Avant même la finale de Glasgow, c’est LE MATCH qui est à la base de la légende des Verts. Il y a tout dans ce match pour fabriquer des héros. Récit.
Tout d’abord, l’adversaire. Il faut savoir qu’à cette époque, le Dynamo Kiev fait partie des toutes meilleures équipes européennes.
Grâce notamment à son génie : Oleg Blokhine, qui quelques semaines plus tôt, remporte le Ballon d’Or 2015. Champion d’URSS, vainqueur de la Coupe des Coupes 2015, Kiev s’impose 2-0 à l’aller et vient à Geoffroy-Guichard avec des certitudes.
Pour se qualifier, Saint-Etienne doit gagner 3-0. Dans un premier temps, il faut au moins marquer deux buts pour arracher la prolongation. Mais pendant la première heure, les supporters ne voient rien venir. Certes, l’espoir demeure, mais le rêve commence à vaciller.
Geoffroy-Guichard ravale ses larmes
A la 65ème minute, il part en fumée même, quand Blokhine accélère et grille toute la défense stéphanoise pour venir se présenter seul devant Curkovic. Sur la gauche du Ballon d’Or, Onitchenko attend le ballon pour le pousser au fond du but. Geoffroy-Guichard pleure déjà l’élimination… Mais, par pêché
d’orgueil, par excès de confiance, Blokhine ne sert pas son partenaire, il fait un crochet extérieur pour se mettre en position de frapper et marquer. Et là, il tombe sur Christian Lopez. Le défenseur des Verts n’a pas lâché et, comme si sa vie en dépendait, lui arrache le ballon des pieds. La contre attaque part à 200 à l’heure. C’est d’abord Oswaldo Piazza qui, crinière au vent, dans un
style inoubliable, remonte le ballon sur tout le terrain, puis transmet à Patrick Révelli qui sert son frère Hervé, qui catapulte le ballon au fond des filets. 7 minutes plus tard, Jean-Michel Larqué exécutera un coup franc dont il a le secret et offrira aux Verts la prolongation.
Le suspense est à son comble. Derrière les Verts, Geoffroy-Guichard écrit sa propre légende et confirme qu’il est bien le chaudron. Il reste 8 minutes avant la séance des tirs au but, mais les Verts, galvanisés par leur extraordinaire public, continuent d’accélérer. Malgré la fatigue, les crampes, les doutes… Patrick Revelli entre dans la surface, accélère pour se débarrasser de son
défenseur, mais pousse trop loin son ballon… Du moins le pense-t-on, car l’ailier stéphanois, dans un moment de rage, avec des jambes de feu, parvient à le récupérer avant qu’il ne sorte et centre en retrait pour Rocheteau, qui marque le but du 3-0 !
Le cadet des Revelli, qui n’était pas titulaire au coup d’envoi (il a remplacé Sarramagna à la mi-temps) a changé le cours du match.
> La feuille de match :
Saint-Etienne – Dynamo Kiev (3-0, a.p.).
Quart de finale retour de la Coupe d’Europe des clubs Champions. 17 mars 1976. St-Etienne bat Kiev 3-0 après prolongation.
Buts : H. Revelli (64ème), Larqué (71ème) et Rocheteau (112ème).
Saint-Etienne : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Larqué (Santini 80ème), Bathenay, Synaeghel – Rocheteau, H. Revelli, Sarramagna (P. Revelli 46ème). Entraîneur: Robert Herbin
Dynamo Kiev : Rudakov – Trochkine, Fomienko, Rechko, Bladrienka – Konkov, Burjak (Damine 82ème), Kolotov, Vieremiejev – Onitchenko, Blokhine. Entraîneur: Valery Lobanovski
