Après la tristesse d’une défaite et l’aigreur de révélations qui ont vite fait pschitt… Jean-Pierre Papin n’a plus envie de revenir sur sa deuxième finale de Ligue des Champions perdue. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas.
« Pour moi, il n’y a pas eu de finale… » Lorsque nous lui avons demandé de revenir sur cet OM-Milan AC de 1993 à Munich, à l’aube du 30ème anniversaire de ce match historique, Jean-Pierre Papin a vite coupé court. Il y a trois ans, pourtant, il nous avait davantage expliqué la nature des sentiments qui l’avaient traversé au moment de retrouver son club de coeur :
« Que ce soit face à l’OM ou une autre équipe, la déception a été la même. Je suis rentré vingt minutes, pas suffisant pour faire la différence face à une équipe aussi solide. Mais si j’avais pu marquer, faites moi confiance, je l’aurais fait. Que l’OM gagne n’a pas atténué ma tristesse ce soir là. Parce qu’une finale, il faut la gagner et il n’y a que ceux qui n’en ont jamais jouée qui n’en ont pas conscience. »
Papin n’aime pas l’époque des années 90 de l’OM
Deux ans après Bari, JPP voyait sa deuxième coupe aux grandes oreilles lui passer sous le nez… Forcément cruel. Suffisamment pour que le Ballon d’Or s’épanche, deux ans après, auprès de collègues journalistes italiens en des termes bien peu flatteurs pour l’OM. En off, à un journaliste qui lui glissait : « Avec tout ce qu’il s’est passé là-bas, tu te rappelles ce que tu nous disais à Milan, et tu as vu ce qu’il s’est passé ! », JPP répondait :
« Tu as vu, tout ce que je te disais, c’était vrai. Et ce n’est que 10 % de ce qui est réellement arrivé à l’OM qui a été révélé publiquement. Bien sûr, Tapie ne dira jamais rien, pas plus que Bernès. Il n’ira pas jusqu’à parler de la finale de Munich, on lui trancherait la gorge. Les Marseillais sont trop orgueilleux. Ils ont gagné contre le grand Milan, s’ils devaient en plus apprendre que ce match était truqué… » Nous sommes en 1995 et en pleine affaire VA-OM, ces propos font évidemment le tour des rédactions, mais sans jamais susciter le buzz.
L’ère des réseaux sociaux n’est pas encore ouverte, un démenti rapide suffit à éteindre l’incendie. « J’ai parlé en toute amitié et cela me retombe dessus, déclarait Papin. J’ai juste confirmé l’existence de rumeurs circulant à Marseille après les dernières déclarations de Jean-Pierre Bernès. J’ai ajouté qu’on disait qu’il avait parlé de la finale, ça s’arrête là. »
Claudio Gregori (Corriere dello Sport), Andrea Masala (Gazzetta dello Sport), Alberto Costa (Corriere della Serra) et Gianni Visnadi (Tittosport), témoins des propos « Papinesques », les ont confirmés quelques années plus tard. Quatre ans après, en 1999, JPP faisait son jubilé dans un Vélodrome archi-plein qui avait depuis longtemps oublié ce petit dérapage incontrolé…