mardi 17 septembre 2024

Rétro : il y a 30 ans, Limoges devenait le premier club français champion d’Europe

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Il y a trente ans, le 15 avril 1993, le CSP Limoges, vainqueur 59-55 de Trévise au Pirée, offrait quelques semaines avant les footeux de l’OM la première Coupe des Champions au sport français.

Le 15 avril 1993, Limoges rentre dans l’histoire. A Athènes, en finale, quelques semaines avant le Marseille de Didier Deschamps (le 26 mai) son capitaine, le CSP se défait du redoutable Trévise de Toni Kukoc (59-55) :

« Cette victoire a eu son importance car nous avons anticipé celle de Marseille en football en Coupe d’Europe. Au niveau du basket, je pensais qu’il y aurait une très forte impulsion faisant suite à cette victoire avec notamment beaucoup plus d’argent injecté par les entreprises. Il n’en a rien été. Pourtant, c’était très dur de faire gagner un club français en Coupe d’Europe à cette époque. Joueurs, entraîneurs peuvent parler de miracle. C’était inattendu. Mais derrière cette victoire historique, il y a eu un travail colossal de fait. Ces joueurs de grande qualité acceptaient aussi de travailler très dur avec une belle mentalité » rembobine le coach emblématique de l’époque de Limoges, Bozidar Maljkovic.

« Derrière tout cela, un travail colossal avait été fait »

Aujourd’hui âgé de 70 ans, ce meneur d’hommes charismatique garde encore en mémoire une image forte tirée de cette finale d’anthologie contre le Benetton : « Kukoc a été le plus fort joueur que j’ai pu entraîner dans ma carrière. Je me souviens de ses larmes après notre victoire. Il m’avait néanmoins donné son short et son maillot pour mon fils et ma fille ! ».

Quand il arrive à Limoges en plein milieu de l’année 1992, le Serbe va alors chambouler la philosophie du basket des champions limougeauds. Car pendant longtemps, dans ce club, la grande tradiion était de marquer un point de plus que son adversaire. Sauf que pendant cette campagne européenne, cette équipe repose beaucoup sur une défense de fer :

« Maljkovic a bousculé le stéréotype. La défense était la meilleure solution pour que notre équipe existe au niveau européen. Le coach l’a tout de suite vu. Il a fédéré son équipe autour de ce projet. On manquait sans doute de taille pour en imposer dans les airs. Nous n’avions peut-être pas assez de talent offensif pour jouer et gagner en 90 points. On jouait alors sur nos valeurs en empêchant les autres de développer leur jeu. A 55 ou 60 points, on pouvait battre n’importe qui et on l’a prouvé » expliquera Richard Dacoury un des joueurs clés de ce succès colossal, vaillant capitaine, qui n’hésitera pas à se livrer aussi corps et âme dans les taches défensives. Verdict. Un parcours parfait.

Les adversaires de Limoges tomberont un à un. En finissant 2ème de sa poule derrière le PAOK Salonique, Limoges s’arrachera ensuite contre l’Olympiakos en quarts (70-67, 53-59, 58-60), écartera le grand Real Madrid en demi (62-52) et donc Trévise en finale (59-55) avec une mythique interception de Fred Forte sur Kukoc à 55-57. Cette équipe de Limoges, outsider au départ, a marqué tellement les esprits qu’elle n’a pas été rejointe depuis au palmarès de la plus prestigieuse des compétitions européennes. A Monaco et l’ASVEL de faire aussi bien !

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