De notre envoyé spécial Porte d’Auteuil
Le célèbre animateur de 70 ans déplore l’attente colossale du successeur de Noah depuis 1983 dans le Grand Chelem parisien. En essayant d’en donner les raisons, il se livre au jeu des pronostics pour cette édition.
Comment couvrez-vous cette année le Tournoi de Roland-Garros ?
C’est la trentième fois. Ce que je fais pas mal cette année, c’est montrer un peu des choses en dehors du tennis. Je visite en particulier pas mal les coulisses. C’est intéressant.
Ce Tournoi 2023 est-il plus ouvert que jamais du fait de l’absence du Roi Nadal ?
La réponse est en quelque sorte incluse dans la question. Mais l’année dernière déjà, c’était un peu la même configuration. Rafael Nadal n’avait pas gagné tous ses matchs aussi aisément que cela. Bien malin par conséquent celui qui pourra donner avec certitude le nom du favori pour la victoire finale. Personnellement j’ai un petit faible pour les deux scandinaves : Ruud et Rune, le Norvégien et le Danois.
« 40 ans, c’est inexplicable… »
Toujours est-il que l’ombre de « Rafa » plane plus que jamais Porte d’Auteuil !
C’est un fait. C’est plus qu’incontestable. Ce joueur a tellement marqué le tournoi de son empreinte ! J’ai d’ailleurs l’impression qu’on parle davantage de l’absent que des présents.
Revenons aux Scandinaves et à Rune en particulier. On le décrit souvent comme le « bad boy » du circuit. Que pensez-vous de cette réputation qui lui colle à la peau ?
C’est bien et cela me plaît. Mais il y en a un autre et il est Français. Il s’appelle Benoît Paire. Ils sont au moins deux comme cela. Les « bad boys » je les aime ! Car au moins avec eux on ne s’ennuie jamais. Si vous interrogez les gens, un des joueurs qui les a plus séduits, c’était un certain John Mc Enroe…Regardez il y a des gens près de nous et ils sont d’accord (sourire).
Depuis Yannick Noah en 1983 aucun Français ne s’est imposé à Roland-Garros. Comment l’expliquez-vous ?
C’est long, c’est beaucoup trop long. C’est inexplicable. D’autant que cela remonte même avant la génération Rafael Nadal. Avec lui présent, il était naturellement bien compliqué de se faire une petite place. Franchement c’est inexplicable et inexpliqué…
Les trois grands monstres Nadal, Federer et Djokovic ont quand même quasiment tout phagocyté…
Certes mais ils l’ont réalisé pas uniquement ici. Avant eux il y a eu les Moya, Ferrero, Corretja. Ils étaient de grands joueurs. Cependant à cette époque c’était jouable et cela n’a pas été fait non plus.
« Je ne vois pas de Français au delà des huitièmes »
La problématique est-elle physique, technique, ou psychologique ?
Je pense que la raison est surtout mentale.
Comment voyez-vous alors nos chances tricolores dans la compétition ?
Je parlerais davantage des chances françaises avec Caroline Garcia, Si tout fonctionnait comme sur des roulettes, elle pourrait atteindre les quarts ou les demies. Cela constituerait déjà un magnifique résultat. Chez les français garçons-j’aimerais tellement affirmer le contraire (sourire)-mais je ne vois pas de possibilité au-delà des huitièmes de finale. Moi je serai peut-être en deuxième semaine, cela compensera (rire).