Abdelatif Benazzi fait partie du cercle fermé des Bleus à avoir battu les Blacks. Considéré comme l’un des meilleurs 3èmes lignes du monde, Benazzi a été tout au long de sa carrière un exemple d’abnégation et de don de soi.
Dans les années 90, l’équipe de France possède des arrières de talent, le French Flair est en vogue, mais elle s’appuie aussi sur l’un des meilleurs packs de la planète.
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A partir du 9 juin 1990 et un match en Australie, Abdelatif Benazzi fait partie de ce 8 de devant qui terrorise les adversaires. Le 3ème ligne qui peut aussi jouer en 2ème ligne s’impose rapidement avec ses qualités athlétiques et son physique hors norme et son mental à toute épreuve, lui qui a été confronté à des difficultés d’adaptation à son arrivée à Cahors en 1988 en provenance de son Maroc natal.
Dès 1989, courtisé par les meilleurs clubs français, il rejoint la grande équipe agenaise et, un an plus tard, les Bleus de Jacques Fouroux. Ses six premiers mois à Agen ont été très compliqués, il n’était pas accepté par ses coéquipiers, mais il n’a rien lâché et s’est imposé comme un joueur incontournable. Fidèle, il effectuera la majeure partie de sa carrière à Agen (1989-2001) avant de rejoindre l’Angleterre et les Saracens pendant deux saisons. Malchanceux en club avec seulement un Challenge Yves du Manoir en 1992, une finale du championnat de France en 1990 et une finale du Challenge européen en 1998, il fait partie de la liste des grands joueurs français qui n’ont jamais soulevé le Bouclier de Brennus.
À 10 centimètres près pour Abdelatif Benazzi
Il disputera 78 matches sous le maillot bleu, huit Tournois des 5/6 Nations et trois Coupes du monde en 1991, 1995 et 1999 avec des exploits à la clé comme en 1994 avec la double victoire en Nouvelle-Zélande, une performance historique du rugby français, il participe aussi à l’essai du bout du monde sur le deuxième test. Impressionnant, des clubs australiens le courtisent, mais la FFR le persuade de rester en France.
Le 17 juin 1995, pour son deuxième Mondial, Abdelatif Benazzi connait l’une des plus grandes déceptions de sa carrière. Ce jour-là, il dispute la demi-finale de contre l’Afrique du Sud et il lui manque dix petits centimètres, selon l’arbitre, pour marquer l’essai de la qualification pour la finale. Mais l’essai aurait sans dû être accordé. Ce matche restera comme l’un des plus grands vols de l’histoire du rugby.
En octobre 1999, pour sa troisième Coupe du monde, il bat les Blacks à Twickenham en demi-finale dans un match d’anthologie, mais les Bleus s’inclineront en finale face à l’Australie. Vainqueur du Tournoi en 1993, il atteint le Graal en 1997 lorsqu’il dirige les Bleus qui réalisent le Grand Chelem.
Au-delà de la fierté d’être capitaine des Bleus, il vit une grande émotion avec tout le Parc des Princes qui scande son nom. Les moqueries à son arrivée en France sont alors bien loin. Abdelatif Benazzi fait partie à jamais de la légende du rugby français.
Le chiffre : 13
Malgré une sélection avec le Maroc, il est éligible pour l’équipe de France. Il fête sa première sélection en 1990 en Australie (21-9), mais se distingue de la plus mauvaise des manières en se faisant expulser dès la 13ème minute. La suite de sa carrière internationale sera, heureusement, meilleure que cette première.
Le saviez-vous ?
Complexé par son surpoids dans sa jeunesse, il trouve son bonheur en jouant au rugby. Et en 1997, il a la fierté de devenir le premier sportif d’origine maghrébine à être capitaine d’une équipe de France.