jeudi 25 avril 2024

Rétro : Jean-Marc Guillou, joueur français le plus sous-côté de l’histoire ?

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Véritable légende du SCO Angers, Jean-Marc Guillou a ensuite joué à Nice avec un temps, le statut historique d’entraîneur – joueur.

Homme de base des heures de gloire d’un SCO Angers qu’il ramènera en D1, jusqu’en Coupe UEFA, entre 1969 et 1975, Jean-Marc Guillou est l’un des joueurs français les plus sous-cotés de l’histoire.

Ses 19 petites sélections ne disent rien d’un talent qui en faisait le meilleur joueur français avant l’arrivée d’une génération Platini qu’il eut à peine le temps de côtoyer lors du Mondial 1978. En Argentine, Guillou avait déjà marqué l’OGC Nice de son empreinte en finissant vice-champion de France en 1976 derrière les Verts, en atteignant la finale de la Coupe de France face au Nancy de Platini. Mais, avant, son départ d’Angers avait donné lieu à une passe d’armes entre Nice et le jeune club qu’était le PSG.

A 30 ans, celui qui sera élu meilleur joueur français de l’année quelques mois plus tard, se résout à quitter son club de coeur, le SCO Angers, relégué en D2 après une défaite, ironie de l’histoire, face à… l’OGC Nice. Au sommet de son art, les clubs sont nombreux à vouloir le recruter.

« J’avais des propositions de cinq clubs : Nice, Marseille, Bordeaux, Strasbourg et le PSG, mais je peux vous affirmer que si Angers était resté en D1, je ne l’aurais pas quitté. » D’abord séduit par le projet du club de la capitale, en quête d’une tête d’affiche, et où il retrouverait son alter ego angevin, Jean-Pierre Dogliani, Guillou s’engagea finalement à Nice où le président Loeuillet avait su le convaincre.

Guillou convoité mais amoureux d’Angers

« J’ai choisi Nice parce qu’on m’a offert un contrat de longue durée » qui prévoyait quatre années comme joueur et, chose plus étonnante, trois années supplémentaires comme entraîneur. « J’étais heureux que les dirigeants aient une telle confiance en moi, qu’ils soient persuadés que j’avais les qualités pour devenir un entraîneur. »

La santé fragile de son troisième enfant, Johan (en hommage à Cruyff), l’avait aussi poussé à préférer la qualité de vie niçoise. La colère de Daniel Hechter, le jeune et pétillant président parisien, qui remettait en cause la légalité du contrat, n’y fit rien, c’est à Nice que Guillou termina sa carrière de joueur, jusqu’en 1979… sans attaquer celle d’entraîneur comme c’était prévu.

Entraîneur-joueur entre Markovic et Rossi

En 164 matches (14 buts), l’élégant milieu relayeur avait eu le temps d’offrir aux supporteurs du Gym, avec ses compères Huck et Jouve, quelques moments d’anthologie footballistiques, en esthète du football qu’il était.

Il put aussi endosser brièvement la double casquette de coach, et de joueur, entre novembre 1976 et janvier 1977, pour assumer l’intérim entre la démission de Vlatko Markovic et le retour de Léon Rossi.

L’instabilité niçoise de l’époque lui aura au moins permis de croiser le chemin d’Albert Batteux, appelé sur le banc entre février et juin 1979, pour remplacer le Hongrois Koczur Ferry. Ce n’est donc pas sur la Côte d’Azur que Guillou allait devenir coach, mais en Suisse, au Neuchâtel Xamax. Depuis, aucun autre joueur n’a été en même temps entraîneur en Ligue 1.

Tom Boissy

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