Lorsque l’on parle de la carrière d’André Boniface, il est difficile de ne pas évoquer Guy tant les deux frères étaient complices dans la vie et sur le terrain. Sans Guy, André n’aurait certainement pas réussi une telle carrière.
André Boniface était l’un des joueurs des lignes arrières les plus beaux à voir évoluer sur un terrain. Il était grand, classieux, très rapide et très habile ballon en main. Avec lui, le jeu au pied n’avait pas sa place, il voulait faire le spectacle, mais pas au détriment des résultats.
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Il était un symbole du jeu d’attaque, du French Flair, roi du cadrage-débordement et des passes croisées. Un journaliste avait même soutenu la thèse selon laquelle ce sont les frères Boniface qui avaient inventé la passe croisée.
Il a connu cependant un début de carrière compliqué lorsqu’il a voulu quitter Dax, son club formateur pour Mont-de-Marsan. A l’époque, il faut que le club d’origine donne son accord afin qu’il puisse jouer dans son nouveau club, les dirigeants dacquois trainent et il rate plusieurs matches. Ce départ est vu comme une trahison, mais il a de grosses ambitions et les Montois sont bien plus armés pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.
Son palmarès lui donnera raison avec un titre de champion de France en 1963 et trois Challenges Yves du Manoir en 1960, 1961 et 1962. Ironie de l’histoire, c’est face à… Dax qu’il devient champion de France. Son frère est à ses côtés. Le duo se trouve les yeux fermés, ils attaquent en profondeur et échangent même parfois leurs postes pour déstabiliser les adversaires.
André Boniface le spécialiste de la passe croisée
Sa relation avec l’équipe de France a aussi été compliquée. Il dispute son premier match à l’âge de 19 ans face à l’Angleterre dans le Tournoi. On pense alors que c’est le début d’une longue ère mais, en 1958, il fait partie des joueurs écartés après une défaite 14-0 face à l’Angleterre, le score le plus sévère concédé par les Français à Colombes en 30 ans.
Cette sixième défaite consécutive dans le Tournoi entraîne le changement total de la ligne d’attaque. Guy Boniface est écarté jusqu’en 1961, mais disputera cependant une rencontre dans le Tournoi 1959 et fera donc partie des vainqueurs cette année-là. En remportant quatre Tournois en 1954, 1955, 1959 et 1962, il s’est fait une belle place dans l’histoire du rugby français.
Le chiffre : 16
Les frères Boniface ont fait leur carrière ensemble au Stade Montois. Ils ont
eu une histoire contrastée avec l’équipe de France, ils n’étaient pas souvent appelés au même moment, mais ils comptent quand même 16 sélections côte à côte.
Le saviez-vous ?
En 2011, avec son frère Guy, André Boniface est intronisé au Temple de la renommée du rugby international. Créé en 2006 par l’IRB, il honore les personnes et institutions qui ont le mieux représenté le rugby. Seuls deux Français, le Baron Pierre de Coubertin et Philippe Sella, avaient précédé les frères Boniface. Serge Blanco, Lucien Mias et Jean Prat font aussi partie de cette promotion 2011.