lundi 9 décembre 2024

Quentin Jauregui : « Plus rien à faire dans ce milieu qui me dégoûte ! »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Après 10 ans d’une riche carrière et notamment 6 ans en World Tour avec AG2R La Mondiale, puis deux dernières années chez B&B Hotels, Quentin Jauregui a décidé de tourner la page professionnelle. Dégoûté par un monde où il ne se reconnait plus, il se donne le temps de repartir, en amateurs, avec Dunkerque Grand Littoral.

Comment se passe la vie après avoir été professionnel ?

(Sourire) Je suis retraité. Je ne m’entraîne pas du tout. J’ai pris une licence au cas où j’ai envie de courir. Je n’ai pas l’optique de faire une saison amateur complète. Quand cela s’est arrêté pour moi avec B&B Hotels, j’ai cherché à reprendre le vélo. Puis une fois l’hiver passé, je me suis demandé pourquoi. J’étais motivé car j’avais toujours fait cela, mais maintenant je vais prendre d’abord un peu de temps pour moi, sans vélo. Mais si ça se trouve dans deux mois, je vais reprendre et faire la fin de saison. Certainement même (sourire).

Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment de quitter le monde professionnel ?

J’avais un sentiment de dégoût. Le vélo a changé énormément. Ce n’était plus le vélo que j’appréciais. C’était trop scientifique pour moi. Il n’y avait plus ce côté plaisir même c’était avant tout mon métier. Tout était trop dirigé. La société évolue. Le sport évolue, mais ce n’était plus le sport que j’aimais faire. J’étais déjà bien agacé. Après, l’affaire B&B Hotels a fini par définitivement me fatiguer. J’ai préféré arrêter.

« Avec Dunkerque, il y a un beau projet, notamment auprès des jeunes »

Le fait de vous arrêter était-il déjà dans un coin de votre tête ou la disparition de B&B Hotels a-t-elle accéléré votre décision ?

J’avais décidé d’arrêter après avoir appris que je n’allais pas sur le Tour de France. Encore je comprenais que je ne le fasse pas avec AG2R, il y avait beaucoup de champions, cependant, avec B&B Hotels, et malgré le respect que j’ai pour mes anciens coéquipiers, je pense que j’avais ma place sur le Tour de France. Donc en juillet, j’avais déjà annoncé à ma femme que j’allais arrêter le vélo.

J’ai attendu ensuite le mois de septembre pour le dire à mon équipe. Je n’avais pas été prévenu que je n’allais pas être reconduit. J’ai vite compris que je n’avais plus rien à faire dans ce milieu professionnel. J’ai vécu deux mauvaises années et je ne voulais pas arrêter comme cela. Je me sentais encore fort, mais je suis content d’avoir arrêté. Ça me va très bien.

Il y a pas mal d’anciens professionnels à Dunkerque comme Alexys Brunel qui était chez UAE Team Emirates encore l’an passé…

Alexys a une licence, mais il a surtout un plan pour le triathlon. Je ne sais pas à quelles fréquences il va courir. Après, il y a Kévin Le Cunff qui prépare les Jeux Paralympiques de Paris après avoir remporté la médaille d’or en 2021.

Qu’allez-vous garder de votre carrière professionnelle ?

Beaucoup de bons souvenirs. J’ai participé à de belles courses. Il n’y a que le Tour de France que je n’ai pas fait. Tout le reste, je l’ai fait. A ma manière, du mieux possible. On m’aurait dit il y a 10 ans que j’allais courir Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège ou Milan-San Remo, je ne l’aurais pas cru. Je ne regrette rien. Maintenant, je vais pouvoir me mettre tranquillement à la course à pied. Le vélo viendra après.

Comment voyez-vous la suite ?

Je ne sais pas encore très bien. J’ai toujours été dans le vélo. Je prends mon temps et je réfléchis. Je n’ai plus envie d’être dans le monde professionnel. Si je le fais, c’est dans le monde amateur. Avec Dunkerque, il y a un beau projet, notamment auprès des jeunes.

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