L’attaquant international allemand Karl Heinz Rummenigge qui a obtenu deux fois le Ballon d’Or en 1980 et 1981 a été un attaquant très efficace sous le maillot du Bayern Munich dont il est aujourd’hui l’un des hommes forts.
Alors qu’il n’avait pas encore 20 ans, il faisait partie de l’effectif du Bayern Munich vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions (Ligue des Champions) en 1975. S’il n’avait alors pas joué la finale victorieuse contre Leeds au Parc des Princes, Karl-Heinz Rummenigge avait participé aux tours précédents.
Un an plus tard, il se rattrapait en prenant part à la finale remportée face à Saint-Etienne, qui permettait ainsi au club bavarois de remporter une troisième Coupe d’Europe consécutive.
Le natif de Lippstadt, près de Dortmund, qui était trop jeune pour devenir champion du monde avec la Mannschaft en 1974 s’est tout de même forgé un joli palmarès auquel il manque précisément un titre mondial.
L’intéressé a en effet connu la déception d’une finale mondiale perdue en 1982 comme en 1986. Devenu international à la fin de l’année 1976 il comptera 95 sélections (45 buts) au terme de sa carrière internationale en 1986 Karl-Heinz Rumenigge ne cesse de monter en régime.
Pas encore 20 ans et déjà au Bayern Munich
C’est ainsi qu’il se retrouve 2ème du Ballon d’Or en 1979 derrière Kevin Keegan, l’attaquant anglais d’Hambourg, et devant le Néerlandais Rudi Krool (Ajax d’Amsterdam). Ce n’est que partie remise pour lui.
L’année suivante, il est sacré devant son compatriote Bernd Schuster, le milieu de terrain de Barcelone, et Michel Platini qui évolue alors à Saint-Etienne.
Il reste alors sur une saison où il a remporté le championnat d’Allemagne avec le Bayern et où il a été le meilleur buteur de Bundesliga avec 27 buts. Il reçoit à nouveau le Ballon d’Or en 1981 devant deux autres joueurs allemands, Paul Breitner l’un de ses partenaires de club, et Bernd Schuster.
Cette fois, il est encore champion d’Allemagne et meilleur réalisateur (29 buts). Il reste en Bavière jusqu’en 1984 (162 buts en 310 matches de championnat) pour rejoindre l’Inter Milan où son rendement ne sera pas le même en raison de plusieurs blessures qui vont le perturber.
Rummenigge quitte la Lombardie sans avoir ajouté une ligne à sa carte de visite pour se retrouver au Servette de Genève de 1987 à 1989. Il tire sa révérence après avoir été le meilleur buteur du championnat suisse en 1987 (24 buts).
« Un buteur très performant dans les déplacements »
Après avoir été consultant à la télévision, il est revenu au Bayern Munich dont il est l’un des dirigeants. Il y incarne la voix de la sagesse, à l’image de sa récente réaction dans les colonnes du quotidien Bild après les déclarations polémiques d’Uli Hoeness l’autre homme fort du club concernant le latéral gauche espagnol Juan Bernat transféré à l’intersaison du Bayern au PSG.
« Je conserve de lui l’image d’un joueur talentueux, bien entendu, mais surtout très efficace comme le montrent ses statistiques en championnat d’Allemagne comme en sélection.
C’était un joueur qui savait faire le bon geste au bon moment, difficile à prendre parce qu’il se déplaçait très bien. Sans être imprévisible, on sentait chez lui beaucoup de puissance » relève Dominique Bathenay ancien milieu de terrain international de Saint-Etienne et du PSG qui l’a notamment affronté à Glasgow lors de la finale européenne perdue par les Verts en 1976.
« Il était très jeune, mais il jouait dans une grosse équipe où il a réussi à s’imposer alors qu’il y avait beaucoup de stars. Il est monté en puissance et a su saisir sa chance. »
Dans un style complètement différent, Karl-Heinz Rummenigge a en effet succédé au buteur maison Gerd Muller tant en club qu’en sélection.
Rummenigge déjà le profil de l’attaquant moderne
« Autant Muller était le finisseur type de surface comme disait Stefan Kovacs, « Gerd Muller est tout petit à 50 mètres du but, mais il est très très grand dans la surface » autant Rummenigge avait, quant à lui, besoin de plus d’espaces. C’était un buteur très performant dans les courses et les déplacements. »
Il restera comme le prototype de l’attaquant moderne, dégageant beaucoup de puissance. « Il serait certainement très à l’aise dans le football d’aujourd’hui. Les grands joueurs savent toujours s’adapter. Rummenigge était physique avec une technique d’attaquant lui permettant de marquer des buts et un jeu adapté à sa morphologie. » Ce qu’il a démontré tout au long de sa carrière.
Felix Chiocca