Meilleur jeune du Tour de France en 2001, Oscar Sevilla n’a pas eu la carrière qu’il méritait. En prolongeant d’une année à 47 ans chez Team Medellin, l’Espagnol repousse le temps et ne pense pas à la retraite.
Quand vous avez démarré votre carrière en 1998, auriez-vous imaginé être toujours coureur à 47 ans ?
Je ne pense pas que ce soit quelque chose que l’on programme. Ça se passe jour après jour, année après année. Le cyclisme est un sport très difficile et si on ne prend pas plaisir en le faisant, c’est compliqué d’être toujours présent. Mais j’avoue que je n’avais pas prévu que cela dure autant d’années.
Quel est votre moteur pour continuer à avoir l’exigence du haut niveau ?
C’est ma famille. Ce sont eux qui me soutiennent au quotidien et qui me comprennent. Il y a aussi forcément la passion pour mon sport. Je continue de m’amuser comme au premier jour ; Je m’entraîne beaucoup avec toujours autant d’envie. Je n’ai jamais eu de doutes malgré tout ce qui j’ai connu ; Je me sens bien physiquement ; Je n’ai pas eu de grosses blessures.
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« J’ai la conscience tranquille, Je ne regrette rien. »
Quels sont vos objectifs en 2024 ?
Je veux surtout profiter. J’ai fait en sorte de ne plus avoir cette pression inutile que j’avais connue plus jeune. D’abord la passion. Je suis aussi présent pour aider les plus jeunes coureurs de mon équipe. Je veux qu’ils progressent en partageant mon expérience.
Que pensez-vous de votre carrière ?
J’en suis fier. Bien évidemment, tout n’a pas été parfait. Je n’oublie pas le jour où j’ai signé mon premier contrat professionnel, en 1998, avec Kelme-Costa Blanca ; Je garde précieusement mon podium du Tour de France, en 2001, avec le maillot blanc. Je n’oublie pas mes victoires sur le Tour de Colombie. Des moments inoubliables. Le vélo est un sport difficile, mais il sait être beau.
Avez-vous des regrets ?
Je ne regrette rien. J’ai la conscience tranquille. Je n’ai pas à me repentir.
Pensez-vous continuer jusqu’à 50 ans ?
(Sourire) Je ne sais pas. Mais je me rapproche des 50 ans, c’est vrai. Cependant, je veux que ça reste une passion et non une obligation. Je prends les choses comme elles viennent au quotidien. Je garde cette même logique qui m’a réussi ces dernières années. Si je me sens bien, sans contrainte, pourquoi s’arrêter ?
Que pensez-vous de l’évolution du cyclisme professionnel ?
Il a changé, que ce soit dans le domaine de la nutrition, des méthodes d’entraînement, du matériel, avec l’aérodynamisme notamment, les vêtements… Parfois, je pense que c’est trop, mais c’est comme ça, il faut faire avec.
Quelle relation avez-vous avec la France ?
Mes souvenirs du Tour de France 2001 sont inoubliables. L’arrivée sur les Champs-Elysées avec le maillot blanc de meilleur jeune est indescriptible. C’était un long chemin pour y être avec beaucoup de sacrifices. C’était comme si c’était hier.
Avez-vous des rêves à encore atteindre à 47 ans ?
Je veux simplement être heureux et m’amuser. J’ai déjà connu de belles choses dans ma carrière. Etre professionnel à 47 ans, c’est exceptionnel. Je suis un privilégié de continuer à faire ma passion.