A quelques mois des Jeux Olympiques, Olivier Krumbholz veut profiter du championnat du monde pour poser les jalons du futur succès des Bleues, même s’il a conscience du niveau qu’il faudra atteindre pour réussir. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Quelle importance a ce Mondial pour vous à quelques mois des Jeux Olympiques ?
C’est important car on sort d’une compétition très insatisfaisante. La 4ème place est toujours une place frustrante. On a envie de se relancer. Depuis 2016, on a raté seulement une compétition en 2019 (le Mondial, Ndlr), en étant sorti au premier tour. On a été frustré de faire 4ème à la dernière (l’Euro, Ndlr). On a envie de se relancer. C’est le dernier carré. Ce sont les matches pour aller chercher des médailles.
Mais on sait que le parcours est difficile. On n’a aucune garantie. C’est une compétition plutôt taillée pour les équipes scandinaves qui l’organisent (Danemark, Norvège et Suède, Ndlr). A nous de faire notre chemin et de capitaliser sur le travail fait ces derniers mois.
Après, si on perd un match d’un but, et qu’on n’accroche pas une médaille, mais que l’on a la sensation de progresser, on se préparera dans la sérénité. Après, si c’est dans l’inquiétude, on le fera aussi. Ça va nous bousculer. Ça prouvera que l’on arrive encore à avancer. Il faudra exploiter le résultat de décembre pour préparer les Jeux Olympiques.
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Aviez-vous déjà une réflexion au moment de préparer les Jeux Olympiques ?
On est dans une réflexion depuis Barcelone et le Mondial 2021, voire au-delà. En 2017, on avait battu les Norvégiennes, au championnat du monde en Allemagne, mais depuis on ne les a plus défaits dans un match K-O. Ça nous intéresse. Il n’y a pas que battre la Norvège dans ce sport, mais c’est un révélateur. Ça énerve un peu les joueuses.
C’est un discours que je ramène souvent quand on perd largement. C’est un raisonnement d’humilité et une source de motivation. On a les ressources pour le faire. Notre principal adversaire, c’est nous. On s’améliore, mais il faudra le prouver sur les moments ultimes.
« On a des formes de fragilité, mais on a les moyens de progresser »
Le fait d’avoir vu des cadres prendre leur retraite vous a-t-il obligé à vous adapter ?
On ne peut pas avoir un double discours avec cette date de juillet 2024 en tête, depuis 2021, et le moment où l’on a su que l’on accueillait les JO. On a ciblé cette date. D’ici là, il fallait aussi se rendre compte que l’on n’avait pas les moyens de tout gagner. On a des formes de fragilité, mais on a les moyens de progresser et d’arriver à cette échéance, plus fort que l’on a été en 2022 et 2023.
Est-ce un cadeau pour vous que de vivre une dernière compétition avec la France à domicile avec ces JO avant de passer la main ?
C’est exceptionnel pour tout le monde, mais ça l’est encore plus pour moi dans la temporalité. C’est ma dernière compétition. Ce sont mes derniers Jeux Olympiques. C’est la fin de ma carrière. C’est la cerise sur le gâteau. J’attends beaucoup de cette compétition. Est-ce qu’il y a quelque chose dans l’humain qu’il est capable d’avoir un dépassement supérieur ? C’est le cas dans les tragédies de la vie. J’y crois un peu même si je suis cartésien. L’émotion va pouvoir nous faire inverser des valeurs de force.
Cette émotion peut-elle toucher vos joueuses ?
Le plus important doit être que nos adversaires sentent qu’il se passe quelque chose en nous. Le Mondial est important dans ce sens. Il faut que nos adversaires se rendent compte que l’on avance avec beaucoup d’autorité vers les Jeux Olympiques. On a bien l’intention d’être le leader de cette compétition. Il n’y aura pas de cadeaux.