A Paris, lors des JO, Guillaume Gille (sacré en 2008 et 2012 comme joueur, en 2021 comme sélectionneur) et Nikola Karabatic (sacré en 2008, 2012 et 2021) ont l’occasion de laisser une trace éternelle.
Les Jeux Olympiques approchent. Les adversaires des Bleus ont toutes les raisons d’avoir peur. Le sélectionneur Guillaume Gille, ancien coéquipier de Nikola Karabatic, vainqueur des Jeux comme joueur en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, puis vainqueur comme sélectionneur à Tokyo, est aux manettes d’une sélection gonflée de confiance après son titre de championne d’Europe décroché en Allemagne en janvier dernier.
Son ancien partenaire, également multi-titré, Michaël Guigou, nous livrait il y a peu, un point de vue intéressant sur la mue opérée et réussie de Gille à la tête de son collectif :
« J’ai été son premier capitaine. Autant il y a des gens qui se transforment pour endosser un nouveau rôle, autant lui est resté dans la continuité de ce qu’il faisait avant. Il a su faire étalage de ses prises de décisions, un aménagement et une philosophie qui est la sienne. Mais, au regard de la relation qu’il a avec son staff et avec ses joueurs. Il n’y a pas grand-chose qui a changé. »
« C’est une vraie force, une vraie réussite d’avoir gardé la même nature de relation tout en conservant de la distance par rapport au rôle qu’il tient ». Gardons-aussi cela en tête. Si à Paris ce sera le dernier défi de Nikola Karabatic, il pourrait en être de même pour Vincent Gérard.
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« Nikola Karabatic, c’est le dieu du handball »
Le gardien monstrueux des Tricolores s’est donné les moyens et une dernière chance d’être présent pour les Jeux. Et ce en ralliant le club d’Istres en deuxième division :
« L’équipe de France est championne d’Europe en titre, rappelle ce dernier. Ils sortent d’une compétition où ils sont allés en prolongations en demi-finale (contre la Suède, Ndlr) et en finale. Ils se sont finalement imposés (contre le Danemark, Ndlr). Cela a été une compétition exceptionnelle pour eux. Une grande fierté d’être Français et d’avoir vu cette équipe jouer, évoluer et gagner. On a envie de reproduire cela aux Jeux Olympiques. Après, chaque compétition est différente et a sa propre histoire. Les JO, c’est encore différent d’un Mondial ou d’un Championnat d’Europe. La France fait partie des favorites à chaque fois qu’elle prend part à une compétition ».
Naturellement, Nikola Karabatic va être au centre de toutes les attentions. Avec quatre médailles olympiques, trois en or et une en argent (en 2016), il partage déjà le record de médailles pour un handballeur aux JO avec Luc Abalo et Michaël Guigou :
« Nikola Karabatic, c’est le Dieu du handball. Personne ne peut atteindre ce qu’il a réalisé. Personne n’a la même longévité non plus à un tel niveau. Il a brillé partout par où il est passé en France, en Allemagne, en Espagne. Quant à Guillaume Gille, sa carte de visite plaide en sa faveur. »
Guillaume Gille vise aussi l’Histoire
« Si ce n’était pas le cas, il n’aurait pas gagné coup sur coup les derniers Jeux Olympiques et le Championnat d’Europe. N’oublions surtout pas Erick Mathé. Je le connais personnellement très bien. On était ensemble à Montpellier. Je sais quel coach incroyable il est aussi ! » insiste Mohamed Mamdouh, le pivot de Saran et capitaine des Pharaons d’Egypte :
« Cela ne sera pas si simple de passer après Nikola, souligne Joze Baznik le gardien slovène de Nîmes. Il a fait tellement de choses. A lui seul déjà, il écrit une histoire incroyable. En club et en sélection. Il n’y en a pas deux comme lui. Il n’a pas fait bouger les choses que pour lui-même, ses clubs et sa sélection, il a fait évoluer le handball dans son ensemble. Ce sport n’a plus été le même avec lui. »
« Il est clair qu’avec Guillaume Gille, ils peuvent vraiment continuer à écrire l’histoire. De toute manière, ces deux-là l’ont déjà magnifiquement écrite. Il n’y a qu’à regarder l’équipe qu’ils ont, et ce mix entre les jeunes qui poussent et les anciens. Avec le public qui va être derrière, je vois cette équipe de France faire de très grandes choses. Je la vois championne olympique. Bien entendu le Danemark est également une nation très forte. »
« Cependant avec un Samir Bellahcene et un Vincent Gérard au point physiquement, cette sélection sera très dure à battre. Bellahcene vient de sortir d’un grand Championnat d’Europe. Et même avec un Vincent Gérard à 70% de ses moyens, lui est capable de sortir des arrêts décisifs. Attention, on n’est jamais à l’abri d’une blessure non plus. Mais si tout se passe bien… ».
Dans pareil cas, Guillaume Gille rentrerait encore un peu plus dans l’histoire. Quant à Nikola Karabatic, il aurait l’occasion de devenir, pour sa dernière compétition, le meilleur de tous les temps avec une 5ème médaille…
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