RENNES – PSG (17H)
Entre Habib Beye, qui a besoin d’une victoire référence pour son image et Luis Enrique, qui veut valider une autre facette de son projet (le collectif avant les individualités), l’enjeu de ce Rennes-PSG n’est pas principalement sportif.
Félicité par l’Europe entière après sa prestation conte Liverpool mercredi, malgré la défaite (0-1), le PSG sera à Anfield Road mardi pour tenter une « remontada », qui est loin d’être impossible. Mais en attendant, comme l’a expliqué Luis Enrique, « seul le match contre Rennes compte ».
Après avoir validé les progrès de son équipe type dans le jeu, face à la meilleure équipe européenne du moment, le PSG va avoir l’occasion de valider une autre version du management de l’entraîneur espagnol : le turnover. En effet, jamais l’occasion ne sera la mieux adaptée à la philosophie de Luis Enrique, qui ne cesse de répéter que ce n’est pas le choix des joueurs qui compte le plus, mais la capacité de son effectif à se fondre dans un modèle collectif.
Aucun joueur de Rennes n’a sa place dans l’équipe B du PSG
Avec 13 points d’avance en championnat, à 10 journées de la fin et le match le plus important de l’année à jouer, à peine plus de trois jours après, l’Espagnol renierait sa propre philosophie s’il ne faisait pas un gros turnover. Et en même temps, il sera pointé du doigt si l’équipe alignée en Bretagne ne tenait pas la route.
Toutefois, le profil de l’adversaire appelle à une certaine prudence. Malgré 4 victoires lors des 5 derniers matchs, le Stade Rennais d’Habib Beye tarde encore à convaincre. L’ancien consultant de Canal+ est à la recherche de reconnaissance (rappelons que son contrat peut s’arrêter en fin de saison), notamment après les sifflets qui avaient accompagné la victoire rennaise contre Reims (1-0, 23ème journée). Pour Beye, être la première équipe de Ligue 1 à battre le PSG serait incontestablement une grande victoire pour son image, avec la preuve de l’efficacité de sa méthode, et peu importe la manière.
Alors que Rennes a bien ressorti la tête de l’eau, en prenant 9 points d’avance sur le barragiste (Le Havre), c’est tout l’enjeu de la rencontre, qui opposera une équipe B (A’ dirait Luis Enrique) du PSG à la meilleure équipe de Rennes possible (même si la suspension du jeune Cisse) et préjudiciable. Après avoir décortiqué, analysé et parfois critiqué les matchs du PSG, Beye a eu une semaine pour préparer son plan.
Avec un bémol de taille : les effectifs des deux clubs. Effectif sur lequel Habib Beye n’a eu que très peu d’influence (même le recrutement de janvier a été fait avant son arrivée). Le constat est fort : très peu de joueurs de Rennes n’auraient leur place dans l’équipe B du PSG. Samba sans doute, Blas, peut-être, mais après ? Ramos, L. Hernandez, Lee, Zaïre-Emery, même Mayulu, qui n’ont pas joué (ou peu) contre Liverpool, n’ont pas de concurrents au sein de l’effectif breton.
