Comme chaque année, le Tour de France se prépare à offrir un scénario unique. La lutte s’annonce passionnante pour tous les maillots et les classements distinctifs avec comme fil conducteur le fait de savoir si la Slovénie connaitra encore la consécration et si les Français seront encore du rendez-vous.
Pogacar peut-il encore surprendre ?
L’an passé, Tadej Pogacar ne faisait pas partie des favoris, mais il avait déjà montré sa capacité à se surpasser sur les grands évènements. Dans un rôle d’outsider, le vainqueur de la dernière édition avait surtout profité de concours de circonstances pour prendre le dessus sur Roglic et lui ravir le maillot jaune lors du dernier contre-la-montre. On ne peut pas parler d’un travail collectif.
Il est évident que cette année Pogacar sera attendu et, chez UAE Team Emirates, on fera tout pour le mettre dans les meilleures dispositions pour conserver sa tunique jaune et surtout prouver que 2020 n’était pas une exception.
Le Slovène a déjà confirmé cette saison qu’il était encore prêt à repousser ses limites, avec des victoires sur Tirreno-Adriatico ou Liège-Bastogne-Liège, grâce à une polyvalence impressionnante, pour encore s’offrir la plus belle place sur le podium des Champs-Elysées.
Est-ce la dernière chance de Roglic pour remporter le Tour de France ?
A 31 ans, le numéro 1 mondial veut enfin concrétiser ses rêves de victoire sur le Tour de France. Il a tout mis en œuvre cette année pour enfin terminer sur la plus haute marche.
Après s’être relancé sur la Vuelta et Liège-Bastogne-Liège en 2020, malgré la déception du Tour, Roglic a montré sa force de caractère et, sur une édition qui redonne des chronos pour les spécialistes, notamment, la veille de l’arrivée, le leader de la Jumbo-Visma sait qu’il pourra aussi compter sur une équipe entièrement à son service pour contrôler la course.
Mais quand on sait que Cadel Evans ou encore Carlos Sastre ont attendu respectivement 34 et 33 ans pour remporter leur premier Tour en 2011 et 2008, Roglic devrait encore avoir quelques occasions de réaliser son rêve. Même si, derrière, la concurrence et les jeunes poussent…
Alaphilippe doit-il croire en ses chances ?
Même s’il n’a pas fait du général un objectif, Julian Alaphilippe a déjà réussi à s’offrir de beaux moments avec le maillot jaune. D’autant plus que la Bretagne pourrait lui permettre d’avoir un terrain de jeu favorable pour prendre le contrôle sur le Tour dès la première semaine. Après, tout se fera au jour le jour, mais le champion du monde a démontré qu’il pouvait prétendre au podium sur Paris s’il arrive à limiter la casse en haute montagne. En écartant l’idée d’une participation aux JO, Alaphilippe ne ménagera pas ses efforts sur la Grande Boucle.
Gaudu et Martin doivent-ils se focaliser sur le général ?
Selon toute logique, ils seront les principaux tricolores à un Top 10 voire à un Top 5 sur les routes du Tour. David Gaudu et Guillaume Martin ont déjà réussi à s’offrir de beaux classements sur des courses à étapes et cela devrait se vérifier encore. Ils devront surtout se focaliser sur le général pour espérer le meilleur classement même si cela les prive de victoires d’étapes. Toutefois, en France, on aime le panache et Gaudu et Martin n’en manquent pas.
Sagan peut-il reprendre le maillot vert à Bennett ?
Après avoir remporté son premier classement par points sur le Giro, Peter Sagan fait son retour sur le Tour de France avec l’ambition de reprendre son maillot vert qu’il avait dû laisser à Sam Bennett en 2020. Une anomalie que le septuple vainqueur du classement par points du Tour veut réparer. Depuis 2012, cela n’était que la deuxième fois que Sagan laissait filer le maillot vert sur la Grande Boucle après 2017. Et le triple champion du monde n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il doit prendre sa revanche. (Sam Bennett, blessé, est finalement absent.)
Froome peut-il encore rêver d’un 5ème sacre ?
Depuis 2019, Christopher Froome n’est plus le coureur qui avait réussi à remporter 4 Tours de France. Et alors que l’on imaginait le Britannique déjà remporter un 5ème sacre pour rejoindre dans la légende du Tour les recordmen de l’épreuve Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain, Froome semble ne plus avoir les cartes en mains depuis sa chute et son abandon sur le Critérium du Dauphiné. D’autant plus qu’à 36 ans, il devra aussi faire avec une équipe Israel Start-Up Nation qui n’a pas la force de contrôle d’une Sky ou INEOS. Le Britannique, qui a reconnu qu’il ne pourrait pas viser la 1ère place cette année, a déclaré qu’il serait équipier pour Dan Martin. En aura-t-il les capacités ?
Démare sera-t-il le meilleur sprinteur du tour ?
Pour son retour sur le Tour de France, Arnaud Démare devra se battre contre les meilleurs sprinteurs du peloton pour conserver son titre de meilleur sprinteur du plateau. Après avoir impressionné sur le Giro 2020 grâce à un train exceptionnel, le Français sait qu’il possède une équipe Groupama-FDJ exceptionnelle pour l’aider dans sa tâche. Même si avec Viviani, Nizzolo, Colbrelli, Matthews, Sagan, Philipsen, Bouhanni ou même Coquard, la concurrence sera rude.
Ineos va-t-elle reprendre les rênes du peloton ?
Si Pogacar espérait focaliser l’intention, il devra surtout composer avec la Jumbo-Visma de Roglic, mais surtout l’armada de INEOS Grenadiers. Une équipe impressionnante qui alignera des coureurs ayant déjà réussi de grandes choses sur les grands Tours comme Geoghegan Hart, Carapaz, Castroviejo, Kwiatkowski, Porte, Dennis, mais surtout Thomas. Mais les jaunes de la Jumbo-Visma ne voudront pas voir les Britanniques leur voler la vedette.
Une équipe de plus va-t-elle permettre une course plus débridée ?
C’est la curiosité de cette édition. Avec 23 équipes, ASO permet à une équipe supplémentaire de profiter de la lumière du Tour. Un choix solidaire qui devrait permettre d’offrir du spectacle. Pour Christian Prudhomme, le patron du Tour, c’était un choix qui se justifiait. « Nous sommes très sensibles à ce que les champions du cru, les champions des villes et villages traversés par la course soient présents et protégés. » Et nul ne doute qu’ils permettront de voir la course prendre de l’ampleur cette année.
La perspective des JO risque-t-elle de voir beaucoup de coureurs abandonner ?
Si le Tour de France se termine le 18 juillet cette année, c’est pour composer avec les Jeux Olympiques et le fait de voir, dès le samedi 24 juillet, la course en ligne se dérouler. Pour le moment, rien n’indique que les possibles coureurs qui y seront pensent à abandonner même si Mathieu Van der Poel n’a pas écarté l’idée…
Mais en fonction des contraintes sanitaires pour se rendre au Japon, certains comme Alejandro Valverde, Vincenzo Nibali, Jakob Fuglsang ou encore Simon Yates pourraient être tentés de quitter le Tour lors de la dernière semaine… Un choix compliqué qui pourrait aussi se faire en fonction du scénario de la course.