jeudi 28 mars 2024

Rétro RC Lens : été 2014, le coup de poker d’Antoine Kombouaré

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Confronté à des difficultés financières, le RC Lens est cédé, en 2013, à Hafiz Mammadov. Antoine Kombouaré s’assoit sur le banc, fait monter le club en L1. Mais, à l’été 2014, tout se gâte et l’entraîneur choisi de faire grève contre son employeur. Retour sur cet épisode surréaliste.

Au cœur des années 2000, la situation lensoise est instable. Le club se bat sportivement pour exister, retrouver l’élite et financièrement la situation est très compliquée. L’emblématique président Gervais Martel se bat pour trouver des repreneurs, pour que son club ne sombre pas.

Il pense avoir trouvé l’homme providentiel en la personne de l’industriel azerbaïdjanais Hafiz Mammadov. Les débuts sont idylliques, l’argent arrive, Antoine Kombouaré, intronisé entraîneur, fait monter l’équipe en L1.

Mais, une fois la place dans l’élite acquise, les choses se gâtent. L’argent devient rare, Mammadov est de plus en plus énigmatique et Lens vit dans l’incertitude tout l’été, la LFP attendant des garanties financières pour valider la place des Sang et Or en L1.

Très énervé par la situation, les incertitudes et le manque de communication du propriétaire, Antoine Kombouaré montre une nouvelle fois son fort caractère en décidant de faire grève, laissant la conduite des entraînements à son adjoint Yves Bertucci.

Ce comportement crispe encore un peu plus ses relations avec Jocelyn Blanchard qui occupe alors le poste de manager du club. Les deux hommes, qui n’étaient déjà pas très proches à l’origine, ne se parleront pas pendant de longues semaines. Le torchon brûle à tous les étages de la maison sang et or et le propriétaire est étrangement absent, personne n’est là pour éteindre l’incendie.

Les crispations gagnent aussi le groupe, plusieurs joueurs se sentant abandonnés par leur coach

L’attitude de l’entraîneur et sa décision de se mettre en grève impacte aussi l’équipe. Les crispations gagnent par exemple le groupe, plusieurs joueurs se sentant abandonnés par leur coach alors qu’ils subissent également la situation. Ils ne comprennent pas qu’il les abandonne en plein stage de préparation, une période qui est capitale dans une saison.

Jusqu’à présent, Antoine Kombouaré prônait souvent l’unité dans les moments difficiles et à ce moment précis il brisait cette unité. Les joueurs avaient du mal à comprendre la logique de leur coach même s’ils étaient conscients qu’il y avait beaucoup de problèmes au sein du club, des problèmes qui n’étaient pas imputables à Antoine Kombouaré.

L’entraîneur n’est sorti de sa grève que lorsque la LFP a validé la présence du RC Lens en L1. Afin de mettre les choses au clair et de ne pas démarrer la saison sur de mauvaises bases, l’entraîneur a réuni son groupe pour une discussion animée et franche.

Antoine Kombouaré a précisé à ses hommes qu’il avait agi ainsi pour mettre la pression sur le propriétaire et parce qu’il en avait ras le bol de l’incertitude concernant l’avenir du club.

Antoine Kombouaré lassé par les incertitudes sur le club

Il avait le sentiment d’avoir fait le travail sportivement en ramenant le club dans l’élite mais, à cause des retards de paiements, le club était menacé de relégation administrative et privé de Mercato.

Sans recrue, avec un groupe perturbé moralement par les évènements extra-sportifs, le retour dans l’élite s’annonçait compliqué, il l’a été avec un long chemin de croix et une dernière place à la clé pour les Sang et Or qui ne marqueront que 29 points. Antoine Kombouaré a réussi à mobiliser ses joueurs sur quelques matches, mais pas sur l’ensemble de la saison.

Usé et fatigué, Antoine Kombouaré ne veut pas laisser tomber ses joueurs, il poursuit quand même en L2, mais ne parvient pas, cette fois, à faire remonter le club qui finit 6ème au classement.

Lassé par les atermoiements de sa direction, Antoine Kombouaré ne fait pas grève cette fois-ci, il prend la décision de partir à la fin de la saison de L2 et retrouve un poste d’entraîneur du côté de Guingamp.

Parallèlement, au club c’est la fin d’une époque, le tribunal est chargé de trouver un autre investisseur. Le passage de Mammadov aura été un fiasco, les promesses n’auront jamais été tenues et le club aura perdu quelques années précieuses.

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