Crève-coeur pour les Gunners, d’où il est parti libre et avec un gros chèque, fol espoir pour le Barça, où il était attendu comme le messie, PEA – Aubameyang est venu chercher en Catalogne toutes les émotions et tous les titres que ses quatre saisons en Premier League ne lui ont pas offert. A 32 ans, c’était le moment ou jamais.
Il continue donc de monter en gamme. Depuis ses débuts pros en L2 avec Dijon en 2008, la trajectoire de l’international gabonais n’a jamais cessé d’être ascendante. En Ligue 1 d’abord, à Lille, Monaco et Saint-Etienne, en Bundesliga ensuite avec le Borussia Dortmund, avant de découvrir la Premier League chez les Gunners et de débouler plein fer au Barça cet hiver pour boucler une boucle qui avait débuté au centre de formation du Milan AC.
Italie, France, Allemagne, Angleterre et Espagne, à défaut de les gagner, PEA aura donc coché toutes les cases des cinq grands championnats européens. Meilleur buteur de Bundesliga en 2016, de Premier League en 2019, il doit à ses qualités de finisseur de se retrouver en Catalogne aujourd’hui, d’y incarner le renouveau d’un club en quête de réalisme et d’efficacité.
« j’avais tellement envie de venir ici ! »
Plus que de Jong, Depay ou Dembélé, attaquants trop intermittents, c’est avec Ferran Torres que Xavi compte associer Aubameyang pour les associer éventuellement aux jeunes Fati et Traoré, purs produits de la Masia, dans un remake revisité et espéré de la MSN des heures de gloire qui n’a pas fini de hanter les allées du Camp Nou.
Ses trois années et demi de contrat ne seront pas de trop pour redorer le blason des Blaugranas et se trouver enfin, au bon endroit, au bon moment, ce qui ne fut pas vraiment le cas à Dortmund ou avec des Gunners en fin de cycle. Il s’en est fallu de quelques heures, de quelques minutes, les dernières du dernier jour du Mercato hivernal qui lui ont permis de s’ouvrir à de nouvelles perspectives et de s’extraire d’un club londonien où il était en conflit avec Mikel Arteta.
“J’avais tellement envie de venir ici, déclarait-il en février, c’était une opportunité incroyable pour moi. J’ai tout donné, j’ai fait all-in pour être au Barça, parce que le Barça, on ne peut pas lui dire non !”
En prenant lui-même l’initiative de son départ, au risque d’aller au clash mais sans oublier de récupérer un chèque de 8,5 M€ concédé par Arsenal pour qu’il résilie son contrat !
PEA a fait coup double pour se retrouver, à 32 ans, devant le plus excitant de tous les défis dans une région où vivent ses parents, son père du côté de Sitges en Catalogne, quand sa mère, Margarita Crespo, née en Castille, est une française d’origine espagnole.
Aubameyang empoche 8,5 millions d’euros d’Arsenal
Cette proximité avec sa famille, ses grands-parents maternels, lui a notamment permis de gagner un temps précieux pour parler Espagnol et se fondre à vitesse grand V dans le vestiaire du Barça. Son amitié avec Dembélé, croisé au Borussia, a aussi été un facteur d’intégration.
Après avoir été déchu de son statut de capitaine à Arsenal, avoir manqué la CAN avec le Gabon en raison d’une infection au Covid et avoir contacté la malaria, il avait besoin de changer d’air et de se trouver une nouvelle dynamique.
En passant de Londres à Barcelone, il est sorti du brouillard pour prendre le soleil, et de ne pas perdre de temps en enchaînant avec un triplé face à Valence, un but à Naples en Ligue Europa, un autre face à Bilbao en Liga. Assez pour devenir incontournable et constituer la clé de voute de toute l’animation catalane.
Assez pour faire taire tous les doutes qui le disaient en fin de course et qui justifiaient toutes les précautions prises dans un contrat qui court jusqu’en 2025, avec un salaire largement inférieur à celui d’Arsenal, une option de départ le 30 juin 2013 et une clause libératoire de 100 M€.
Xavi a confiance en lui
En levant les premiers doutes, PEA a aussi prouvé qu’il pouvait évoluer dans le schéma d’un entraîneur qui estimait pourtant il y a quelques années, qu’Aubameyang faisait partie de ces joueurs “qui avaient besoin d’espaces alors que le Barça a besoin de joueurs qui se déplacent bien dans de petits espaces.”
A l’aune de ses premiers matches, il s’avère au contraire, qu’au sein d’une équipe moins dominatrice que ses devancières, qui monopolise moins le ballon, et donc accepte davantage de jouer dans son camp, l’ancien stéphanois est précieux dans le pressing, la récupération et sa capacité à rapidement se mettre dans le sens du jeu.
Comme si, l’option de départ intégré dans son contrat, signifiait qu’il n’était que de passage, que son profil ne pouvait pas se greffer à la philosophie de la maison. Comme si, en attendant mieux, notamment de retrouver un collectif digne de son passé, Xavi et le Barça, l’avaient délibérément recruté pour une mission à court terme.
C’est mal connaitre le joueur, sa détermination, son talent et une efficacité devant les buts qui va bien au-delà de tous les schémas tactiques du monde. Même du tiki-taka.