Le Néerlandais, Nyck de Vries décroche sur le tard, à 28 ans, un baquet en F1. Si la mission s’annonce loin d’être commode, son parcours sinueux et les difficultés déjà surmontées peuvent l’aider.
A 28 ans, Nyck de Vries, champion de F2 en 2019 et de Formule E en 2021, va découvrir à temps plein la catégorie reine du sport automobile : « Je figure parmi les pilotes plutôt âgés. Cela a été un long chemin pour arriver ici. J’ai grandi au milieu de nombreux pilotes actuels sur la grille. J’ai l’impression de faire un peu partie de leur génération » ne s’est pas caché l’intéressé dans le podcast TauriTalk de sa nouvelle équipe.
Il est vrai que le nouveau pilote d’AlphaTauri a croisé le chemin en formules de promotions de noms chevronnés comme ceux de Gasly qu’il est amené à remplacer, Ocon, Russell, Norris, Leclerc et autres Albon. Toutefois, De Vries, pourtant très vite élevé au rang de grande promesse, a mis plus de temps à s’affirmer que ses désormais adversaires en F1. A partir de la fin de la saison 2016, il a connu un passage très compliqué comme il l’a récemment expliqué sur motorsport.com :
« A partir de cette période, le management a changé chez McLaren. J’ai perdu leur soutien financier. J’ai connu une période très compliquée car je n’avais aucun moyen de poursuivre ma carrière en l’absence de soutien financier. J’envisageais même de m’éloigner de mon rêve et de mon objectif qui était la F1. Mais, une semaine avant le premier test de la saison de F2, tout s’est concrétisé avec l’aide de Ricardo Gelael ». Le père de Sean Gelael a ainsi contribué à financer sa saison 2017 en F2. Mais chez Prema, il ne se sent pas forcément à l’aise lors de son passage dans cette écurie.
Le Néerlandais s’est construit dans la difficulté
Contrairement à chez ART, écurie avec laquelle il enlève donc le titre de F2 en 2019 (4 victoires, 12 podiums), avant d’être couronné deux ans plus tard chez Mercedes en Formule E. Jusqu’à son fabuleux intérim lors du Grand Prix d’Italie en 2022. Un vrai conte de fées ! Car on ne peut pas évoquer le nom de de Vries sans mentionner le Grand Prix de Monza, le 11 septembre dernier. Rappel des faits. Williams l’appelle pour suppléer Alexander Albon, lequel souffre d’une crise d’appendicite. C’est une incroyable occasion pour participer à un premier Grand Prix en F1 en lieu et place du Thaïlandais.
Le Néerlandais saute alors sur l’occasion. Huitième sur la grille, il démarre en gommes tendres. Il finit 9ème suite à l’abandon de Ricciardo. Voilà ce qu’on appelle un sacré baptême du feu ! Sur l’élan de cette magnifique performance, le natif de Sneek passe un coup de fil à Helmut Marko pour lui proposer ses services, sur les conseils d’un certain… Max Verstappen. Bien lui en a pris car, à ce jour, le patron de la filière Red Bull l’a jugé suffisamment solide et lui a accordé toute sa confiance. Et pas pour n’importe quelle fonction à savoir remplacer Pierre Gasly !
« Nyck n’a participé qu’à une seule course de Formule 1, l’an dernier à Monza, où il a réalisé une performance fantastique, a rappelé dans les médias Tost. Mais il a une grande expérience de la course. Il a gagné des courses et des championnats dans de nombreuses catégories. Je suis certain qu’il sera en mesure de fournir de bons résultats dès le début de la saison, puis de se classer dans les points. Techniquement, Nyck est un pilote très compétent ».
« Quand il a piloté notre voiture lors du test des jeunes pilotes d’Abou Dhabi en fin de saison dernière, il a déjà donné un bon feedback technique aux ingénieurs. Il comprendra immédiatement la nouvelle voiture et se familiarisera vite. Ses commentaires seront utiles car il comprend parfaitement les défis techniques présentés par une Formule 1. Il demeure un des pilotes les plus doués en terme de compréhension technique de la voiture ».
On saura bien vite si Nyck de Vries a les épaules pour faire face à ce défi immense qui se présente à lui.
Le saviez-vous ?
Nyck de Vries s’est passé de manager pendant toute sa carrière même quand il était réserviste chez Mercedes. Il a franchi cette année le pas et travaillera avec Guillaume Le Goff, qui s’occupe également de la carrière de Pierre Gasly, et qu’il connaît depuis ses années en Formule Renault 2.0. Le Goff était alors ingénieur chez ART et était responsable du simulateur AOTech qu’ils ont développé ensemble.
L’avis de Franck Montagny
« Il arrive grâce à son expérience. Il va aller vite avec sa voiture. Je le connais bien et je sais qu’il est capable de réussir de grandes performances au volant de sa monoplace. Ça va être sympa à observer. Il est éduqué Formule 1. Il va faire le boulot. Sa pige de l’an passé chez Williams va pouvoir l’y aider. Il a démontré qu’il était capable de bien faire dans une voiture qui n’était pas la sienne. Alors maintenant, dans une voiture faite pour lui, ce peut être intéressant. »