En 1998, la France remportait son premier titre de championne du monde. Quelques semaines plus tôt, les Lensois ont également connu leur heure de gloire avec un titre de champions de France pour le moins inattendu. Retour sur cette année de gloire pour le peuple sang et or.
Yoann Lachor n’était pas le Lensois le plus connu du grand public, mais ce soir de mai 1998 le latéral est devenu le héros de tout un peuple. Le natif du Pas de Calais a vécu le plus beau jour de sa vie en marquant le but égalisateur à Auxerre (1-1) lors de la dernière journée qui offrait à son club formateur le titre de champion de France, le premier et le seul de l’histoire du club.
Lachor, héros de tout un peuple
Il a attendu sa 45ème saison dans l’élite, la septième consécutive pour s’offrir ce bonheur. Cette saison 1997/1998 a été l’une des plus serrée de l’histoire, le titre s’est joué à la dernière journée entre Lens et Metz à la différence de buts :
« C’était l’année de la réussite pour nous. On ne faisait pas partie des favoris, on était distancés à la trêve, mais ce qui faisait la force de ce groupe c’est qu’il ne lâchait rien. On y a cru jusqu’au bout quand on a compris que ça pouvait être possible. Après la trêve, on réalisait de bons matches, de bonnes performances, on a commencé à se dire « pourquoi pas nous ? » se souvient le gardien Guillaume Warmuz.
Lens ne faisait pas vraiment partie des favoris puisqu’après deux 5èmes places en 1995 et 1996, il avait connu un exercice 1996/1997 compliqué en jouant le maintien. En 1997, les dirigeants décident de donner un nouveau souffle à l’équipe en nommant un nouvel entraîneur. Daniel Leclercq prend les commandes de l’équipe en début de saison, mais il connait bien le club et l’équipe puisqu’il était l’adjoint de Roger Lemerre l’année précédente.
45ème saison et premier titre pour le RC Lens
Ils recrutent aussi des joueurs comme Anto Drobnjak et Stéphane Ziani qui vont faire un bien fou au collectif et qui correspondaient parfaitement à la philosophie de jeu prônée par l’entraîneur ; Guillaume Warmuz peut en témoigner :
« Il prônait un jeu offensif basé sur la vitesse de nos attaquants et avec un milieu de terrain expérimenté. Les joueurs se connaissaient parfaitement, beaucoup d’entre eux étaient là depuis de longues années, certains étaient de la région, le club représentait tout pour eux. »
Stéphane Ziani est chargé de mener le jeu et Anto Drobjnak est chargé de finir les actions. Avec Stéphane Ziani, Tony Vairelles et Vladimir Smicer l’entente est parfaite, Lens propose du jeu et est une équipe plaisante à regarder jouer.
Le début de saison est marqué par une belle victoire à Marseille (2-3), l’équipe était menée et a fait preuve d’une grosse force de caractère pour revenir et passer devant. Ce succès lance parfaitement la saison des Nordistes et le triplé de Drobjnak au Vélodrome lance bien celle du Monténégrin.
Il ne pouvait pas rêver mieux pour réussir son intégration. L’équipe réalise une première partie de saison encourageante, avec des performances régulières, elle s’installe dans la première partie du classement, mais elle reste à distance respectable de la 1ère place.
L’enchainement victorieux Monaco-PSG juste avant le match de Metz leur permet de revenir à la 2ème place et de faire le plein de confiance
A la trêve, personne n’y croit encore, l’équipe pointe à la 5ème place à cinq points du leader, le FC Metz. Personne sauf l’entraîneur qui s’évertue à convaincre ses joueurs qu’ils peuvent le faire.
A la reprise, ils enchainent quelques belles victoires sur Lyon, Bordeaux, Monaco ou le PSG. L’enchainement victorieux Monaco-PSG juste avant le match de Metz leur permet de revenir à la 2ème place et de faire le plein de confiance avant d’aller en Lorraine.
Le choc entre le leader et son dauphin a lieu à la 30ème journée et tourne à l’avantage de Lens qui s’impose, prend deux points d’avance et prend un ascendant psychologique incontestable. Les Lensois garderont leur avance jusqu’à la dernière journée où un nul à Auxerre leur suffit pour être sacré :
« On avait notre destin entre nos mains car on avait fait le boulot à Metz. A Auxerre, on a été menés, mais on a montré une grande force de caractère. On ne s’est pas démobilisés, c’est aussi parce que l’on avait beaucoup de joueurs d’expérience, on n’a pas paniqué, on est revenus au score. Nous avons gagné ce titre car on a été réguliers sur l’ensemble de la saison. On a aussi bénéficié d’un soutien populaire exceptionnel de la part du public lensois, lui aussi méritait ce titre. »
30 000 personnes à Lens explosent de joie
A Lens, c’est toute une ville qui explose, plus de 30 000 personnes attendent les joueurs au stade Bollaert en pleine nuit. Les joueurs resteront à jamais les premiers à avoir offert au club le titre le plus important de son histoire. Lens découvrira donc la Ligue des Champions.
Au-delà de son titre de champion de France, Lens réalise une saison pleine avec une finale de Coupe de France et une demi-finale de Coupe de la Ligue, les deux perdues face au PSG :
« On avait une génération dorée avec des individualités qui se mettaient au service du collectif. C’était une belle aventure humaine » conclue Warmuz. Les années suivantes, le club rentre dans le rang, il connaitra des problèmes financiers, des descentes et aujourd’hui, depuis deux ans, il tente d’installer de nouveau le club en L1.
Mais Lens ne possède pas les moyens financiers pour lutter de nouveau pour le titre. Les héros de 1998 ne sont pas (encore) prêts d’avoir des successeurs.
Les chiffres de la saison du titre : 476 099
Comme d’habitude, le RC Lens a eu une affluence excellente en cette saison historique. 476 099 personnes ont assisté aux 17 rencontres du championnat pour une affluence moyenne de 27 788 spectateurs. Les Lensois avaient la 3ème meilleure moyenne derrière le PSG (31 965 spectateurs) et Marseille (27 791 spectateurs). Le taux de remplissage était de 69,9% soit le 2ème le plus élevé à domicile derrière Guingamp(73,5%).Al’extérieur,leclubsesituaitàla 10ème place avec un taux de remplissage de 48,7%, la tête étant occupée par le PSG (77,7 %).
Les champions de France
Warmuz 34 matches, Sikora 33 matches (32 titulaires, 1 remplaçant), Brunel 33 matches (20 titulaires, 13 remplaçants), 1 but, Déhu 32 matches, 1 but, Ziani 32 matches , 11 buts, Drobnjak 32 matches (31 titulaires, 1 remplaçant), 14 buts, Vairelles 32 matches (22 titulaires, 10 remplaçants), 9 buts, Debève 29 matches (22 titulaires, 7 remplaçants), 2 buts, Wallemme 28 matches, Smicer 28 matches (26 titulaires, 2 remplaçants), 7 buts, Lachor 27 matches (26 titulaires, 1 remplaçant), 2 buts, Magnier 26, matches, Eloi 20 matches (3 titulaires, 17 remplaçants), 3 buts, Arsène 19 matches (10 titulaires, 9 remplaçants), Foé 18 matches, 2 buts, Pierre-Fanfan 12 matches (7 titulaires, 5 remplaçants), Méride 7 matches (2 titulaires, 5 remplaçants), Oruma 7 matches (1 titulaire, 6 remplaçants), Sankharé 3 matches (2 titulaires, 1 remplaçant), Pitau 2 matches (0 titulaire, 2 remplaçants)