Le 15 juillet 1969 a lieu la 17 ème étape du Tour de France Luchon-Mourenx à travers laquelle Eddy Merckx dit le “Cannibale” va réaliser une course à couper le souffle. Poussé par un esprit de vengeance…
Alors que le parcours s’annonce draconien (cols de Peyresourde, d’Aspin, du Tourmalet et de l’Aubisque), il sont neuf, à quelques kilomètres du sommet, à mener la course : Merckx et son coéquipier Vandenbossche, Gandarias, Poulidor, Bayssière, Zimmermann, Gutty, Pingeon et Theillière.
A 200 m du sommet de Tourmalet, et contre toute attente, le Belge accélère subitement, allant jusqu’à devancer son équipier Vandenbossche ainsi que ses principaux adversaires, Roger Pingeon et Raymond Poulidor. Le Flamand ne compte cependant pas se contenter de cette faible avance. En descendant le Tourmalet, Eddy Merckx prend le large et accumule les minutes d’avance. Celui que l’on surnomme le « cannibale” s’est alors roffert une échappée solitaire de 140 km à 30 km/h, avant de franchir la ligne d’arrivée avec 8 minutes d’avance sur les autres coureurs ! Faisant, par la même occasion entrer Mourenx, qui n’avait accueilli le tour que quatre fois en son sein, dans la légende de la grande boucle.
> Mercredi 20 juillet (17ème étape) : Saint-Gaudens-Peyragudes
Le champion belge s’expliquera par la suite : « Si j’ai attaqué dans le Tourmalet, c’est parce que j’étais sous le coup d’une déception. Martin Vandenbossche, mon équipier, aurait bien aimé franchir ce col en tête, mais il m’avait appris, deux jours plus tôt, qu’il me quitterait l’année suivante. Je n’appréciais guère cette attitude ni le fait – alors que nous étions encore en plein Tour de France – qu’il ait déjà pris des contacts avec une autre équipe (la Molténi ). J’étais déçu, presque fâché. »
Pour Merckx, la vengeance est un plat qui se mange… chaud. Martin Vandenbossche, l’a appri à ses dépends…
Yanis Dandjinou