Sixième du Tour l’an dernier, le natif de Haute-Loire, Romain Bardet ne veut pas se mettre de pression excessive. Néanmoins, il entend être compétitif en ayant un rôle à jouer. Entretien pour Cyclisme magazine et Le Quotidien Du Sport.
Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?
Il n’a pas été exceptionnel. J’ai été pas mal embêté par des soucis de santé. J’ai contracté une grosse bronchite avant Paris-Nice. Elle m’a enquiquiné tout le mois de mars. Avec en point d’orgue la Catalogne où j’ai dû abandonner. Je n’étais pas bien. Sur Paris-Nice, j’étais dans un état de forme correct (il a fini 7ème, Ndlr), mais ce virus m’handicapait déjà.
Je suis pas mal revenu sur les classiques ardennaises. Au-delà des résultats purs, j’avais de bonnes sensations. Je m’attendais à être bien sur le Romandie, mais j’ai contracté la Covid durant la course. Je m’en suis aperçu le lendemain. Donc pas mal de fois j’ai été diminué. Tout ne s’est pas vraiment aligné pour le moment. Les choses vont être importantes pour moi désormais sur cette deuxième partie de saison.
Justement, comment allez-vous aborder le Tour de France ?
Quand on se retrouvera sur le Tour de France, on ne tiendra plus vraiment compte du début de saison. Je me suis bien reposé sur la fin avril, début mai. Désormais, je suis dans de grosses charges de travail à l’entraînement. Cela va pas mal. On va voir. Je ne dis pas que la plus grosse partie du travail est faite, mais on va aborder la plus facile.
Que visez-vous sur le Tour ?
On verra. J’ai envie de briller, que ce soit sur le classement général ou sur une étape, et être aussi protagoniste sur les étapes de montagne. Mais j’ai trop d’expérience sur le Tour pour annoncer des objectifs chiffrés. Il y a trop de variables. J’espère arriver dans la meilleure forme possible. Après, la course et mon comportement dicteront ce qu’on peut y obtenir.
« J’ai trop d’expérience sur le Tour pour annoncer des objectifs chiffrés »
Qu’est-ce qui différencie le Bardet de 2016 (2ème du Tour) et celui de 2023 ?
Beaucoup de choses ont évolué depuis. Le niveau global est plus dense. Je pense être un meilleur coureur. Je suis plus complet et plus résistant. Mais ces dernières années j’ai dû faire face à des coureurs qu’on n’avait pas entre 2015 et 2019. La concurrence est plus relevée. Ces années-là, quand j’étais à 100%, en montagne. Avec l’arrivée des Pogacar, Roglic, Vingegaard, cela a été moins le cas. Face à eux, même quand j’étais au maximum de mes moyens, j’étais un ton en-dessous. Ils ont été intrinsèquement plus forts. Il faut composer avec cela. Dans ce Tour, je veux exister et réaliser une Grande Boucle en étant complet et solide.
Que peut ambitionner la DSM dans cette édition 2023 ?
On va avoir aussi des choses à jouer sur les sprints. Mais là encore la densité des sprinteurs est impressionnante. Décrocher un succès serait une grande réussite. Après, il faudra être acteur sur des étape. Je pouvais être parmi les meilleurs de de haute montagne autour de moi, sur des étapes plus intermédiaires avec des attaquants qui auront leurs chances aussi. On va pouvoir jouer sur tous les tableaux. C’est la course la plus relevée du monde. Gagner une victoire d’étape serait le Graal.
Quel est votre favori sur ce Tour ?
Si Pogacar et Vingegaard sont à 100%, ils risquent de se livrer une belle bataille. Mais il y a aussi une pléiade d’outsiders derrière pouvant se battre pour le podium. On ne sait jamais sur un parcours tellement dur comme celui de cette année. Cela reste quand même ouvert.