C’était l’heure du bilan officiel des Jeux Olympiques. Tony Estanguet s’es félicité d’avoir gagné de l’argent, notamment à travers les deux cérémonies d’ouverture organisées pour la première fois en dehors d’un stade.
Quatre mois après les Jeux Olympiques et à peine plus de trois mois après les paralympiques, vous êtes toujours sur un nuage…
C’est vrai que le bilan est assez extraordinaire. C’était la dernière grande inconnue. On avait à coeur de montrer qu’il y avait cette responsabilité, que chaque euro investi dans l’organisation des Jeux devait être un Euro financé, qu’il fallait trouver une voie de financement de ces Jeux, en continuant de leur donner un maximum de valeur pour attirer des investisseurs. 84 entreprises commerciales ont investi massivement, on a dépassé nos revenus en matière de sponsoring de 150 millions d’euros, on a dépassé très très largement nos recettes en terme de billetterie, ce qui a permis de faire face à une inflation particulièrement record ces dernières années et de garder l’équilibre budgétaire. La bonne nouvelle, c’est qu’il ya un excédent qui va être investi pour le développement du sport en France.
27 millions d’euros vont être distribué au sport français en 2025
A combien se monte cet excédant ?
On a aujourd’hui un excédant de 27 millions d’euros, qui sera investis dans les prochains mois. C’est de l’argent qui sera mobilisable à la fin du premier semestre 2025. D’ici là, les membres fondateurs de cette organisation, c’est à dire l’Etat, mais aussi la région Ile de France, le département de la Seine-Saint-Denis, la Métropole du Grand Paris, et surtout, le mouvement sportif français, olympique et paralympique, vont décider de la meilleure utilisation de cet argent.
C’était important de montrer que les Jeux Olympiques n’étaient pas un gouffre financier…
On était très ambitieux dès le début pour Paris 2024. C’était les Jeux du centenaire, la France avait rendez-vous avec son histoire. On avait une responsabilité assez forte en terme d’équilibre budgétaire de ces Jeux. C’étai un enjeu majeur de réussir ce paris. C’est pour cela que l’on a toujours mis une priorité absolue au pilotage budgétaire de Paris 2024. Quand on décide d’organiser une cérémonie d’ouverture sur la Seine ou place de la Concorde, on s’assure aussi de regarder à quel point ça peut être générateur de revenus. Aujourd’hui, le bilan des cérémonies est extrêmement positif. Ça a rapporté beaucoup plus d’argent que ça en a couté. Ça valait la peine d’investir dans une cérémonie d’ouverture complètement inédite, en dehors d’un stade.
Capitaliser en 2030 sur les le succès de Paris 2024
On ne sait pas encore ce que vous allez faire à l’avenir (ndlr : Tony Estanguet va prendre un mois de vacances), mais est-ce que vous allez partager votre expertise pour les Alpes françaises 2023 ?
J’ai déjà commencé à inter-agir avec le projet Alpes Française 2030, mais aussi Los Angeles 2028 et toute la famille olympique et paralympique. J’ai déjà eu beaucoup d’échanges avec les fédérations internationales, les délégations… Je suis allé faire des présentations à droite et à gauche ces dernières semaines, pour partager le bilan de Paris 2024. Notamment dans la manière d’opérer. On a fonctionné assez différemment, avec des partenariats un peu inédits, avec les fédérations internationales par exemple. C’était précieux de pouvoir capitaliser sur ce retour d’expérience. J’ai demandé à toute l’équipe de Paris 2024 d’être dans la transmission de toutes ces informations. C’est une bonne chose que les Jeux soient de retour en France dès 2030 avec les Jeux d’hiver. Il faut capitaliser sur le succès de Paris 2024. Bien sûr que ce sera différent, mais en tout cas, les équipes de 2030 ne vont pas partir d’une feuille blanche.
Propos recueillis par Philippe Carnus