dimanche 16 mars 2025

OM : Gennaro Gattuso, la bonne personne au bon endroit et au bon moment ?

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Choix par défaut, mais pas forcément perdant, l’ancien milieu champion du monde 2006 arrive à Marseille pour étoffer un parcours d’entraîneur qui n’a toujours pas décollé. S’il a tout à gagner à relever le défi phocéen, dans cet énième changement de cap, le club a, lui, tout à perdre en attendant peut-être de passer sous pavillon saoudien avec Zidane comme manager général…

D’un technicien qui a réussi à Valence, Marcelino (deux qualifications pour la Ligue des Champions et une Coupe du Roi en deux saisons), à un autre qui y a échoué, Gattuso (licencié après six mois), l’OM n’est pas à une contradiction près dès lors qu’il s’agit de trouver un nouveau coach qui accepte de s’asseoir sur son banc.

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De Lopetegui à Van Nistelrooy, en passant par Donadoni, Tudor ou Galtier, le premier choix de Longoria, la liste n’était finalement pas si longue que ça des candidats au siège le plus éjectable de Ligue 1. Même Jorge Sampaoli était prêt à revenir… Alors, comme pour se justifier et anticiper les critiques, la cellule de communication de l’OM préférait insister dans son communiqué officiel sur un coach « qui a qualifié quatre fois d’affilée l’équipe qu’il dirige pour la coupe d’Europe en 2018, 2919, 2020 et 2021. »

Le changement de cap de l’OM avec Gattuso

C’est une manière de voir les choses, une autre est de reconnaitre que ces qualifications concernent uniquement la Ligue Europa, accrochée avec le Milan AC et Naples à quatre reprises quand bien même l’objectif était la Ligue des Champions. Dans ce registre au moins, le choix Gattuso est raccord avec le bilan des entraîneurs de l’OM sous l’ère Longoria !

Pour la plus-value que le Marseillais Christophe Galtier aurait pu apporter, avec l’expérience de ces deux titres de champion de France, chez l’Italien il faut plutôt se tourner vers l’image qu’il renvoie dans le grand public, celle d’un milieu accrocheur et bagarreur, qui ne lâchait jamais rien, celle d’un entraîneur de tempérament qui n’hésite pas à claquer la porte quand les choses lui déplaisent. Il y a un peu de Bielsa ou de Sampaoli en lui quand il démissionne du Milan AC en 2019 ou qu’il ne fait que passer à la Fiorentina en 2021 parce qu’il est en désaccord avec la politique de recrutement.

A l’OL, John Textor a préféré le plus lisse Fabio Grosso…

Mais la comparaison s’arrête là… tellement cet adepte très peu convaincu du 4-3-3 n’est pas coach à disserter des heures sur la meilleure manière de convaincre ses joueurs de suivre ses idées sur le jeu. Plus pragmatique, il est capable « de tirer le meilleur de lui-même dans des situations d‘urgence ou de crise, déclarait dans La Provence l’ancien dirigeant de la Roma et de Nice, Fabrizio Lucchesi, qui a connu Gattuso à Pise entre 2015 et 2017 en Serie C. Vu le contexte marseillais, c’est la bonne personne au bon endroit et surtout au bon moment. »

Rejetée par Textor à l’OL, qui lui a préféré le plus lisse Grosso, la candidature de Gattuso, largement poussée par Jorge Mendes, l’influent agent portugais, ressemble davantage à l’OM en attendant peut-être l’arrivée de Zidane comme manager général si McCourt accepte de vendre le club à l’Arabie Saoudite…

« Gattuso a un gros tempérament et semble capable de résister à la pression que mettent les supporteurs, nous dit l’ancien milieu de l’OM Bernard Pardo, mais est-ce que ça va suffire ? Pour gagner, il faut aussi bien jouer. Son passé d’entraîneur n’est pas extraordinaire et en même temps il prend une équipe qui n’avait pas encore perdu avant le Classico… »

Cette problématique marseillaise ne pas forcément attendre les mauvais résultats pour se payer une crise impose aussi aux dirigeants de recruter leur coach moins en fonction de son projet de jeu que de sa capacité à absorber et à assumer les tempêtes qui déferlent à intervalles réguliers des tribunes du Vélodrome.

Dans cette logique, c’est vrai, Gattuso a davantage la tête de l’emploi que Marcelino. L’Italien a signé un contrat d’un an avec une année en option s’il termine dans le Top 4, une place qu’il n’a jamais atteinte en quatre saisons au Milan AC (6ème et 5ème) ou à Naples (7ème et 5ème)…

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