Alors que la saison 2021/2022 a été marquée par les incidents récurrents avec les supporters, la LFP a décidé de prendre les choses en main, en créant une commission spéciale. Peut-on réellement espérer un retour au calme ?
Au delà du doublé de Kylian Mbappé (meilleur buteur et meilleur passeur), de la relégation de Saint-Etienne et de Bordeaux, ou de la qualification méritoire de l’OM pour la phase directe de la Ligue des Champions, nous retiendrons avant tout de la saison 2021/2022, l’extrême violence descendue des tribunes.
Dans les stades, les incidents provoqués par les supporters (où disons, certains énergumènes qui se prennent pour des supporters) se sont succédé. Au point d’inquiéter de plus en plus les instances du football français (FFF et LFP).
Dimanche 29 mai, le chaos à Geoffroy-Guichard
Jusqu’à atteindre les extrêmes quand, le dimanche 29 mai dernier, des abrutis se prévalant supporters de Saint-Etienne, ont envahi le terrain pour agresser joueurs, staff et direction des Verts, à coup de fumigènes…
On y a vu l’apothéose d’une saison noire pour le supportérisme, qui avait commencé dès la première journée de Ligue 1, lors du match Montpellier – OM, avec le jet d’une bouteille d’eau sur le Marseillais Rongier, alors en train de s’échauffer.
On pensait ensuite avoir vu le pire avec le Nice – OM de triste mémoire (agression des joueurs de l’OM par des supporters niçois en cours de match), mais les incidents se sont enchainés pour pourrir l’ambiance en Ligue 1.
Actes de violence, insultes aux joueurs, attaques contre les institutions… jamais le manque de respect au football et ses acteurs n’a été aussi marquant que cette saison.
Dominique Bathenay : « Les supporters se veulent plus importants que les joueurs »
« Les joueurs ne sont pas aidés par les supporters », dénonçaient notamment la légende de Verts, Dominique Bathenay, dans nos colonnes, reprochant aux fans stéphanois leur attitude. Un commentaire élargi aux supporters en général : « Ils se veulent plus importants que les joueurs ».
Un peu partout, une nouvelle frange de supporters est née. Qui n’ont d’ailleurs de « supporters » que le nom. Leur objectif : utiliser le foot pour laisser libre cours à leur passion de la bagarre, et exprimer leur haine de la société, se souciant bien peu de leur club.
Waldemar Kita : « On ne peut pas attendre qu’il y ait des morts »
Waldemar Kita, lui, est bien placé pour en parler. « J’ai été suivi en voiture, on m’a agressé », explique le controversé président du FC Nantes, content de voir la LFP, à laquelle il siège, prendre les choses en main, avec la création d’une commission spéciale. « Nous ne pouvons tolérer cette violence, on ne va pas attendre qu’il y ait des morts ! ».
Alors que plusieurs évolutions réglementaires sont attendues, quand elles ne sont pas déjà effectives, pour la saison prochaine (mise en place de filets de protection, arrêt des matchs, interdiction des bouteilles en plastique, sanctions plus sévères…), la LFP doit aller plus loin. Réactiver le dialogue et sans doute revoir le fonctionnement et la structure de la commission de discipline.
Ecarter tous les supporters fauteurs de troubles
Mais la solution vient des rapports entre les clubs et les supporters. Bien trop concilliants ces dernières années, au risque de se mette les supporters à dos, les clubs ont ouvert la porte aux débordements en tous genres.
Après le chant de la honte par une partie des supporters niçois (le 11 mai dernier, lors de Nice – St-Etienne), Christophe Galtier avait eu des mots très durs : « Si c’est pour faire ça, ils peuvent rester chez eux, on n’a pas besoin d’eux ». Non, on n’a pas besoin de ces supporters qui n’en sont pas. Espérons que les clubs sauront prendre les bonnes décisions pour la saison 2022-2023