Si la Premier League domine le football européen, grâce à ces budgets surdimensionnés, c’est de moins en moins le cas sur le terrain. Les parcours européens des clubs anglais en sont la preuve.
Manchester City éliminé par le Real Madrid, sans avoir réussi à gagner au moins un des deux matchs, Liverpool balayé par l’Atalanta Bergame, West Ham sorti par Leverkusen, Manchester United et Newcastle virés dès la phase de groupes, Aston Villa en grande souffrance face à Lille… Ìl faut remonter à la saison 2014/2015 pour ne trouver aucun club anglais dans le dernier carré des deux coupes d’Europe majeures, la Ligue des Champions et l’Europa League. Certes, il n’est pas question de remettre en question le niveau de la Premier League, mais la saison en cours nous montre qu’elle est peut être un peu surcotée.
Lille n’a rien à envier à Aston Villa
Symbole de cette souveraineté remise en question : l’affrontement entre Lille, 4ème de Ligue 1 et Aston Villa, 4ème de Premier League. Peu d’observateurs donnaient des chances à Lille face au club anglais, dont le budget (environ 220 millions d’euros) n’est que le 10ème de Premier League, mais serait le troisième budget de Ligue 1, à égalité avec l’OL, derrière le PSG (700 millions) et l’OM (270 millions).
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Sur le terrain en revanche, Lille (100 millions de budget) a fait mieux que résister. Si la double confrontation s’est terminée par une cruelle séance de tirs au but, les Dogues ont remporté les deux matchs « aux points ». Battus 1-2 à Birmingham, ils méritaient mieux, comme lors du match retour, les hommes de Fonseca méritaient un meilleur résultat (victoire 2-1). Certes, les Anglais sont passés, mais la domination annoncée n’a pas existé.
Une évidence se dégage : sur le terrain, la suprématie des clubs anglais est de moins en moins évidente. A l’image de la claque infligée par l’Atalanta (7ème de Série A) à Liverpool en quart de finale de l’Europa League. En dehors de trois ou quatre entraîneurs, le championnat anglais affiche des manques, tactiques et techniques, criants, mais est sauvé par sa puissance économique (Lutton, plus petit budget de Premier League avec 90 millions d’euros, est plus riche que Nice, 8ème budget de Ligue 1, avec 85 millions d’euros).
Pour Rodri, « le football en Liga et en Premier League, ce n’est pas le même métier »
Dernièrement, le solide milieu de terrain de Manchester City, Rodri, déclarait que « le football en Liga et en Premier League, ce n’est pas le même métier ». Il a parfaitement raison. Engagement physique, arbitrage laxiste, culture de la gagne, résilience… Ce sont notamment ces particularités du foot anglais qui le rendent captivant. Tout le monde peut battre tout le monde à grands coups d’épaule et de tacles glissés. Mais pas seulement. Avec 7 clubs à plus de 300 millions euros de budget, on ne doit pas s’étonner d’y retrouver beaucoup des meilleurs joueurs européens.
Seulement voilà. Les moyens financiers ne font pas tout. Malgré son budget de 720 millions d’euros. Malgré ses stars, Manchester United a fini 4ème de son groupe de Ligue des Champions. Incapables de battre Galatasaray, battus à Copenhague, le deuxième club de Manchester n’a pas été à la hauteur. Newcastle aussi n’a pas réussi à sortir du groupe de la mort, après pourtant un premier succès « so British » face aux PSG (4-1).
Bien sûr, le fait qu’il faille remonter près de 10 ans en arrière pour ne pas trouver un club anglais dans le dernier carré d’une Coupe d’Europe, prouve que la Premier League reste dominatrice. Mais plus forcément avec autant d’assurance. On a le sentiment que l’écart s’est réduit entre la Premier League et les autres ligues européennes.