En manque de temps de jeu à Chelsea, Olivier Giroud a décidé l’été dernier de rejoindre l’AC Milan. En Lombardie, il retrouve le goût du terrain et des filets… De quoi oublier sa mise à l’écart des Bleus.
« Les Gunners peuvent-ils gagner le titre avec lui ? Je ne crois pas. » Voici ce qu’avait déclaré Thierry Henry à propos d’Olivier Giroud en 2015. Bien que l’actuel consultant de Prime Video ait depuis fait son mea-culpa, cette déclaration illustre bien la carrière du natif de Chambéry.
Souvent critiqué pour son manque de qualités techniques, il a dû faire preuve d’une immense force de caractère, ce qui lui a permis de dépasser ses limites et de s’offrir une carrière au-dessus des attentes des suiveurs de ballon rond. L’attaquant a déjà évoqué la vision de son sport dans un quotidien national ; « Le football est un éternel recommencement, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. »
Une philosophie que cultive au quotidien le néo-Milanais de 35 ans. Arrivé de Chelsea après une saison individuellement frustrante, mais réussie sur le plan collectif avec la victoire en Ligue des Champions, le champion du monde 2018 a vacillé entre blessures et Covid-19.
Giroud, victime du retour de Benzema
Le début d’exercice compliqué pour le buteur qui est tout de même parvenu à inscrire 4 buts en 8 matches de championnat italien, des stats convaincantes réalisées dans le 4-2-3-1 de Stefano Pioli. L’ancien pensionnaire de la Mosson se régale, en pivot ou face au but, son rôle est de bonifier chaque ballon.
Bien aidé par le volume de jeu des milieux de terrain comme Sandro Tonali et Ismaël Bennacer, « Olive » comme l’appellent ses anciens coéquipiers en Bleus touche plus de ballons et se procure plus d’occasions dans un championnat réputé pour ses défenses rugueuses.
Un pari pour l’instant réussi pour les Rossoneri, qui après avoir été éliminés de la Ligue des Champions, vont devoir compter sur la profondeur de leur effectif pour rester dans la course à un Scudetto que le club attend depuis 2011.
Le retour de Karim Benzema en équipe de France avait poussé Didier Deschamps à évincer son numéro 9 plus ou moins titulaire. Cette situation, Olivier Giroud l’a beaucoup vécue en club ces dernières années. Il avait déjà quitté Arsenal par manque de temps de jeu après l’arrivée d’Alexandre Lacazette.
La saison dernière, il était en concurrence avec Timo Werner à Chelsea. Cette année, avec le retour du Belge Romelu Lukaku chez les Blues, la situation ne pouvait plus durer pour le buteur français qui a posé ses valises en Lombardie.
A l’AC Milan, il est confronté à un autre grand buteur, Zlatan Ibrahimovic, avec l’étiquette de doublure du Suédois. Même si les deux « peuvent jouer ensemble à 100% » expliquait Stefano Pioli en conférence de presse, l’association n’a en réalité été que très peu privilégiée par le coach transalpin depuis le début de saison.
À cinq buts du record d’Henry…
Le technicien italien choisit souvent de jouer avec un seul attaquant. Les absences répétées des deux compères n’ont pas non plus favorisé l’adaptation d’un système à deux attaquants.
La blessure d’Ibra avant le début de la saison s’est révélée être une occasion en or pour l’avant-centre tricolore. Une chance qu’il n’a pu saisir qu’un court instant avant de contracter la Covid-19 ainsi qu’un lumbago.
Dans un entretien pour beIN SPORTS il est revenu sur les rapports qu’il entretient avec la star suédoise : « Au quotidien, ça se passe super bien. (…) C’est quelqu’un qui a une façon de communiquer particulière. On le connaît tous, il est comme ça.
Il prend beaucoup de place dans le vestiaire, il a beaucoup d’expérience, il est très respecté. C’est un peu le boss au Milan AC. Il a fait de grandes choses ici. C’est le leader dans l’équipe. C’est un bonheur de l’avoir à nos côtés. Il est brancheur, il est naturel. Que vous le croyez ou non (rire), c’est une personne tout à fait normale, avec beaucoup de confiance en soi ».
Ibra-Giroud, le nouveau duo du Milan
A 40 et 35 ans, les deux avant-centres savent que leurs plus belles années sont derrière eux, mais quand on connaît leur force de caractère, les tifosi milanais peuvent se rassurer, ces deux-là risquent de se tirer la bourre toute la saison. Pour le plus grand bonheur du Milan AC. Depuis 2011 Giroud, c’est fait une place de choix dans l’effectif des Bleus.
L’arrivée de Didier Deschamps après l’Euro 2012 l’a définitivement installé dans la rotation. D’abord dans l’ombre de Karim Benzema, il a profité de son exclusion pour s’imposer. Le sélectionneur a souvent été critiqué pour ce choixlà, mais il l’a toujours assumé.
Sans toujours être brillant, Giroud est parvenu à force de travail et d’abnégation à inscrire 46 buts en 110 sélections sous le maillot bleu. Ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de la sélection après Thierry Henry (51 buts).
Si on y ajoute la Coupe du Monde 2018 où il n’aura pas brillé devant le but, mais avec son état d’esprit irréprochable, l’ancien Montpelliérain fait partie de ces joueurs qui auront marqué l’histoire des Bleus. Pour l’Euro 2020 (disputé en 2021) Deschamps avait décidé de rappeler Benzema, mis à l’écart depuis 2015.
Une décision qui a fragilisé la place de Giroud dans la hiérarchie. L’élimination en huitièmes de finale face à la Suisse, reste à ce jour sa dernière apparition sous le maillot tricolore.
Ecarté depuis, alors qu’il réalise l’un des meilleurs débuts de saison de sa carrière, le joueur ne ferme aucune porte, mais affirme avoir « pris du recul » sur la situation.
Le deuxième meilleur buteur des bleus désormais loin de la Sélection
« Je suis toujours un international, disponible si le coach fait appel à moi », a confié Giroud au micro de RTL, en ajoutant qu’il fallait « peut-être laisser la place aux jeunes ». De son côté Deschamps n’a pas réellement donné d’explications sur cette mise à l’écart. « Le plus important pour moi, ce sont les discussions que j’ai en direct avec les joueurs. Et Olivier sait » a-t-il déclaré en conférence de presse.
L’aventure d’Olivier Giroud en équipe de France s’arrêterait donc là ? A 5 petits buts du record de Thierry Henry… A son âge et avec l’avènement de jeunes joueurs prometteurs à son poste, difficile d’imaginer un retour. Il l’a d’ailleurs confié à nos confrères de Onze Mondial :
« Je suis concentré à 100% sur mon club, le Milan AC, qui me demande beaucoup d’énergie. » Même s’il n’a pas fait une croix définitive sur la sélection, le Milanais semble s’en être définitivement écarté…
Tual Fichaut