vendredi 29 mars 2024

OM : pourquoi Paul Lopez n’est pas près de détrôner Steve Mandanda

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A priori, du haut de ses records olympiens et de son expérience internationale, Mandanda n’a pas grand-chose à craindre de l’arrivée de l’ancien gardien de la Roma dans son périmètre. A moins que Pau Lopez ne parvienne à retrouver le niveau qui en avait fait un grand espoir du foot espagnol. D’ici quelques mois, il y aura peut-être match mais, pour l’instant encore, il n’y a pas photo.

Steve Mandanda

Jeu au sol/aérien : 7/10

Sans être sa spécialité, le jeu aérien n’est pas non plus son point faible. Avec le temps et l’expérience, il a appris à sortir à bon escient, à ne pas se risquer dans des zones surchargées où il n’avait pas forcément les moyens physiques de surnager. Encore parfois surpris par quelques trajectoires de moins en moins toutefois, il ne s’y risque désormais qu’à coup sûr. Au sol, après une saison plus délicate, Steve a récupéré sa vitesse d’intervention. Ses appuis, plus sûrs, lui permettent de réaliser de nouveau des arrêts réflexes sur sa ligne ou au contact d’attaquants qui arrivent sur lui et d’être plus décisifs que jamais.

Mental : 8/10

A 36 ans, il a suffisamment bourlingué, connu des hauts et des bas, pour considérer cette nouvelle concurrence comme une chance plutôt que comme un danger. Car, depuis qu’il a récupéré son brassard de titulaire, le niveau moyen de ses performances est resté suffisamment haut pour lui assurer un poste de n°1 à l’OM et de n°2 avec les Bleus lors de l’Euro. Avec la Coupe du monde en perspective en 2022, sa motivation sera au moins aussi grande de maintenir la hiérarchie en l’état.

Jeu au pied : 7/10

Ce secteur de jeu de plus en plus important pour les gardiens est l’axe central des doutes émis par Sampaoli à son égard. Pourtant, Mandanda n’est pas le plus maladroit dans cet exercice, de la relance courte, du jeu au pied précis. Certes, sa formation ne le pousse pas naturellement à aller au-devant de ses défenseurs mais, en connaissant ses limites, « El Fenomeno » gère plutôt bien ses interventions au pied au sol. Au moins aussi bien que Pau Lopez…

Expérience : 8/10

En franchissant la barre des 600 matches officiels sous les couleurs de l’OM, avec ses 34 sélections en équipe de France, son titre de champion de France, ses trois Coupes de la Ligue, sa Coupe du Monde 2018, ses 92 matches européens dont une finale de Ligue Europa, le capitaine olympien n’a pas beaucoup d’équivalent en Europe. Parce qu’il a su se renouveler à son retour de Crystal Palace, au contact de nouveaux entraîneurs de gardiens, avec de nouvelles méthodes et un professionnalisme toujours plus grand, la trajectoire de sa carrière reste ascendante.

TOTAL : 30/40

Pau Lopez

Jeu au sol/aérien : 8/10

Son mètre quatre-vingt dix lui permet d’intervenir avec assez de confiance dans les airs. Mais, c’est sur sa ligne, grâce à son explosivité et à ses réflexes, que l’Espagnol est le plus performant. Dans ce domaine, il a largement de quoi rivaliser avec son coéquipier, autant que dans les sorties au sol où son envergure lui permet de faire barrage aux attaquants qui se présentent seul face à lui.

Mental : 6/10

Blessé à une épaule en avril, auteur d’une grosse boulette lors d’un derby face à la Lazio, l’ancien gardien de l’as Roma a traversé des périodes difficiles et n’arrive pas forcément avec le plein de confiance. Car son arrivée à l’OM aujourd’hui, à 26 ans, est d’abord due à son échec à s’imposer en Serie A où son transfert de 24 M€ avait défrayé la chronique, beaucoup des supporteurs estimant la somme beaucoup trop importante eu égard à son parcours et à son potentiel.

Jeu au pied : 6/10

Il peut paraître paradoxal de voir l’OM de Sampaoli recruter un gardien qui n’a pas la réputation d’être à l’aise dans le jeu au pied. Plutôt gardien à l’ancienne, Pau Lopez n’est jamais dans sa zone de confort quand il doit utiliser ses pieds, se transformer en premier relanceur, assurer la fluidité du jeu en conservant le ballon au sol. C’est pourtant tout le sens de la philosophie de l’entraîneur argentin. Le défi est immense pour l’Espagnol de faire évoluer son jeu vers davantage de participation technique car il part d’assez loin. A la Roma en tous cas, avec un coach, Fonseca, assez proche de Sampaoli dans ce secteur, il n’a pas réussi à le relever.

Expérience : 6/10

Depuis ses années au Bétis Séville, qui l’avaient révélé, il n’a pas forcément concrétisé tous les espoirs placés en lui, ni à Tottenham où il fut prêté sans jouer, ni à la Roma malgré un important temps de jeu. A sa décharge, une blessure et des difficultés d’adaptation…

Qu’il va vite devoir oublier à Marseille où il retrouve Jon Pascua, celui qui l’entraînait au Bétis, et Alvaro Gonzalez avec qui il a joué à l’Espanyol. Avec Longoria comme président, cette atmosphère plus « hispanisante » est de nature à le mettre dans les meilleures conditions pour se relancer et espérer accrocher une troisième sélection avec la Roja.

TOTAL : 26/40

Verdict

Pour être définitivement marseillais et voir son option d’achat levée, Lopez va devoir disputer un minimum de 20 matches cette saison. C’est à la fois peu, s’il parvient à retrouver son niveau du Bétis, et beaucoup s’il est aussi fébrile qu’à la Roma.

Parce qu’en face de lui, Mandanda ne doute pas de son destin et, malgré son âge, présente encore bien plus de garanties, celle d’un international en puissance qui pourrait même trouver, avec cette concurrence, une source de motivation supplémentaire pour prolonger sa carrière.

Tom Boissy

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