NAPLES – REAL MADRID (mardi, 21H)
Au style plus chaloupé et fluide du Brésilien, le Nigérian oppose un jeu plus puissant et réaliste qui permet au Napoli d’aborder sans complexes le choc de la deuxième journée, dans le groupe C. Un match dans le match.
Victor Osimhen
Technique : 3/5
Pour avoir été à l’origine de son éclosion, son coach à Lille, Christophe Galtier, a tout de suite comparé Osimhen à un autre de ses anciens joueurs : « Il a un profil technique proche d’un Aubameyang, qui a dû beaucoup travailler lui aussi pour arriver au très haut niveau, comme Victor qui est passé par plusieurs paliers. » Sans être un génie balle aux pieds, le Nigérian dispose de tous les atouts techniques pour faire des différences et exploiter sa frappe de balle. Seul son jeu de tête offensif reste un de ses points faibles.
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Mental : 4/5
Son début de carrière difficile en Allemagne a prouvé qu’il avait un gros mental et une capacité d’adaptation au-dessus de la moyenne. Ce que confirme Christophe Galtier : « Il a une personnalité très agréable. Il est très bien éduqué et respectueux, mais ce n’est pas un meneur d’hommes. Et s’il est aussi bien accepté partout où il passe par ses coéquipiers, c’est aussi parce que, sur le terrain, même s’il est obnubilé par le but, il sait faire les efforts défensifs nécessaires pour le collectif. »
Physique : 4/5
Rapide et puissant, le Super Eagle de Naples a « un potentiel athlétique très important qui lui permet de répéter les efforts, poursuit Galtier. Il donne beaucoup de profondeur à son jeu. C’est un joueur d’axe, puissant, qui va vite et est adroit devant le but. » Un joueur par ailleurs rarement blessé malgré un engagement important, nonobstant sa fracture de la pommette qui lui coûta 54 jours d’arrêt en 2021, et une lésion musculaire, un mois, en 2022.
Expérience : 3/5
Mine de rien, le Nigérian a déjà l’expérience de quatre championnats différents, depuis la Bundesliga, apprivoisée à 18 ans avec Wolfsburg (16 matches entre 2016 et 2018) jusqu’à la Serie A, conquise la saison passée avec Naples, en passant par la Jupiler Pro League, où il fut prêté un an à Charleroi (36 matches, 20 buts et 4 passes décisives) et bien sûr la Ligue 1 où ses 18 buts (6 passes décisives) en 38 matches au LOSC l’ont propulsé dans une autre dimension en même temps qu’il découvrait la Ligue des Champions. Un vécu transcendé par son premier Scudetto et son titre de meilleur buteur du championnat la saison passée (26 buts).
Marge de progression : 4/5
Parce qu’il est arrivé relativement tard au très haut niveau international, à 24 ans, l’ancien Dogue n’est qu’au début d’un processus qui peut l’amener encore plus haut à condition qu’il fasse preuve en Ligue des Champions de la même efficacité qu’en Serie A. Stoppé par le Milan AC en quarts la saison passée, il avait été impressionnant en 8èmes face à Francfort (3 buts). Entre regrets et désir de revanche, sa troisième campagne de C1 doit être celle de la consécration pour une équipe désormais coachée par Rudi Garcia.
TOTAL : 18/25
Vinicius Junior
Technique : 4/5
Techniquement, il a le profil du vrai Brésilien, fluide et très inspiré dans ses prises de balle, aérien et adroit des deux pieds pour éviter les contacts et entrainer les défenseurs sur une fausse piste. Sa faculté d’élimination en un contre un est exceptionnelle avec des appuis très rapides et une fréquence de contact rapide avec le ballon qui lui permettent d’anticiper tous les gestes défensifs. Capable de jouer à une touche, en déviation, il excelle dans le jeu court et de mouvement.
Mental : 3/5
Apparu parfois fébrile, fustigé pour son manque d’efficacité devant les buts, il a fait d’énormes progrès depuis deux saisons dans la gestion de ses efforts et la finition de ses actions. Il lui reste désormais à acquérir un mental de tueur des surfaces qui pourrait lui permettre d’être encore plus décisif, quand il a encore un peu trop tendance à privilégier le beau geste ou le plaisir au détriment de l’efficacité du dernier geste.
Physique : 4/5
Ses accélérations et ses changements de direction font des dégâts, avec ou sans ballon, grâce à un coup de rein dévastateur. Une fois le défenseur maîtrisé, il l’attire pour mieux l’éliminer. Solide sur ses jambes, il sait résister aux contacts et bien protéger son ballon dos au but pour mieux contourner l’obstacle. Même s’il
adore provoquer balle aux pieds, et donc être souvent en situation de rupture, son faible nombre de blessures montre qu’il est doté d’une bonne constitution et ce d’autant plus qu’il ne dispute jamais moins de 50 matches par saison depuis trois ans.
Expérience : 4/5
Né au professionnalisme dès ses 17 ans avec Flamengo, où il devient le plus jeune joueur de l’histoire du club à atteindre la barre des 50 matches, le Brésilien n’a connu depuis qu’un autre championnat, la Liga, au sein d’un club où il n’a jamais cessé de monter en puissance depuis ses premiers pas en 2018 avec à la clé deux titres de champion d’Espagne (2020 et 2022), une Coupe d’Espagne (2023) et surtout une Ligue des Champions au cours de laquelle il fut l’unique buteur de la finale face à Liverpool (1-0). Finaliste de la Copa America en 2021, il fut de la désillusion de la Selaçao, éliminée en quarts de la dernière Coupe du monde par la Croatie aux tirs au but…
Marge de progression : 4/5
Au sortir de la saison la plus complète de sa carrière (55 matches, 23 buts et 20 passes décisives), pour aborder la première sans Benzema à ses côtés, et en attendant que le Real lui mette Mbappé dans les pattes, il a la possibilité de prendre plus de responsabilités. A 23 ans, son jeu peut encore gagner en maturité et efficacité pour devenir compatible avec celui de Bellingham, l’homme qui portait les Merengues à bout de bras avant son retour de blessure.
Total : 19/25
Verdict
Plus soliste, moins dépendant des autres, Vinicius est encore un peu devant Osimhen car il évolue dans un club qui lui permet depuis trois ans de tutoyer les étoiles, quand le renouveau napolitain est plus récent et limité à la Serie A. Mais s’il confirme ses stats de la saison passée, la dynamique du Nigérian peut l’amener très haut. Et peut-être aux côtés du Brésilien la saison prochaine ?