Hier soir, la rencontre entre le PSG et Basaksehir a été arrêtée suite à une forte suspicion de propos racistes tenus par le quatrième arbitre. Quelques heures après, les réactions affluent pour dénoncer la situation et féliciter l’attitude des deux équipes.
Peu après la 10ème minute, l’arbitre Roumain de la rencontre a interrompu le match entre le PSG et Basaksehir suite à l’intervention de son assistant. Le but de l’opération, réprimander le comportement d’un assistant de l’entraîneur stambouliote, Pierre Webo. Jusque là rien d’anormal à priori. Sauf que les personnes présentes près du quatrième arbitre ont entendu la dénomination raciste utilisée par l’officiel pour être certain de viser la bonne personne (le 4ème arbitre aurait dit « le négro »). Un comportement fortement dénoncé par les acteurs de la rencontre qui ont décidé de quitter le terrain si cet arbitre continuait d’officier.
Sur le terrain, c’est immédiatement Demba Ba qui s’est expliqué avec le corps arbitral. Après que son entraîneur ai relaté avoir entendu des propos à caractère raciste, il demande des explications. Lorsque l’arbitre lui indique avoir parlé « d’homme noir », l’ancien joueur de Chelsea sort de ses gonds. « Pourquoi l’homme noir ? Si ça avait été un blanc vous auriez dit « l’homme blanc ? »
Des réactions venues de toutes parts
Depuis, de nombreuses réactions ont vu le jour sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce comportement inacceptable, devenu un évènement historique après l’arrêt définitif de la rencontre, reportée à ce soir.
Du simple et efficace « No to Racism », publié par plusieurs personnalités telles que Mickaël Cuisance, Nikola Karabatic, Tess Lacaplette (joueuse du Paris FC), Jérémie Boga (joueur de Sassuolo) ou encore bien évidemment le compte Twitter de Basaksehir, à des réactions plus développées. Durant la rencontre, on a notamment pu voir Kylian Mbappé expliquer très simplement à l’arbitre central « On ne peux pas jouer avec ce mec », en désignant l’auteur des propos racistes, avant de tweeter du vestiaire parisien.
Djibril Cissé est révolté
Depuis, les réactions ne cessent de se succéder. « C’est invraisemblable ce qui est en train de se passer. Je n’arrive même pas à y croire. Parce qu’on est bien d’accords que si l’arbitre central se blesse, c’est à cet homme là d’arbitrer. On va laisser des gens comme ça diriger les matchs de foot ? Ce n’est pas possible. Il faut frapper fort, le match ne doit pas reprendre. Il ne faut pas faire rentrer les joueurs main dans la main ou je ne sais quoi, sinon, la semaine prochaine, il y aura autre chose. » Djibril Cissé, ancien international français et consultant pour l’Equipe était quant à lui, révolté comme jamais, et à juste titre, après cet acte scandaleux.
Interrogés après leur match perdu contre Séville, les Rennais ont aussi manifesté leur soutien aux deux équipes. « C’est une réaction de soutien, a commenté Maouassa. « Ils n’ont pas eu peur de sortir du terrain. Le racisme n’a pas de place dans le football. » De son côté Julien Stephan n’en pense pas moins. « Je dis un grand bravo à tout le monde d’avoir réagi comme ça et je suis, bien sûr, scandalisé par de tels agissements sur un terrain de foot », a lâché l’entraîneur des Bretons.
Le président de la Fédération, Noël Le Graët, a tenu à féliciter les deux équipes pour leur attitude, oubliant au passage qu’il avait déclaré dernièrement qu’il n’y avait pas de racisme dans le football : « Je tiens à saluer l’attitude des deux équipes qui ont pris une décision forte et exemplaire en quittant le terrain. Ces incidents inacceptables n’ont pas leur place dans un stade. L’enquête menée par l’UEFA devra faire la lumière…»
Maracineanu salue « la symbolique forte »
Côté politique, on peut noter une déclaration de la ministre des sports Roxana Maracineanu, sur twitter, « Ce soir des sportifs, des athlètes ont pris une décision historique face à une attitude qu’ils ont tuée inacceptable. Une expression de racisme ordinaire. Nous attendons les résultats de l’enquête mais je ne peux que saluer la symbolique forte de leur geste et leur solidarité. »
En Turquie, le président Recep Erdogan a également apporté son soutien au club dont son parti politique détient des parts, « Nous condamnons fermement les remarques racistes faites à l’encontre de Pierre Webo de l’équipe technique de Basaksehir, et je pense que les mesures nécessaires seront prises par l’UEFA. Nous sommes inconditionnellement contre le racisme et la discrimination dans le sport et dans tous les domaines de la vie. »