans Patrice, avec Erick, s’avance en terre (presque) inconnue.
La recrue : Cikusa, la pépite espagnole
Champion d’Europe en 2022, du monde en 2023 avec les U19 espagnols, l’arrière droit de 18 ans, Djordje Cikusa est prêté une saison par le Barça au MHB avec l’ambition de franchir un palier en StarLigue. Le gaucher au gabarit impressionnant (1m95, 91 kg) a déjà inscrit 26 buts (pour 12 matches) en Liga Asobal et également fait ses débuts en sélection (en même temps que son frère jumeau, Petar), devenant les deuxièmes plus jeunes joueurs à honorer, à 17 ans, leur première cape internationale.