vendredi 29 mars 2024

Raphaël Caucheteux : « J’échangerais mon record de buts contre un titre olympique »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Meilleur buteur de l’histoire du championnat de France, Raphaël Caucheteux l’ailier gauche de Saint-Raphaël (37 ans) s’est prêté au jeu des premières fois.

Premier sport

« Le football. J’étais plutôt bon. Je jouais attaquant. J’étais le Peter Crouch ! (sic) Mais j’étais trop individuel. J’ai fait beaucoup de sports avant le handball que j’ai commencé à 16 ans, du judo, du tir à l’arc, du basket… »

Premier club

« Montpellier. C’est là où j’ai été formé. »

Premier poste

« Arrière gauche. Après, je suis passé pivot parce que j’étais grand et habile de mes mains. Au Mondial juniors, l’ailier gauche se blesse. Je passe alors à l’aile gauche et je finis meilleur buteur du championnat du monde ! Quand je suis rentré, je suis passé à l’aile. »

Premier entraîneur qui a compté

« Il y en a deux, Raphaël Geslan qui m’a découvert et Frédéric Anquetil qui a énormément compté. Ils m’ont apporté les valeurs du sport, les valeurs humaines, le fait de toujours

repousser ses limites, la rage de vaincre. »

Premier souvenir de hand

« J’ai fait les détections au centre de formation de Montpellier et je n’ai pas été pris. A la fin de l’année, j’ai fait un tournoi sur gazon à la Rauze. J’ai fini meilleur buteur. Patrice Canayer était dans les tribunes. Quand je suis rentré à la maison le soir, il a appelé mes parents pour m’intégrer au centre de formation ! »

Premier match en pro

« Contre Saint-Raphaël (le 3 novembre 2004, Ndlr) ! On avait gagné et j’avais fait 5 sur 5 face à Christian Gaudin qui était le gardien et qui sera ensuite l’entraîneur qui m’appellera pour me recruter à Saint-Raphaël ! »

Premier titre

« Avec Montpellier. J’ai été champion de France et j’ai gagné la Coupe de France (en 2006, Ndlr). Mais, dans mon esprit, mon premier titre, c’est la Coupe de France, car j’étais jeune et je ne jouais pas beaucoup en championnat alors qu’en Coupe j’avais joué la finale à Paris. Mais le plus fort, c’est ma médaille de bronze avec l’équipe de France à l’Euro en 2018. »

Premier numéro

« Le 20 et je n’ai jamais changé. Je suis assez superstitieux. »

Première exclusion

« Je n’en ai qu’une. Contre Chambéry et Xavier Barachet avec Saint-Raphaël (le 24 février 2010, Ndlr). On avait fait 8 heures de bus et au bout de trois minutes je fais une cravate à Xavier. Carton rouge ! J’étais dégoûté d’aller en tribunes. »

Première idole

« Greg Anquetil. C’est un joueur qui m’a fait rêver, qui m’a donné envie de faire du handball comme Michael Guigou, Jackson Richardson ou l’arrière droit islandais Stefansson. »

Première blessure

« Je viens de rater mon premier match de championnat ! (contre Istres le 29 mars, Ndlr) Ça ne m’était jamais arrivé ! Fracture ouverte du doigt à Cesson. »

Première interview

« Ma première grande interview, c’est quand j’ai signé mon contrat à Saint-Raphaël. Une page entière ! J’ai fait une formation avec l’AJPH (Association des Joueurs Professionnels de Handball, Ndlr) sur comment parler avec les médias. Je suis quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche. Pour de jeunes joueurs, c’est important de savoir communiquer. »

Premier transfert

« Le premier et le seul pour l’instant à Saint-Raphaël (prêté en novembre 2007 six mois par Montpellier, Ndlr). A l’époque, j’avais le choix entre Saint-Raphaël et Pontault-Combault. J’ai fait le bon choix puisque Saint-Raphaël qui était en Proligue est monté en fin de saison. Depuis, j’ai été sollicité par de nombreux clubs, de grands clubs comme Paris, mais je suis toujours resté ici. Le cœur a fait que je suis resté à Saint-Raphaël. C’est sûr que j’aurais gagné plus d’argent et de titres si j’étais parti. J’étais en contact avec Barcelone et j’étais d’accord pour y aller. Finalement, ça ne s’est pas fait, mais je n’ai aucun regret même si à Saint-Raphaël on manque un peu de visibilité, ce qui m’a desservi dans ma carrière sportive au niveau international. Je suis quelqu’un de très ambitieux et être resté à Saint-Raphaël n’est pas un manque d’ambition. Mon objectif était de jouer en équipe de France et d’être le meilleur buteur à chaque match. Des propositions, j’en ai eues. Parfois, le club ne m’a pas laissé partir. Là, il me reste un an de contrat. Je vais essayer de continuer jusqu’à 40 ans. Peut-être que je partirai, mais ça ne me dérangerait pas de finir ma carrière à Saint-Raphaël. »

Premier salaire avec le hand

« A Montpellier. J’avais des primes d’entraînements et de matches si je m’entraînais et si je jouais avec les pros. Ça devait être 50 euros pour un salaire de 500 euros. Ce n’était pas grand-chose. Aujourd’hui, les jeunes veulent vite de l’argent alors qu’ils n’ont rien prouvé, mais l’argent vient si tu prouves. Avec ma première paye, je m’étais acheté une Xbox alors que je ne suis pas du tout console ! C’était pour en faire profiter les copains. »

Premier surnom

« Quand j’étais jeune, on m’appelait la Girafe parce que j’étais grand. Aujourd’hui, c’est Raph. »

Premier ami dans le hand

« Benoît Chanteraud qui a joué à Aurillac et Cesson. Mickaël Sincère aussi. Ce sont des joueurs du centre de formation de Montpellier. Ce sont mes amis les plus proches. »

Première fois confondu avec quelqu’un

« On m’a confondu plein de fois avec Alain Bernard (le nageur, Ndlr) (sourire). On a un peu la même morphologie. »

Première fois en équipe de france

« En 2018 (le 4 janvier à Rouen contre la Norvège en Golden League, Ndlr). Didier Dinart m’avait appelé pour jouer deux matches amicaux. Le deuxième à Bercy (le 6 janvier contre l’Egypte, Ndlr). C’était énorme ! J’attendais ça depuis des années. J’ai tout fait pour y arriver et c’est ma plus grande fierté. En plus, ça s’est très bien passé. J’ai même eu une médaille (le bronze à l’Euro 2018, Ndlr). C’est arrivé à 32 ans, mais j’y ai toujours cru et j’y crois toujours.

Chaque année, j’ai tout fait pour être le meilleur buteur, pour montrer mes qualités et pour prouver qu’on pouvait être appelé sans forcément jouer à Montpellier ou Paris. Dans quel sport le meilleur buteur de l’histoire de son championnat n’est pas appelé en sélection ? Je ne pouvais pas faire plus. J’ai été beaucoup déçu car je pense qu’il y avait la place et qu’il y avait des joueurs pas forcément meilleurs que moi.

Finalement, le travail a payé. Je ne sais pas si le fait de jouer à Saint-Raphaël était le problème car je mettais quand même entre 10 et 15 buts par match quand Claude Onesta était le sélectionneur. D’autres n’étaient pas bons et étaient appelés. J’avais le sentiment que ce n’était pas au plus méritant et c’était très frustrant et j’aurais mérité de disputer beaucoup plus de compétitions avec les Bleus. Mais bon, au moins, j’en aurai fait une. D’autres n’ont pas eu cette chance. »

Premier adversaire qui vous a impressionné

« Je faisais un tournoi en Allemagne avec Montpellier et c’était Peric (Dejan, Ndlr), un Slovène, l’un des plus grands gardiens de tous les temps. Je ne sais plus combien d’arrêts il m’avait fait, mais il m’avait impressionné. Au niveau des joueurs de champ, le plus impressionnant, c’est Niko Karabatic. On était au centre de formation et on jouait ensemble en Nationale 2. Au bout d’un moment, le coach lui demandait de faire des passes tellement il marquait des buts ! »

Première fois meilleur buteur du championnat

« J’ai été pendant longtemps le Poulidor de ce classement comme pour l’élection du meilleur ailier gauche. Ensuite, j’ai été trois fois d’affilée meilleur buteur du championnat (en 2018, 2019 et 2020 (championnat arrêté à la 18ème journée), Ndlr). »

Première fois la barre des 2000 buts

« Contre Tremblay, à la maison (le 20 mai 2021, Ndlr). Il fallait que je marque 8 buts. J’étais très fier, mes parents étaient là, ma chérie et mon fils aussi. C’est un moment unique. Etre le meilleur buteur de l’histoire, c’est quelque chose, je pourrai dire que j’ai marqué l’histoire de mon sport, d’autant que je pense que ce record ne sera pas battu avant longtemps. Après, j’aurais échangé sans soucis ce record contre un titre olympique ! Maintenant, je vais essayer d’atteindre les 2500 buts (2185 mi-mai, Ndlr). »

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