Alors que Peter Sagan est moins en verve actuellement, l’équipe française aurait malgré tout décidé de jeter son dévolu sur le fantasque slovaque de 31 ans. Pari gagnant ?
Lors du dernier Tour de France, les feux n’ont pas été au vert pour Peter Sagan. En 10 participations, c’est la première fois que le septuple maillot vert a abandonné avant le terme de l’épreuve (en 2017 il avait été exclu après avoir fait chuter Cavendish).
Dans la foulée, il a déclaré forfait pour les JO de Tokyo. Visiblement, cela n’a pas freiné les ardeurs de Jean-René Bernaudeau. Le manager général de TotalEnergies aurait jeté son dévolu sur le triple champion du monde slovaque (2015, 2016, 2017). Le toujours très bien informé confrère néerlandais Raymond Kerckhoffs de WielerFlits confirme : «
J’ai entendu parler du futur de Peter Sagan dès le mois de juin de la bouche de deux manufacturiers principaux dont Specialized. Pour 2022, on parlait de Quick-Step, mais aussi et surtout de Total Energies.
Quand j’ai parlé à Jean-René Bernaudeau de Peter Sagan et Specialized, il n’a pas nié. Mais il m’a dit que le contrat n’était pas encore signé. Je me suis renseigné. D’autres sources, très proches de Peter Sagan, dont je ne peux divulguer le nom, m’ont bien révélé que Peter signera chez Total Energies après le Tour de France. Sans évoquer une durée de contrat précise, je peux par contre dire que c’est à 100% certain ».
Dans son sillage, la star slovaque doit débarquer avec sa garde rapprochée. De quoi susciter quelques interrogations.
« Concernant Maciej Bodnar, je n’ai pas eu une réponse claire quant à son avenir. Mais Daniel Oss et son frère Juraj doivent le suivre. Sagan a tenu aussi à être suivi par son masseur, son attaché de presse et son mécano. Bref, une dizaine de personnes devraient l’accompagner. Rares sont les équipes à autoriser cela. Cela peut présenter un risque.
Car quand vous faîtes venir autant de monde, c’est une équipe dans une équipe qui débarque. Bien entendu sur le marché Sagan a une forte valeur marchande. Cependant, une grosse partie de son salaire sera versée par Specialized. Cela devrait tourner aux alentours de 50%. Alors finalement peut-être que pour Bernaudeau Sagan n’est pas aussi onéreux que cela ! ».
« Une dizaine de personnes avec Sagan »
L’équipementier Specialized, une marque américaine très liée au champion, aurait donc joué un rôle essentiel dans les discussions et tractations. Et l’équipe vendéenne de changer de dimension. Avec le renfort de Sagan (118 victoires), c’est l’assurance d’obtenir des points UCI nécessaires pour recevoir des invitations aux courses majeures du calendrier :
« Il y a deux ans, cette équipe avait déjà initié sa révolution en prenant Niki Terpstra, rappelle Kerckhoffs. Total Energies a cherché à faire venir des étrangers plus chers que certains Français. Mais cette fois-ci avec la venue de Peter Sagan on gravit une autre marche. Bernaudeau veut amener son équipe à un autre niveau ».
Sagan retrouvera-t-il le sien ? C’est sans doute le point clé. « On peut penser que c’est un pari plus risqué que de prendre Peter Sagan aujourd’hui, plutôt qu’il y a trois ou quatre ans. Il était alors vraiment dominant. Ce n’est plus le cas. Il est aujourd’hui dépassé par des coureurs comme Mathieu Van der Poel.
On verra bien ce que cela donnera chez Total Energies. S’il a fait venir une dizaine de personnes avec lui, il n’aurait pu se le permettre dans une équipe World Tour. C’est pour cela qu’il a choisi une équipe de deuxième division ».
Affirmer que ce mariage sera heureux entre Peter Sagan et Total Energies, il est encore trop tôt pour l’affirmer. En tout cas, on espère pour la formation française que ça se passera mieux que pour Arkéa Samsic avec Greipel ou Cofidis avec Viviani…