vendredi 11 octobre 2024

Samir Bellahcene (Kiel) : « Ici, tout est différent »

À lire

Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

A 13 ans, il a fait un stage d’une semaine, un stage Nikola Karabatic, à Kiel, repartant avec le maillot de Thierry Omeyer. A 28 ans, le gardien français, qui a fêté sa 1ère sélection le 26 avril contre la Lettonie, est désormais un joueur de… Kiel prêté jusqu’à la fin de saison par Dunkerque suite à la blessure de Vincent Gérard. Un rêve éveillé pour celui qui a été élu gardien du mois en octobre en Bundesliga. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Il s’est passé beaucoup de choses en quelques mois pour vous, une première cape en équipe de France, une signature à Kiel…

J’ai réalisé une belle saison en termes de statistiques avec, au final, cette signature début septembre. J’ai eu l’opportunité de venir à Kiel. Je ne pouvais pas refuser !

À LIRE AUSSI : toute l’actualité du hand dans votre mag annuel

Etes-vous redescendu de votre nuage ?

Oui ! J’ai déjà vécu plein de choses en un mois et demi, des défaites, des victoires, de belles victoires, de grosses victoires, de grosses défaites. Je suis passé par toutes les émotions. Ça m’a permis de redescendre de mon nuage.

Avez-vous eu le temps de dire au revoir à vos coéquipiers dunkerquois ?

J’ai eu deux-trois jours pour dire au revoir à tout le monde, à mes coéquipiers, au staff. Je vais essayer de les revoir dès que je peux. Je les ai au téléphone souvent, notamment mon très bon ami Tom Pelayo. On se parle souvent au téléphone avec les coéquipiers, avec le staff. Franck (Maurice) et Tarik (Hayatoune) m’appellent souvent. Je garde de très bons contacts au club. Maintenant, je suis ailleurs et si ça a été une très bonne nouvelle, ça a aussi été très dur de dire au revoir.

Pour Dunkerque, depuis, sportivement, c’est compliqué…

Ce n’est que le début de la saison, ils ont eu un début de saison très compliqué avec de grosses affiches. Ils vont aller sur une meilleure dynamique.

N’avez-vous pas eu le sentiment de les abandonner, entre guillemets ?

Non car je sais que Valentin (Kieffer) fait le taf, il fait un très bon début de saison. Mon remplaçant Simon Sejr a fait de bonnes entrées. Je regarde tous leurs matches et je ne suis pas inquiet.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris à Kiel ?

Tout ! Le niveau à l’entraînement, les infrastructures, on a un centre d’entraînement, une Arena de 10 000 personnes, c’est peutêtre la plus belle salle dans laquelle j’ai joué de ma vie ! la logistique, les déplacements, tout ce qui est le fonctionnement du club, tout est nouveau et totalement différent pour moi. C’est le top !

« Normalement, c’est un prêt, mais… »

Et au niveau de l’entraînement des gardiens ?

Forcément, ce sont d’autres tireurs, tous internationaux. On a aussi un entraîneur des gardiens, donc on travaille pas mal.

Avez-vous l’impression d’avoir déjà progressé ?

Oui, je le sens. J’ai progressé dans pleins de choses, dans le mental, savoir gérer les temps forts, les temps faibles, techniquement aussi, mais surtout mentalement avec de gros matches à intensité, à pression.

Parlez-vous allemand ?

Je commence à apprendre et à maîtriser. Je le comprends très bien, parler, c’est plus compliqué, mais j’essaie et j’espère d’ici Noël bien le maîtriser.

Vous avez aussi retrouvé la Ligue des Champions que vous aviez connue avec Montpellier.

On est premiers de notre poule. L’objectif, c’est de la gagner ! On fait un bon parcours. Si on pouvait finir premiers, ça nous permettrait d’avoir deux matches de moins et d’éviter les huitièmes. La Ligue des Champions, c’est un autre niveau, la meilleure compétition du monde, c’est ce qui se fait de mieux dans le handball. J’affronte des collègues de l’équipe de France quasiment un week-end sur deux parce qu’ils jouent tous dans de gros clubs européens.

« l’Allemagne est un super pays de hand »

L’Euro se profile, en Allemagne, en plus dans la même poule que l’Allemagne. Cela chambre-t-t-il déjà avec les Allemands ?

Quand je suis arrivé, on m’en a parlé. J’espère y être. C’est un super pays, un pays de handball qui a la culture de ce sport. Tout est orienté vers le handball, ce sera donc une très belle compétition, super bien organisée, dans des salles merveilleuses. J’espère pouvoir faire l’Euro. Après, dans l’équipe, il n’y a que trois joueurs allemands dont deux qui ont pris leur retraite internationale. Il n’y en a qu’un qui est encore en activité ; Rune Dahmke. Ça chambre un peu, mais c’est mesuré, la France étant très respectée à l’étranger.

La cerise sur le gâteau serait de jouer dans la foulée les JO. Est-ce devenu un objectif ?

Il y a beaucoup de concurrence et, pour moi, l’objectif c’est de jouer l’Euro en premier. C’est une longue saison, on parle beaucoup des Jeux, mais il y a d’abord cet Euro à aller chercher. Les JO, j’essaie de rester les pieds sur terre. Je suis conscient de l’équipe qu’il y a, des talents qu’il y a autour de moi. Je n’ai que 28 ans. Si ce n’est pas cette année, j’ai encore la possibilité de jouer d’autres Jeux Olympiques.

La première chose, c’est l’Euro, faire déjà une première compétition internationale. Bien sûr, c’est un rêve de jouer les JO. Je travaille pour y aller, mais j’essaie de rester réaliste. Les Jeux auront lieu en France. Il y a des joueurs qui ont plus d’expérience à mon poste pour y aller. J’ai encore beaucoup de travail.

Cet été, vous avez failli signer à Veszprém. Comment aviez-vous vécu ce transfert raté ?

Comme Kiel, c’est un club qui ne se refuse pas. Ça ne s’est pas fait au dernier moment pour x raisons. Je ne vous cache pas que c’était un peu dur au début, c’était dur à avaler. J’étais super content d’y aller, mais ça ne s’est pas fait je suis reparti du bon pied avec Dunkerque où un copain venait de signer, Jean-Loup Faustin et aujourd’hui je suis à Kiel ! Je ne pouvais pas rêver mieux !

Samir Bellahcene en concurrence avec Gérard

Dunkerque a-t-il hésité à vous lâcher ?

Il y a eu des discussions, mais ça n’a pas duré très longtemps. Ils ont été compréhensifs et je ne les remercierai jamais assez. Le président, Franck, Tarik, ont été top avec moi. Ils ont compris que je ne pouvais pas refuser.

Avez-vous été surpris que des clubs comme Veszprém et Kiel s’intéressent à vous ?

Après l’épisode de Veszprém, je me suis rendu compte que je pouvais intéresser les très grands clubs européens. Quand Kiel est arrivé, c’était une surprise parce que c’est pour moi ce qui se fait de mieux.

Vincent (Gérard), que vous remplacez, va revenir de blessure. Comment ça va se passer ?

On s’entend super bien avec Vincent, il n’y a pas de soucis, je suis content de vivre ça avec lui. C’est comme un mentor pour moi. L’autre gardien Tomas Mrkva est top aussi. On partage notre chambre en déplacement. Il y a une bonne entente entre les trois et ce sera au club de gérer ça.

Vous êtes prêté, mais y a-t-il une possibilité de rester au-delà de cette saison ?

Officiellement, c’est un prêt… S’il y a une possibilité, on verra… Bien sûr que j’ai envie de continuer de jouer la Ligue des Champions. J’essaie de faire du mieux que je peux, de faire des perfs. Il me reste un an de contrat avec Dunkerque, mais ce n’est pas moi qui décide… (sourire)

Vous plaisez-vous à Kiel ?

La ville est super. C’est une belle ville, il y a beaucoup de choses à faire, c’est plus grand que Dunkerque, il y a 300 000 habitants, c’est le nord de l’Allemagne. Ça ressemble au nord de la France. Après Dunkerque, je ne suis pas dépaysé.

Si le club brille en Ligue des Champions, c’est plus compliqué en championnat (5ème, 6 victoires, 4 défaites). Etes-vous inquiet ?

C’est le meilleur championnat du monde. C’est ce qui se fait de mieux. On n’est pas inquiet, le championnat est long, ça va le faire.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi