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Paris 2024 / Kevin Mayer, un avenir compromis

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Le Décathlon a commencé aujourd’hui sans lui. Le rêve du décathlonien français de devenir champion olympique s’est évanoui après l’annonce de son forfait lors des Jeux chez lui. Avec une question : pourra-t-il revenir à son meilleur niveau ? 

Kevin Mayer a donc perdu son combat contre le temps. Et probablement bien plus que cela. Jeudi en fin d’après-midi, la triste mais attendue nouvelle est tombée. Le double champion du monde du décathlon en 2017 à Londres et en 2022 à Eugene dans l’Oregon, a confirmé qu’il ne participerait pas à ses Jeux olympiques à Paris, ce vendredi.

Victime d’une rupture quasi totale du tendon du semi-membraneux au niveau de l’ischio lors du meeting de Paris, le 8 juillet sur 110 haies à Charléty, le natif d’Argenteuil ne s’en est pas remis. Trois jours avant le début du « déca » olympique, le double médaillé d’argent à Rio en 2016 et à Tokyo en 2021 en « appelait au miracle pour que cela passe ». 

« Me rendre sur le Stade de France et faire 20 mètres pour se « péter », cela n’aurait été qu’une affaire d’ego »

L’athlète a tenté le tout pour le tout pour s’aligner. Le champion français a voulu se tester lors d’un ultime essai jeudi matin, au Stade de France. En vain. Il a finalement dû rendre les armes. La mort dans l’âme il a confié sur son compte instagram de manière laconique ::« Malheureusement les tests n’ont pas été concluants. Ils ne donnent aucun espoir sur le fait d’être compétitif demain. C’est la loi du sport et elle est dure. Je ne serai pas au départ du décathlon ». Avant de se présenter ensuite devant les journalistes et de détailler : « J’avais pourtant envie. Paris 2024 était ancré dans mon cœur. Cela va être un deuil je le sais. A un moment donné il faut s’admettre vaincu. Et je suis vaincu par mon corps. J’ai beaucoup travaillé mais cela n’a pas été suffisant. Vivre ces Jeux à Paris, cela consistait à tout donner pour ramener une médaille. J’ai vécu trois Jeux olympiques (15ème en 2012, 2ème en 2016, 2ème en 2021, Ndlr). J’ai battu un record du monde, j’ai été deux fois champion du monde. Me rendre sur le Stade de France et faire 20 mètres pour se « péter », cela n’aurait été qu’une affaire d’ego. Juste pour me faire acclamer par la foule et arrêter. Mais peut-être même que j’aurais aggravé également ma blessure. Cela aurait été moche pour la suite. C’était donc vraiment la meilleure solution ». 

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Interrogé par nos soinsPatrick Montel illustre : « Il n’y a pas de miracle. Quand tu subis ce type de blessure, il est toujours très ardu de remporter une course contre-la-montre. Ce n’est pas si surprenant que cela finalement. Quand tu souffres d’une rupture de ce style, mais que tu n’as qu’un mois devant toi pour cicatriser et guérir, c’est très dur. Tous les athlètes sont préparés comme des Formule 1 avec une grande minutie et une grande précision. Ils sont toujours à la limite. Et en particulier en athlétisme. Malheureusement parfois cela « pète ». Surtout en décathlon. C’est une discipline particulièrement compliquée dans la mesure où beaucoup de parties du corps sont sollicitées ». Les années passent et naturellement le corps s’use.

Accumulation de pépins physiques depuis 2022

Depuis 2022 les ennuis physiques (tendon d’Achille gauche, ischio…) s’accumulent pour Kevin Mayer : « Il a déjà 32 ans. Dans quatre ans, il en aura 36. Cela deviendra de plus en plus difficile. Ce qui lui arrive est assez dramatique pour lui » n’occulte pas Patrick Montel. Sur sa potentielle participation aux Jeux de 2028 à Los Angeles, le Français prudent ne se prononce pas : « Pour l’instant je ne pense à rien. J’adore mon sport. J’adore m’entraîner et la compétition. Cependant, je ne parle pas du futur. Je vais profiter du présent et être derrière les autres athlètes ». Si lors de ces Jeux de Paris 2024 Léon Marchand, lui, a marché sur l’eau et est devenu stratosphérique, Kevin Mayer lui, à son corps défendant, est redescendu sur terre…



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