jeudi 28 mars 2024

Pogacar – Evenepoel, le duel de l’année !

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

La première partie de la saison a livré ses vérités avec de belles émotions et surtout des leaders au rendez-vous (Pogacar et Evenepoel). David Moncoutié, ancien meilleur grimpeur de la Vuelta et depuis 10 ans consultant pour Eurosport nous apporte son éclairage.

Les grands gagnants

Numéro 1 mondial, Tadej Pocagar s’est encore montré au-dessus du lot. Le Slovène a été irrésistible dès sa première course le 13 février sur le Jaen Paraiso Interior. Ensuite, il a enchaîné avec la Ruta Ciclista Del Sol où il a dominé la concurrence. Paris-Nice a confirmé la tendance avec une victoire sans trembler.

Sur les Classiques, Pogacar a aussi montré qu’il était en grande forme avec une victoire sur le Tour des Flandres, l’Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne, avant de connaître une chute sur Liège-BastogneLiège. Le leader du UAE Team Emirates doit maintenant prendre son mal en patience avec des fractures au poignet.

Pas l’idéal pour préparer le Tour de France. A la Jumbo-Visma, les leaders ont répondu présent. Primoz Roglic a réussi à remporter Tirreno-Adriatico et le Tour de Catalogne, ses deux courses du début de saison, avant le Giro, pendant que le vainqueur du dernier Tour de France, Jonas Vingegaard, s’illustrait sur le Gran Camino en février avant de remporter le Tour du Pays Basque. Mais, sur Paris-Nice, il a dû plier face à Pogacar, et se contenter de la 3ème place.

Début de saison mitigé pour Wout van Aert qui s’est contenté du E3 Saxo Classic avant de connaître le podium sur Gent-Wevelgem (2ème) et Paris-Roubaix (3ème). Mathieu van der Poel a réussi à s’offrir deux Monuments : Milan-San Remo et Paris-Roubaix. Pendant que l’autre phénomène Remco Evenepoel a remporté l’UAE Tour et surtout Liège-Bastogne-Liège pour la deuxième année consécutive.

L’avis de David Moncoutié : « Tadej Pogacar est celui qui a le plus impressionné. On savait que c’était un potentiel hors norme capable de gagner sur tous les terrains, on se dit maintenant qu’il est capable de gagner toutes les courses du calendrier ! Quand on est grand favori, ce n’est jamais simple de répondre présent. Il l’a fait. C’est exceptionnel. Tout le monde était déçu de ne pas le voir se confronter à Remco Evenepoel qui est également un phénomène. Cela aurait été un beau duel. »

Les révélations

Avec les patrons du peloton déjà très actifs sur les courses du World Tour, les autres coureurs se sont partagés les miettes. L’Australien Jay Vine a brillé sur la première course de l’année et le Tour Down Under pendant que Marius Mayrhofer (Team DSM) remportait le Cadel Evans Great Ocean Road Race. A 22 ans, c’est la première grande victoire de l’Allemand.

De son côté, Jasper Philipsen confirme qu’il prend une nouvelle ampleur chez Alpecin-Deceuninck. Vainqueur de la Classic Brugge-De Panne et d’étapes sur Tirreno-Adriatico, il a aussi aidé Mathieu Van der Poel sur Paris-Roubaix, qu’il termine 2ème. L’Irlandais Ben Healy a été l’une des révélations du début de saison à 22 ans.

Le coureur de l’EF Education-EasyPost a remporté une étape sur la Settimana Internazionale Coppi e Bartali et des podiums sur la Flèche Brabançonne puis l’Amstel Gold Race. Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo) monte également en puissance. Sans oublier Arnaud de Lie (Lotto Dstny) qui prouve tout son talent après avoir explosé en 2022. Tout comme le Néerlandais Olav Kooij (Jumbo-Visma) vainqueur d’étapes sur Paris-Nice.

L’avis de David Moncoutié : « Plusieurs coureurs se dégagent, mais je pense que Kévin Vauquelin et Lenny Martinez ont répondu présent. Il y a après des coureurs et des noms que l’on connaissait un peu comme Jay Vine ou même Arnaud de Lie. »

Les déceptions

On ne peut pas dire que Julian Alaphilippe ait réussi à confirmer son retour en forme. Même s’il y a eu un succès sur Faun-Ardèche Classic, le Français a manqué son rendez-vous avec les Classiques ardennaises en ratant l’Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne. Sur Liège-Bastogne-Liège, Alaphilippe s’est mué en coéquipier de luxe pour la victoire de Remco Evenepoel. Mis sous pression par son équipe, le Français nous doit une revanche.

Marc Hirschi n’y arrive toujours pas. Depuis son passage chez UAE Team Emirates, le Suisse court après son meilleur niveau. Vainqueur de Gent-Wevelgem en 2022, Biniam Girmay attendait plus de cette saison de Classiques, mais le coureur érythréen n’a pas confirmé. Leader d’AG2R Citroën, Ben O’Connor n’a pas eu la joie de trouver le chemin du succès. Il espère se rattraper rapidement.

Chez les sprinteurs, la plus grosse déception reste Caleb Ewan (Lotto Dstny) qui tarde à retrouver son coup de pédale qui faisait la différence. Tout comme Pascal Ackermann (UAE Team Emirates) ou encore Mark Cavendish (Astana). Ce dernier suit la même trajectoire que les anciennes gloires comme Chris Froome et Peter Sagan.

L’avis de David Moncoutié : « C’est dur de parler de déception au mois de mai. Une saison, c’est long, notamment pour un coureur comme Julian Alaphilippe. S’il vient à porter le maillot jaune sur le Tour et à gagner des étapes, ce serait tout de suite différent. Il a gagné une course en début de saison, mais on l’attendait à un autre niveau. Il était blessé. »

Les français qui brillent

Christophe Laporte a été sans aucun doute le Français de la première partie de saison. Le coureur de la Jumbo-Visma a été très en jambes avec de beaux succès sur Gent-Wevelgem et à Travers la Flandre. Et sans une crevaison après la Trouée d’Arenberg, il aurait sûrement visé plus qu’un Top 10 sur Paris-Roubaix.

David Gaudu a également franchi un cap. Le leader de la Groupama-FDJ a pu se jauger face aux meilleurs en accrochant une belle 2ème place sur Paris-Nice. Son coéquipier Valentin Madouas s’est également illustré sur les Classiques avec plusieurs Top 5 comme sur les Strade Bianche et LiègeBastogne-Liège. Bryan Coquard (Cofidis) s’est également illustré comme sur le Tour Down Under ou le Région Pays de la Loire Tour.

La révélation étant Kévin Vauquelin (Arkéa Samsic) qui a remporté le Tour du Jura et le Tour des Alpes Maritimes et du Var. A noter la belle victoire de Dorian Godon sur la Flèche Brabançonne et Nans Peters sur le Trofeo Laigueglia. L’avis de David Moncoutié :

« Christophe Laporte a été très fort avec son équipe Jumbo-Visma. Il a été capable de suivre Wout van Aert. Dommage que, sur Paris-Nice, il chute, sinon il avait été très fort tout au long des Classiques flandriennes. Il y a eu de belles victoires françaises, mais il a fallu faire avec les phénomènes qui confisquaient les succès cette saison. »

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